Oracle relance la croissance du Hardware de Sun
Et devient quatrième fabricant mondial des serveurs d'après IDC
Mise à jour du 26/05/2011 par Idelways
Avec 773 millions de dollars de vente durant ce trimestre, Oracle réussit de relancer pour la première fois depuis 3 ans et demi la croissance de ventes des serveurs Sun.
En déclin bien avant, l'annonce du rachat de Sun par Oracle n'a fait qu'affaiblir davantage les performances de vente des serveurs Sun, de crainte notamment que la firme de Larry Ellison arrête subitement leur production ou revende carrément sa division Hardware.
Les efforts d'Oracle pour rassurer les consommateurs et maintenir le développement des processeurs Sparc, Solaris et autres donnent enfin leurs fruits durant ce trimestre avec une croissance solide de 13 % par rapport aux 681 millions de dollars du même trimestre de l'année 2010.
Un succès symbolique pour Oracle qu'il convient toutefois de replacer dans un contexte plus global. Le marché des serveurs connait actuellement un important redressement de sa courbe de croissance, estimée par IDC à 12.1 %.
Oracle devient en tout cas quatrième constructeur de serveur au monde, profitant de la chute libre des ventes de Fujitsu en relation avec le séisme/tsunami dévastateur qui a frappé le Japan le 11 mars passé.
HP reste en terme de revenu le premier constructeur de serveur au monde, accaparant 31.5 % des parts de marché, suivi de très près par IBM avec 29.2 %. Dell arrive en troisième position avec 15.6 % des revenues d'un marché estimé au total à 11.9 milliards de dollar.
IDC décèle notamment un rebond des ventes de serveurs haut de gamme (y compris les mainframes et les systèmes UNIX).
Cisco rejoint pour la première fois la cour des grands de ce classement IDC.
Source : l'étude sur le site de IDC
Et vous ?
Que pensez-vous de ces chiffres ? Et bilan du rachat de Sun par Oracle deux années après ?
Mise à jour du 14/10/09
Oracle propose un défi à 10 millions de dollars
Pour savoir qui a le hardware le plus rapide : IBM est particulièrement visé
Il y a des jours où on ne sait pas si Larry Ellisson est moqueur ou simplement énervé.
Le PDG et créateur d'Oracle a visiblement peu goûté les derniers épisodes du feuilleton qui l'oppose à IBM. Pour faire court, lors du rachat de Sun Microsystems, les rumeurs, encore persistantes, affirmaient que Ellisson n'avait pas l'intention de garder la partie Hardware de sa nouvelle filiale.
Du pain béni pour IBM qui s'est alors appliqué à démarcher les équipes internes et les clients de Sun, jouant à plein sur le doute qui entourait l'avenir du produit.
La contre-attaque fut nerveuse. D'une part Ellisson déclara haut et fort qu'il allait non seulement garder le hardware, "tout le hardware", mais qu'en plus il allait mettre un point d'honneur, à plus de 65 ans, à terminer sa carrière avec – en substance – le scalp de Big Blue.
Larry Ellisson, le PDG et créateur d'Oracle
D'autre part, le PDG multimilliardaire mit à contribution ses équipes et ses communiquant pour sortir une publicité comparative agressive à souhait. Le message était clair : nous sommes plus rapide qu'IBM, et on vous le prouve.
Sauf que la preuve s'est révélée être une étude fort peu exhaustive, ce qui requalifia cette annonce de publicité mensongère. Pour le plus grand bonheur d'IBM qui, à son tour, affirmait avoir le meilleur cocktail hardware-base de données.
Hier, lors de l'Oracle OpenWorld, l'infatigable Larry Ellisson a repris ses habits de mousquetaire pour apostropher celui qu'il appelle le "géant" (pour mémoire Oracle est le troisième acteur du marché juste derrière IBM, ce qui en fait aussi un sacré géant).
"Si IBM veut se battre, nous allons nous battre. Nous ne vendrons rien du Hardware, comme nous ne vendons rien du métier locigiel". Très bien. Mais Larry Ellisson ne serait pas le fameux Ellisson s'il n'avait pas une phrase choc pour reprendre la main : "Nous lançons un défi à toutes les entreprises, prenez une de vos applications de bases de données, […], et si nous n'arrivons pas à la faire tourner deux fois plus vite sur le matériel de Sun, nous vous donnons 10 millions de dollars".
Son talent de communiquant arriverait presque à convaincre qu'Oracle a spécifiquement racheté Sun pour ses équipements. La question principale reste cependant de savoir si le PDG convaincra ses clients potentiels, qui continuent, eux, de migrer vers IBM.
Le défi d'Oracle ne sort cependant pas de nulle part.
Échaudée par la condamnation pour publicité mensongère, la société a fait réaliser un deuxième benchmark de son couple logiciel Oracle – Hardware Sun. L'étude, apprend-on, montre que ces serveurs fonctionneraient "26% plus vite que ceux d'IBM, en utilisant moins de Hardware et moins d'énergie".
Fort de ces certitudes, le vieux lion ne put s'empêcher de conclure, gamin irrévérencieux :
"Oh !.. Au fait... IBM... Vous relevez le défi quand vous voulez."
Source : Les résultats du nouveau Benchmark commandé par Oracle.
MAJ de Gordon Fowler.
11/09/09
Intégration du Hardware de Sun par Oracle : "IBM, on va se battre avec vous" prévient le PDG d'Oracle
Ce n'est pas vraiment une communication d'entreprise.
Ce n'est pas non plus vraiment une publicité.
C'est un peu des deux.
Larry Ellison (le PDG d'Oracle) vient de se payer une pleine page dans le Wall Street Journal Europe.
Signée de sa main, elle donne un avertissement clair à IBM qui ne se prive pas, depuis quelques mois, pour démarcher les employés de la branche Hardware de Sun.
Peu rassurés par leur rachat par Oracle (cf. news ci-dessous), Larry Ellison veut par la même occasion les rassurer quant à leur avenir au sein d'Oracle.
Cette page entend également (et surtout ?) apaiser les utilisateurs actuels de Sparc et de Solaris, qui sont eux aussi de plus en plus tentés d'aller voir ailleurs face à l'incertitude qui plane sur la pérennité de ces produits.
Presque virulente sur la forme (IBM y est tout de même apostrophé noir sur blanc), le fond reste lui un ensemble de promesses et d'intentions assez floues.
"On va dépenser de l'argent, on va doubler la force de vente, on va développer" dit en substance l'annonce.
"Oui mais comment ? Et quand ?" demandaient les clients lors du dernier VM World 2009.
Personne n'a pu leur répondre.
La communication sur le déroulement concret des évènements (roadmap, etc.) ou les intentions stratégiques (puces multithreadées, solution de stockage, futurs produits, etc.) restent pour l'instant inexistante.
Toujours est-il que le message de cette publicité (la deuxième en une semaine - cf. ci-dessous) a au moins le mérite de montrer aux "parties prenantes" (actionnaires, employés, clients, observateurs) une chose.
Larry Ellison sait qu'il ne peut plus garder le silence.
Mais d'un autre coté, avec une enquête en cours sur cette fusion (cf. news précédente ci-dessous), peut-il vraiment parler ?
Source : La publicité sur le site officiel d'Oracle
Et vous ? :
D'après vous, quelle influence "la plus grande intégration des logiciels d'Oracle avec le Hardware de Sun" aura-t-elle sur Sun ?
MAJ par Gordon Fowler.
Mise à jour du 09/09/09
Fusion Oracle-Sun : Oracle forcé de revendre MySQL ?
Le délai de décision de la Commission Européenne avait déjà mis Oracle dans une position plus que délicate vis à vis de la branche Hardware de Sun Microsystems (cf. news précédente ci-dessous).
Cette fois, c'est au tour de MySQL, la base de données de Sun, de voir s'approcher la tourmente juridique.
Dans un communiqué de presse, Bruxelles indique assez clairement l'orientation prise par l'enquête approfondie qu'elle a commencée à mener :
[La fusion] regrouperait deux grands concurrents sur le marché des bases de données. Ce dernier est très concentré, les trois principaux concurrents dans le secteur des bases de données «propriétaires» - Oracle, IBM et Microsoft - contrôlant approximativement 85 % du marché en termes de recettes. Oracle est numéro un sur le marché des bases de données «propriétaires», tandis que MySQL, commercialisé par Sun, occupe la première place sur le marché des bases de données ouvertes.
Dans son enquête approfondie, la Commission examinera donc un certain nombre de points, notamment l'opportunité, pour Oracle, de continuer à développer MySQL en tant que base de données ouverte.
Sous-entendu : il y a des chances qu'Oracle ait intérêt à saborder MySQL pour favoriser l'expansion de son offre propriétaire.
Une revente de MySQL pourrait donc à terme être imposée à Oracle et éviter ainsi une situation de type monopolistique.
Pour l'instant, Oracle n'a apporté aucun commentaire à ce communiqué.
Pour combien de temps ?
Fusion Oracle-Sun : le délai de la Commission Européenne sera-t-il fatal au hardware de Sun ?
Nouveau jour, nouvelle affaire pour Sun et Oracle.
Cette fois-ci, c'est la commission antitrust de l'Union Européenne qui fait parler d'elle.
Après l'affaire Internet Explorer et celle des formats de MS Office, voila qu'elle s'attaque à la fusion Sun/Oracle au motif que MySQL placerait le géant informatique dans une situation de monopole sur le marché des logiciels.
Sur le fond, rien à redire. La question est légitime.
Sur la forme, en revanche, les dents commencent à grincer chez Oracle.
La Commission devait effectivement se prononcer dans les jours qui viennent.
Or elle vient d'annoncer que son avis définitif ne serait au final rendu que dans plusieurs mois.
IBM, DELL et HP se frottent les mains d'une telle situation.
Pendant cette période de quatre mois - au minimum - les trois constructeurs vont en effet pouvoir continuer à chasser sereinement les clients et le management interne de la branche Hardware de Sun.
Car tant que la fusion dans sa totalité n'est pas entérinée, aucune direction stratégique claire ne pourra être annoncée par Oracle. Or les analystes savent ce que Larry Ellison veut faire de la branche logicielle.
Les choses sont moins évidentes pour les serveurs.
Face à la concurrence, déjà fortement avivée par l'action juridique du "Department of Justice", cette indécision fait donc des ravages dans cette branche - qui n'a paradoxalement que peu à voir avec le marché de MySQL.
Cette fuite de matière grise de l'activité Serveurs de Sun risque avec ce délai européen de prendre des allures d'exode massif.
La situation est d'autant plus incompréhensible pour Oracle - qui garde le silence - que MySQL représente une partie négligeable de son business (300 millions de dollars sur les 25 milliards du chiffre d'affaires de la compagnie).
Ajoutez la défiance croissante des clients traditionnels de Sun - habitué à la "neutralité" de la plateforme - qui se méfient des futurs produits estampillés Oracle, et la situation semble devenir critique.
Le silence d'Oracle, à peine rompu par une communication publicitaire indirecte, devient de plus en plus déstabilisant pour eux.
L'affiche du prochain OpenWorld 2009 clame : "Revenez le 14 octobre nous vous démontrerons l'engagement d'Oracle en matière de pérennité des gammes matérielles de Sun et de la plate-forme Sun Sparc !".
Mais un slogan ne peut faire office de feuille route et rassurer à lui seules les parties prenantes.
En tout cas pas de quoi faire taire les rumeurs de revente qui, accréditées ou pas, poussent les clients et le management à aller voir ailleurs...
Ce qui alimente la rumeur.
Larry Ellison, le PDG d'Oracle, aura-t-il le talent suffisant pour enrayer ce cercle vicieux ?
Sources : Dépêches de Presse.
Et vous :
Pensez-vous que les réticences de la Communauté Européenne sur une petite partie de l'acquisition pourrait tuer la grosse portion des serveurs ?
Larry Ellison aura-t-il le talent, ou voudra-t-il, sauver le Hardware de Sun ?
Oracle : Les mauvais résultats trimestriels de Sun accréditent la stratégie de la revente (d'une partie) des activités Hardware
Les résultats financiers de Sun Microsystems viennent d'être publiés.
Ils sont catastrophiques.
Sur le 4ème trimestre fiscal, le dernier en tant que société indépendante avant son intégration dans Oracle, son chiffre d'affaires à chuter de 31% pour un résultat net de plus de 140 millions de dollars de pertes.
Les analystes expliquent ces résultats par une incertitude, créée dans l'esprit des clients de Sun, par le rachat.
Oracle tarderait, pour certains, à clarifier sa future offre.
Le contexte de la crise est également avancé.
Mais ces très mauvais résultats cachent une réalité contrastée.
Les serveurs Sparc Enterprise ont dégringolé de 54% (pour un CA de 435 M$). L'ensemble de la branche Hardware a connu un recul d'un peu plus de 34 %.
Dans le même temps l'activité autour de Java a progressé de 22% (108 M$).
Celle de MySQL a fait +10% (100 M$).
Il n'en reste pas moins que l'activité licence et virtualisation a baissé de 29%, les ventes de matériel et de logiciels de 22% et celles de services de 9,8%.
Les résultats de la branche hardware, qui ont visiblement tiré Sun vers le bas, relanceront-ils les rumeurs de revente ?
Ils apportent en tous cas de l'eau au moulin des analyses stratégiques qui prêtent à Larry Ellison l'intention de ne pas s'embarrasser d'une activité peu rentable, et qu'Oracle ne maîtrise traditionnellement pas (cf. ci-dessous).
Et si Oracle revendait (une partie de) Sun ?
C'est un des secrets les moins bien gardé de la Silicon Valley.
Oracle n'était pas seul à vouloir racheter Sun.
IBM était un concurrent déclaré.
Mais un troisième larron, soit disant secret, regardait aussi l'affaire de très près.
N'alimentons pas le suspens : l'acheteur mystérieux - qui n'a finalement rien acheté - était Hewlett Packard.
Ou plutôt devrait-on dire : qui n'a encore rien acheté.
Jon Fortt, de Fortune Brainstorm, remet en doute les propos catégoriques de Larry Ellison, le PDG de Oracle, lorsqu'il affirme vouloir garder la partie Hardware de l'activité de Sun Microsystems :
John Fortt rappelle qu'au commencement de l'affaire, seule la partie logicielle de Sun intéressait Oracle... dont le business n'est certainement pas les serveurs.Ellison has said that he intends to keep all of Sun for himself. But maybe he doesn’t. A person with knowledge of the communication between Oracle and HP suggested to me recently that Oracle still might deal those hardware assets to HP.
On pourra objecter à cette théorie que Larry Ellison clame à qui veut l'entendre qu'il va utiliser cette partie hardware pour offrir des serveurs "sur mesure" à ses clients pour faire tourner leurs applications Oracle.
Mais une fois encore, les serveurs ne sont pas, et n'ont jamais été le business d'Oracle !
Il est vrai également que son PDG peut difficilement dire qu'il ne sait pas quoi faire de l'un des deux cœurs de métiers qu'il a achetés.
D'un point de vue encore plus stratégique, admettre qu'il pourrait s'en séparer donnerait un signe à des acheteurs potentiels, qui se sauraient alors en position de force pour imposer un prix cassé.
Et une chose est sûre : le PDG d'Oracle n'est pas un aussi piètre négociateur.
Jusqu'ici, tout est certes affaire de supposition.
Mais un fait est peu connu.
En 2008, avec le rachat d'EDS, société spécialisée dans l'externalistion, HP est devenu un géant des services.
Or, EDS était le meilleur client de la branche hardware de Sun.
On imagine facilement l'énorme accroissement de ses marges que HP pourrait tirer d'une telle acquisition.
Or ici, il y a visiblement un acheteur potentiellement intéressé par une entité dont le propriétaire n'aurait rien contre sa vente.
En matière de vente et d'achat (PeopleSoft, BEA Systems) Larry Ellison adore jouer le bluff.
Aujourd'hui il affirme de plus en plus haut, et de plus en plus fort, que Oracle tient dur comme fer à posséder une offre de serveurs.
Un bon signe pour HP ?
Source : L'analyse de stratégie économique de Jon Fortt
Lire aussi :
Tout sur le rachat de Sun par Oracle
Le PDG d'Oracle touchera un salaire de 1 dollar sur 2010
Et vous ?
Pensez-vous que Oracle a intérêt à vendre la partie hardware de Sun ou au contraire que la stratégie annoncée sur l'offre de serveur permettra de diversifier ses activités ?
Partager