Le regret que j'ai face à ces formations communication, c'est qu'elles sont difficilement mises en application. Par exemple, une formation pour vaincre la timidité. OK tu vas te forcer à faire deux trois exercices avec un formateur qui va te donner de bons conseils, mais au sortir de la formation, est-ce que tu vas mettre en application ? Deuxio, la SSII passe souvent par une formation en interne. Même problème que pour une formation technique : le consultant-formateur n'est pas toujours pédagogue, alors qu'a priori, il est censé l'être avec un organisme de formation.Envoyé par el_slapper
Une formation sur un framework c'est peut-être pas mieux, mais si dans la foulée tu débutes un projet tu as le temps de consolider rapidement les connaissances acquises lors de la semaine de formation. C'était mon cas sur mes outils de BI qui sont souvent des frameworks graphiques plus que IDE de développement.
Allez, posez-vous au coin du feu et prenez du pop-corn, je vais vous raconter une histoire
J'avais déjà raconté mon expérience mais comme je spamme le forum d'environ 10 messages par jour je vais pas essayer de le déterrer.
En fait déjà on m'a appâté avec une fiche de poste de concepteur études. Je devais faire de l'analyse pure, penser à des solutions pour les évolutions, même pas développer.
Arrivé sur le poste, j'apprends que "plus de budget" je fais du suivi de production. Il y a très peu de moyens, mais "ne t'inquiète pas dans deux mois on va décommissionner l'appli et te mettre sur un projet intéressant". 18 mois après l'appli n'est toujours pas décommissionnée mais demeure critique. J'apprends que le discours est tenu depuis maintenant 5 ans. De mon côté évidemment j'ai tiré la sonnette d'alarme auprès de mon commercial qui a fait... le commercial et laissé pourrir. J'ai envoyé ma lettre de démission un matin et l'aprèm ma SSII me rappelle pour me dire que la mission se termine... j'estime donc que les 2,5 mois d'intercontrat en préavis et le solde de tout compte de CP est un bon dédommagement ^^
Il y a d'abord un traitement mensuel classique où on fait le suivi de prod, avec chargement permanent entre le 1er et le 20 du mois. Jusque là rien de problématique dans les faits. Là où c'est rigolo, c'est que les traitements sont souvent en retard parce qu'on ne fourni pas à temps les fichiers sources. Donc à différents jalons, et même lorsque les chaînes sont encore en cours, il peut y avoir des rattrapages et il faut monter des bouts de workflows au fur et à mesure que les fichiers arrivent. Bref, on fait de l'automatique à la main...
Chaîne
Pour un peu plus imager, le mail démarre par une demande client lorsqu'il veut intégrer un nouveau fichier. La chaîne de mails est la suivante :
client > MOA > MOE reporting > MOE ETL (dont je fais partie) > Gestionnaire d'applications > Pilote puis sens inverse pour validations successives.
Grosso modo.
Client : "je veux intégrer ce fichier X pour voir mon reporting Y"
MOA : "le client veut ce fichier X"
MOE reporting : "on a besoin de ce reporting Y pour l'arrêté de janvier 2015"
MOE ETL (moi) : "Merci d'exécuter le traitement blabla en date du 31/01/2015 avec tel paramètre, une fois fini lancer le traitement bidule en date du 31/01/2015" => j'avais repéré deux trois chaînes qui revenaient souvent, j'ai essayé de faire une chaîne de rattrapage sous l'ordonnanceur mais réponse du CP "on ne touche à rien on n'a plus de budget"
Gestionnaire : copié-collé de mon mail...
Pilote : rentrage de la date, des paramètres puis clic sur le workflow.
Imaginez si l'une des équipes est en pause café ou réunion, ou simplement partie à 17h, la chaîne est ralentie et des fois la moindre action prend trois jours.
Une fois sur trois, le pilote rentrait la mauvaise date (il mettait toujours la date du mois en cours, mais des fois on charge un arrêté précédent...) ou se gourait dans le workflow. Je renvoie donc des mails en mettant en police 24 gras et rouge le paramètre sur lequel faire attention... mais l'outil pour communiquer entre le gestionnaire et le pilote est une appli web et on perd la mise en forme une fois collé dans la textbox.
Validation technique :
Une fois la chaîne passée.
Si OK les gestionnaires demandent validation.
Si KO ils nous copient la log controlm (qui indique généralement "ça a planté") donc ça nous aide pas plus... bien sûr projet en maintenance à l'inverse des règles de l'art, sans doc, surchargé de requêtes de sous-requête de sous-sous-requête de 10.000 lignes dont les tables intermédiaires sont vidées (problème de mémoire j'imagine, et radinerie cliente d'acheter quelques gigas en plus...). En cas de problème visiblement mémoire, après nous rejeter la faute trois fois de suite, on finit par analyser le message et se rendre compte qu'il n'y a plus de mémoire en base. On demande au DBA de rajouter de la mémoire. Réponse-type "je ne sais pas le faire, mais si vous trouvez sur internet, je suis curieux de savoir comment" (aux dernières nouvelles sur viadeo ça fait 10 ans qu'il bosse en tant que DBA Prod...)
Validation fonctionnelle :
J'exécute quelques requêtes de pointages que j'ai essayé de monter alors que la MOA et le reporting "n'ont pas le temps de nous former" ça m'a l'air juste.
Client pas content, envoie mail avec un jargon métier forwardé tel quel à la MOA forwardé tel quel à la MOE reporting forwardé tel quel à moi, donc je reçois un truc du genre "le taux truc bidule de tel portefeuille n'est pas indexé selon la sensibilité péruvienne de la conversion de Creutzfeld-Jacob en fonds en couronne danoise, pourquoi ?" je me prends baffes et surbaffes de la MOA et l'équipe reporting. Finalement le client mécontent renvoie un fichier en nous accusant de tous les maux, en disant qu'il a dû faire tous les calculs en inverse pour réparer nos conneries. Mais nos traitements sont en annule et remplace, je compare donc les deux versions et je m'aperçois qu'il a simplement oublié de transformer la devise USD en EUR...
Implication client :
Pour rigoler sinon il ne se passait rien les 5 premiers jours ouvrés (je me souviens de journée pasionnante à regarder mon collègue en face de moi d'un oeil torve en attendant 17h30) sauf le 5ème ou bizarrement tout arrivait donc grosso modo ce jour-là c'était 8h30-20h. Des fois un utilisateur me forwarde un fichier excel. Malgré le fait que je lui demande chaque mois des transcos et qu'il soit au format CSV, il ne les fait jamais. Je fais les transcos à la main, je le colle en prod (oui j'ai les droits) et me fait engueuler par les gestionnaires parce que j'ai pas le droit.
Dans la foulée, conf-call entre gestionnaire, client et moi. On finit toujours par un statu quo "oui oui le mois prochain on vous envoie un fichier au bon format".
On prévient régulièrement les clients qu'il vaut mieux attendre la fin des traitements mais tout est urgent ! On intègre donc un fichier A, on verra pour le B plus tard. A peine le traitement parti "NOOOON arrêtez tout le fichier B vient d'arriver" bref avec les mails et les équipes dans des immeubles / villes / pays différents inutile de dire que c'est un peu compliqué de tout synchroniser.
Astreintes
Petit coup d'oeil sur la seule astreinte faut pas déconner non plus : un seul portable d'astreinte pour le gestionnaire en astreinte et moi pour se connecter à distance. Tout se fait donc au téléphone à coups de screenshots... le client considère que le temps de travail est équivalent au temps au téléphone donc je n'ai fait qu'une heure d'astreinte même si j'ai passé dix coups de bigo à 6 minutes.
Evidemment, à côté l'équipe projet qui doit tout recoder dans une autre techno s'arrache pour avoir les astreintes facturées double / triple...
Entente cordiale N+2 et commercial
Une fois, mon commercial a daigné bouger son popotin suite à mes demandes.
Je pensais faire une réunion tri-partite mais il a vu le N+2. M'est avis qu'il lui a demandé un point négatif de ma prestation sans évoquer le fait que je puisse passer Concepteur Etudes.
Donc selon mon commercial, le client avait une top confiance à 200% sauf il y a deux semaines à cause d'un léger incident, grosso modo je devais faire une étude d'impact. Malheureusement je n'ai pas eu le temps de tout préparer à cause de l'urgence des traitements, j'ai donc fait à l'arrache une feuille de papier. L'interview du MOA a duré en tout et pour tout 3 minutes grosso modo je devais juste confirmer que les trois traitements que j'ai identifiés comme étant impactés sont le seuls (on sait jamais, je ne sais peut-être pas utiliser l'outil de dépendance de mon framework...).
Mais Ô il paraît que mon N+2 voulait un powerpoint de 20 pages avec animations et couleurs !
Donc à cause de ça non je dois rester forwardeur de mail...
Diplômes
Oui c'est la question. En fait le seul à ne pas avoir de Bac+5 est mon contact direct gestionnaire, tout le reste a fait une école d'ingé ou master.
Désolé pour le gros HS. Vous inquiétez pas, j'aime bien raconter cette histoire, c'est pas une thérapie, plutôt un gros sourire.
Et encore, c'est pas la pire de mes missions...
Y'a certaines conclusions sur lesquelles je ne le suis pas. Et puis il ne pousse pas son raisonnement jusqu'au bout : si les employeurs laissaient leurs employés déployer leur plein potentiel(ce qui n'est pas le cas, je suis d'accord avec lui jusque là), alors on verrait des gains de productivité massifs...et probablement encore plus de chômage.
Mais son histoire de capital culturel détenu/exigé est une grille de lecture bien puissante, que je réutiliserai.
Mais c'est déjà en train de se produire.. peut-être plus lentement que dans des conditions "idéales", mais... ( http://www.technologyreview.com/feat...stroying-jobs/ )
Après, vous avez la 20mn d'une conférence de 2+ heures, que vous trouverez facilement sur youtube, et qui est très intéressante. (ses autres conférences sont sympas aussi)
Et ben en regardant les dernières pages je préfère de loin le système Suisse
Merci Guillaume,
Je ne connaissais pas Franck Lepage et je rejoins mes congénères pour l'intérêt et la qualité de ses spectacles, de ses idées (il développe notamment l'idée que la répartion des gains générés par un petit nombre peut profiter au plus grand nombre, question de redistribution, etc ...) et de son parcours.
Je rajoute qu'effectivement, une recherche sur Youtube du type "Franck Lepage et Gael Tanguy" m' a amené à visionner des prestations à la fois humoristiques, poétiques et politiques de haut niveau; il me semble que nous devrions au moins une fois se faire une idée (je ne partage pas tous leurs points de vue), très instructif.
Nota: sur sa fiche wikipedia (FL), un article de Libération le présente comme une sorte de Coluche matiné de Bourdieu.
Et probablement le système belge lui aussi cité par Franck Lepage (pas de baccalauréat de type français, pas de grandes écoles, tout le monde a accès à l'université, etc...)
Autrement la Suisse, on en parle aussi à travers Thomas Piketty chez Laurent Ruquier qui présente en introduction le documentaire canadien le prix à payer à propos des multinationales :
[Edit]
On y parle aussi de Microsoft et de Facebook pour rester (un tant soit peu) dans le sujet initial.
bonjour dernière bonne nouvelle , article de la revue Capital mars 2015 page 61 dossier sur l'immigration:
moi je n'ai absolument rien contre le fait de faire travailler des candidats de l'étranger...mais dans un pays qui compte des millions de chômeurs notamment des milliers de chômeurs informaticiens , c'est faire n'importe quoi...Dans d'autres secteurs,plus qualifiés, c'est la pénurie de jeunes bien formés qui conduit les employeurs à recruter des étrangers.
C'est notamment le cas des SSII, en manque d'informaticiens.
L'an dernier, elles ont embauché quelque 800 ingénieurs issus d'écoles marocaines et tunisiennes.
Et moins chers que leurs homologues français."Autour de 1800 euros brut par mois,contre 2500 euros",avance Régis Granarolo"
donc cela fait porter une double pression sur le salarié en poste , non seulement parce que son salaire est bloqué à cause de la concurrence de candidats étrangers mais aussi avec les cotisations sociales qu'il paie pour les allocations chômages des personnes sans-emploi.
En termes plus siimples plutôt que de remettre 800 informaticiens au chômage en France qu'il faut malgré tout payer avec le régime de l'UNEDIC on préfère faire venir des gens de l'extérieur et les payer moins cher...c'est une véritable fuite en avant.
Et la plupart des étudiants venant des pays du Maghreb acceptent des salaires plus bas en première embauche car il faut réaliser toutes les démarches pour travailler en France. Avoir cette épée de Damoclès n'est pas agréable non plus.
Je croyais, par contre, que pour embaucher un non-français, il fallait que les entreprises passent par toute une logique administrative démontrant que le travail a été proposé à des français et qu'aucun n'a pas pu répondre/correspondre pendant un certains temps (3 mois ?). Si c'est bien le vas, je suis très curieux de connaître les justifications. Je connais extrêmement peu ce domaine, donc si quelqu'un pouvait m'éclairer un poil à ce sujet, je lui en serai reconnaissant.
Je viens de faire le compte. Je connais 8 personnes (précision : françaises, et qui ont fait leurs études en France) en informatique en Suisse. 5 y sont toujours et se sont bien adaptés, 3 sont revenus, par choix ou parce qu'ils n'ont pas réussi à intégrer le monde du travail ?
D'ailleurs un petit article intéressant
Deux trucs que je note "L'idée est de proposer une formation rapide (20 semaines) de « codeur », au rythme éprouvant de 55 heures par semaine pour la somme de 4 900 euros. " 55h pendant 20 semaines... j'ai un doute sur la qualité de l'apprentissage.
Et le président du Syntec "La meilleure protection contre le chômage, c'est de pousser le plus loin possible ses études. Ceux qui ne trouvent pas de travail sont des autodidactes ou des gens qui au long de leur carrière n'ont pas su mettre à jour leurs compétences." => Bienvenu dans le snobisme francais du diplome
Et qui plus est, ils sont la plupart du temps obligés de rester deux à trois ans dans la même entreprise pour éviter que la préfecture, plus précisément la Directte, ne leur refuse le renouvellement de la carte de séjour pour le motif "changement d'employeur non justifié".
Il subsiste infortunément des métiers en tension comme Ingénieur production et exploitation des systèmes d'information, Téléconseil et télévente, métiers ouverts, sans opposition de la situation de l'emploi.
Je ne sais pas si les développeurs étrangers ont des contrats de ce type, c'est fréquent dans le domaine de la production.
Pas mal d'idées, mais aucune analyse n'est poussée au bout...
Ils ont trouvé ça seuls ou bien ils ont eu besoin d'aide ?Travailler dans le numérique n'est pas le bouclier infaillible contre le chômage
Le constat est bon, mais c'est tout. Pas d'analyse, pas de question sur le pourquoi du comment, ...Il y a inadéquation entre les fiches de poste et les candidats
Il ne s'est jamais rendu compte qu'il cherchait des Bac +2 ou Bac + 3 ? S'il s'en est rendu compte, pourquoi n'en parle-t-il pas ? Probablement parce qu'il ne s'en est pas rendu compte, et qu'il a monté son "école" pour former les Bac+5 à SES propres besoins."Les entreprises ont besoin de travailleurs du code alors que les jeunes ingénieurs souhaitent rapidement évoluer vers des postes à responsabilité. "
La seule remarque vraiment constructive de l'article ?« Les entreprises françaises sont fortement attachées aux diplômes, je suis dubitatif sur ce qui attend les élèves de l'école 42 et les formations express qui ne délivrent pas de diplôme », estime Régis Granarolo. Lui appelle plutôt, pour réduire le chômage dans le secteur, à renforcer la formation continue.
7/10, c'est mieux que 5/10, c'est certain. Mais de là à dire que "le secteur s'avère ainsi particulièrement accueillant pour les cadres débutants", il faut arréter de déconner !« 7 cadres sur 10 recrutés dans le secteur ont moins de six ans d'expérience, contre 1 cadre sur 2 pour l'ensemble des secteurs d'activité », souligne l'APEC.
C'est sur qu'avec les "facilités" offertes par la plupart des SSII/ESN pour se former tout au long d'une carrière, pour obtenir des missions valorisantes chez les clients, c'est plus simple psychologiquement de stigmatiser la population "vieillissante" à vitesse grand V (sénior chez les développeurs à partir de 35 ans voire moins) et de recruter à moindre coût des jeunes malléables formés aux dernières technologies. Ça c'est du business model
Partager