SCO repart à l'attaque contre Novell
Pour les droits d'Unix : jusqu'où ira cette société ?
Mise à jour du 12/07/10
SCO a décidé de faire appel de la décision qui entérinait la propriété d'UNIX pour Novell.
On croyait l'affaire close avec le dernier jugement du Tribunal de l'Utah (lire ci-avant), mais SCO a visiblement décidé d'aller au bout du bout de sa procédure.
Cette fois-ci, SCO a déposé une requête devant la Cour d'appel pour qu'elle réexamine – et invalide – la totalité des jugements rendus (qui sont tous défavorables à SCO depuis maintenant 7 ans).
SCO rencontre aujourd'hui deux problèmes.
Le premier est de n'avoir aucune preuve viable des droits qu'il revendique sur le code d'UNIX. Un fait souligné par le dernier jugement en date.
Le deuxième est une situation financière plus que fragile.
On comprend donc mieux ce jusqu'au-boutisme.
Incapable de faire des profits avec son activité IT, SCO tente d'assurer son avenir sur le terrain judiciaire. La société a même lancé de nouvelles menaces de procès contre IBM (lire ci-avant).
Quitte à devenir la plus célèbre des sociétés dans la peu glorieuse catégorie des « patent trolls » (groupes spécialisés dans les procès en rapport avec des brevets rachetés, non pas pour les utiliser concrètement, mais pour entamer des poursuites juridiques contre d'autres sociétés, souvent importantes, dans l'espoir de réaliser un « jack-pot »).
Mais en aura-t-elle encore les moyens financiers ?
Et vous ?
D'après vous, les dirigeants de SCO ont-ils perdu tout bon sens ou SCO peut-il encore gagner les droits sur le code d'UNIX ?
MAJ de Gordon Fowler
Mise à jour du 11/06/10
SCO n'a aucun droit sur UNIX et Linux
La société est définitivement débouté dans ses affaires contre Novell et IBM
Cette fois-ci l'affaire est close.
Tout du moins l'espère-t-on, tant il est vrai que SCO, une société qui s'est spécialisée dans les attaques juridiques en rapport avec les brevets informatiques liés à UNIX et Linux, s'est montrée jusqu'ici acharnée.
En avril dernier, SCO avait perdu son procès contre Novell et IBM (lire ci-avant). Le tribunal avait ainsi déclaré que la société ne possédait pas UNIX. SCO avait alors décidé de contre-attaquer en demandant la réouverture du dossier au motif que ses preuves n'avaient pas été prises en compte par le juge.
Hier, le juge Ted Stewart a refusé cette réouverture. Il a ainsi mis un point final à cette affaire.
Les utilisateurs de Linux et de systèmes UNIX peuvent souffler.
IBM un peu moins.
SCO a d'ores et déjà annoncé qu'il avait d'autres griefs à faire valoir contre Big Blue, et qu'il ne se priverait pas d'attaquer à nouveau la société.
Mais ceci est une autre histoire.
MAJ de Gordon Fowler
Mise à jour du 31.03.2010 par Katleen
Novell est bien le propriétaire d'UNIX, SCO perd son procès
Un verdict très attendu dans le monde de l'informatique vient de tomber, après plusieurs années de procès.
Du côté de l'open source, on retenait son souffle : la décision a être annoncée pouvait tout changer. Et c'est finalement le soulagement général : UNIX n'appartient pas à SCO.
Le tribunal de Salt Lake City, dans l'Utah, vient de reconnaitre officiellement Novell comme propriétaire légitime d'UNIX.
Les développeurs et éditeurs de distributions UNIX et Linux sont donc rassurés : tout est bien qui finit bien.
Linux menacé de mort par la société SCO ?
On croyait l'affaire enterrée. Au final, c'est Linux qui risque de l'être.
Tout commence en 1995 avec la vente par Novell du code d'Unix à la société SCO. Le montant de la transaction avoisinait les 150 millions de dollars.
Cette vente a généré deux interprétations chez les participants.
Novell considère qu'il n'a cédé que le code, pas les droits de propriété intellectuelle.
SCO affirme avoir acheté les deux.
En 2003, SCO attaque donc Novell voyant en Linux un dérivé illégal du code source de Unix. IBM, qui était également dans la ligne de mire de l'entreprise, se voit exiger pour la même raison la somme de 1 milliard de dollars pour violation de brevet.
La licence d'IBM pour l'utilisation du code d'Unix expirait en 2003.
Big Blue aurait – selon SCO – illégalement donné ledit code source pour une réutilisation dans Linux.
À la frontière de cette affaire, Microsoft, qui voyait visiblement déjà Linux comme une menace, est suspecté par de nombreux spécialistes d'avoir aidé SCO à financer sa campagne juridique en levant 106 millions de dollars qu'il lui aurait reversé via BayStarr.
Le 10 août 2007, le juge Kimball rend pourtant un verdict tranché.
Il indique que Novell est bien le propriétaire du copyright de Unix et de UnixWare.
Linux était donc sauf.
Ce qui n'était pas le cas de SCO.
Déboutée, et visiblement dégoutée, la société était en péril. Son chiffre d'affaires avait fondu de 250 millions de dollars à 15 millions par an du fait de la nouvelle concurrence de Linux.
Proche de la faillite, l'entreprise utilise alors une subtilité du droit des entreprises américaines pour se protéger de la banqueroute et se mettre à l'abri d'une liquidation pure et simple.
En février 2008, c'est dans une société moribonde, mais par l'odeur alléchée, que le fond Stephen Norris Capital Partners injecte, en toute connaissance de cause, une somme de 100 millions de dollars.
La contrepartie de l'investissement est clairement stipulée dans l'accord : "continuer de manière agressive" les poursuites à l'encontre de Novell et d'IBM.
Fort de ce soutien inespéré, SCO décide de continuer le combat.
Dernier épisode en date, la "10th US Circuit Court of Appeals" a rendu son verdict ce lundi : le précédent jugement est cassé.
Conséquence : SCO attaque à nouveau Novell et IBM.
La date de ce nouveau procès n'est pas encore fixée, mais l'on sait d'ores et déjà qu'il se tiendra à Salt Lake City.
L'objectif de SCO ne laisse que peu de place à l'interprétation : "Il y a 20 millions d'exemplaires de Linux qui fonctionnent partout dans le monde" vient de déclarer Darl McBride, Directeur Général de l'entreprise, "Linux il fait chaque jour de l'ombre à notre Unix."
Suite au verdict, Novell a réagi en ces termes :
SCO vend des technologies fondées sur Unix, des services et des serveurs pour les petites et moyennes entreprises.Novell intends to vigorously defend the case and the interests of its Linux customers and the greater open source community. We remain confident in the ultimate outcome of the dispute
Elle exige aujourd'hui 5 milliards de dollars d'IBM.
Sources :
Communiqué de presse de SCO (PDF).
Le communiqué de Novell.
Lire aussi :
Tout Linux (et Unix) est sur Developpez.com : actu, faq, tuto, cours.
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Les Tribunaux sont-ils compétents pour juger les affaires technologiques ?
Et vous ? :
D'après vous, si SCO venait à gagner la prochaine manche, hésiterait-il à signer l'arrêt de mort de son concurrent Linux ?
Pensez-vous que SCO sera à nouveau débouté ?
Que pensez-vous de la stratégie du fond de "private equity" derrière SCO ?
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