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Le travail à distance rend les employés moins productifs, selon les données du BLS des USA
Le travail à distance rend les employés moins productifs, selon les données du Bureau des statistiques du travail
Aux Etats-Unis
De récentes données du Bureau américain des statistiques du travail comptant pour l’entièreté de l’année 2022 font état de ce que les employés en télétravail à temps plein ont travaillé 2,5 heures de moins par jour que ceux dans les bureaux. En moyenne, ceux qui ont travaillé à distance l’ont fait 5,4 heures par jour contre 7,9 heures par jour pour ceux aux bureau. De quoi conclure que le travail à distance rend les employés en télétravail moins productifs que ceux dans les bureaux ? La question divise quand on prend en compte que certaines études font état de ce qu’un employé dans un bureau serait productif sur moins de 3 des 8 heures sur une journée de travail.
Les employés sont-ils plus productifs en télétravail ou dans un bureau ? La question se posait déjà avant la survenue de la pandémie de coronavirus et revient sur la table avec acuité dans l’actuel contexte fait d’appels de retour au bureau par les grandes entreprises. Microsoft a initié un sondage sur un échantillon de 20 000 personnes dans des entreprises disséminées dans 11 pays pour y voir plus clair. Résultat : 87 % des participants à l’enquête disent être plus productifs en télétravail et 88 % des dirigeants émettent des doutes quant à ce que leurs employés en télétravail puissent être plus productifs que dans un bureau.
Les employés de Twitter pouvaient travailler à domicile pour toujours ou de là où ils se sentent le plus productifs et créatifs depuis le mois de mars 2022. C’est l’une des entreprises à avoir adopté l’une des politiques de travail à distance les plus souples en raison de la survenue de la pandémie de coronavirus. Cette donne a changé avec l’acquisition de Twitter par Elon Musk. L’une de ses premières mesures : fin du télétravail pour ceux qui continuent à faire partie des effectifs du réseau social après la suppression de la moitié des emplois. Ce dernier a ensuite confirmé son positionnement via une sortie selon laquelle « le télétravail est une connerie qui pose un problème moral et est cause de baisse de productivité. »
« Je crois fermement que les gens doivent être plus productifs lorsqu’ils sont lancés sur la formule présentiel au bureau », a-t-il déclaré avant d’ajouter entre autres que « le télétravail pose un problème moral car c’est une formule injuste pour les personnes qui ne peuvent travailler à domicile. »
Pourtant, certaines études font état de ce que le travail à distance n’a pas d’impact négatif sur la productivité des travailleurs
L'équipe de l'université du Texas a travaillé sur des données d’un logiciel fourni par une grande entreprise pétrolière et gazière de Houston. Pendant la période d'étude (de janvier 2017 à décembre 2018), l'entreprise a été contrainte de fermer ses bureaux en raison des inondations provoquées par l'ouragan Harvey, ce qui a obligé les employés à travailler à distance pendant une période prolongée.
Les chercheurs ont examiné les données technologiques des employés (le nombre total d'heures travaillées par employé, le temps de travail actif total, l'utilisation du clavier par minute active, l'utilisation de la souris par minute active, les mots tapés par heure et le nombre d'erreurs typographiques par mot tapé) avant, pendant et après l'ouragan Harvey. Ils ont constaté que, bien que l'utilisation totale des ordinateurs ait diminué pendant l'ouragan, les comportements professionnels des employés pendant la période de sept mois de travail à distance sont revenus aux niveaux d'avant l'ouragan. Cette conclusion suggérait que le travail à distance n'a pas d'impact négatif sur la productivité des personnes lancées sur la formule télétravail.
Néanmoins, le télétravail introduit un facteur « difficulté de collaboration à distance » avec un possible impact sur la productivité
Cette étude fait suite à celle de Hogan Assessments 43 % des travailleurs ont déclaré être plus productifs à domicile, 44 % ont déclaré être aussi productifs et seulement 13 % ont déclaré être moins productifs. Toutefois, le rapport montre que les travailleurs ont trouvé la collaboration à distance plus difficile, de sorte que le fait que la plupart des travailleurs aient déclaré se sentir aussi ou plus productifs est dû au fait qu'ils étaient plus productifs lorsqu'ils travaillaient seuls.
C’est une brèche dans laquelle s’engouffrent les chefs d’entreprise quand on sait qu’ils sont d’avis que les employés doivent retourner au bureau car cela stimule la créativité : « la communication marche mieux face à face. » Les dirigeants sont convaincus que les collègues construisent de meilleures relations de travail par exemple quand ils prennent le déjeuner ensemble, prennent le temps de discuter de divers sujets, même les plus banals ou alors participent à des exercices destinés à développer l’esprit d’équipe.
En droite ligne avec ce positionnement, ces derniers évoquent un « impact sur la créativité. » Le mythe selon lequel un manque d’interaction sociale réduit la créativité et l’innovation reste profondément ancré. C’est d’ailleurs l’un des arguments sur lesquels s’appuyait Marissa Mayer pour s’ériger contre le télétravail lorsqu’elle a déclaré que « certaines des meilleures idées et décisions surviennent après des discussions à la cafétéria ou au couloir, après des rencontres avec les gens et des rendez-vous d’équipes impromptus ».
Toutefois, si des recruteurs estiment que les conversations dans le genre « peux-tu s’il te plaît vérifier ceci ? » sont importantes, des contradicteurs pointent le revers de la médaille. Ces derniers indiquent que des « interactions » peuvent se transformer en « interruptions » qui coûtent plus ou moins cher en termes de productivité et flux de créativité. Des tiers en télétravail avancent par exemple que « les distractions sont insupportables. Les téléphones qui sonnent, les gens qui débarquent et ressentent toujours le besoin d’interrompre pour absolument tout (que ça soit relié ou non au travail) et plusieurs appels à propos de projets qui ne sont pas liés qui résultent en changement de contexte. »
Un employé dans un bureau serait productif sur moins de 3 des 8 heures sur une journée de travail
L’étude d’Invitation Digital Ltd a porté sur près de 2000 (1989 pour être exact) employés de bureau (à temps plein) âgés de plus de 18 ans et disséminés sur l’ensemble du territoire du Royaume-Uni. En réponse à la question de savoir s’ils se considèrent comme productifs tout au long d’une journée de travail, la grande majorité (soit 79 %) a répondu non. D’après les résultats de l’étude, seul le cinquième (donc les 21 % restants) a répondu par l’affirmative. Le sondage a ensuite révélé que la durée moyenne de productivité sur le lieu de service est de 2 h 53 min, soit moins de 3 h.
Source : Bureau américain du travail
Et vous ?
:fleche: Cette étude du Bureau américain des statistiques du travail collent-ils avec la réalité dont vous êtes au fait ? Partagez vous les avis selon lesquels la publication de ces statistiques n'a pour seul but que de soutenir le mouvement de retour au bureau initié par les grandes entreprises technologiques ?
:fleche: Etes-vous personnellement plus productif en travaillant à distance ?
:fleche: Quelles sont pour vous les difficultés majeures qui limitent votre productivité dans ce mode de travail ?
:fleche: La collaboration entre vous et vos collègues a-t-elle été affectée par le travail à domicile ?
Voir aussi :
:fleche: Le travail à domicile présente tant d'avantages que 48 % des travailleurs accepteraient une baisse de salaire pour continuer en télétravail, selon une étude
:fleche: Le travail hybride sera-t-il la nouvelle norme pour les professionnels de la Tech ? une récente étude montre que 86 % de ces professionnels en Europe ne veulent pas rentrer au bureau à plein temps
:fleche: L'option télétravail pourrait se poursuivre sur 2 ans à cause de la pandémie : motif d'inquiétude valable pour les patrons ? Ramener les employés au bureau pourrait être de plus en plus difficile
:fleche: Le télétravail a fait grimper la productivité des salariés de 22 %, d'après une étude de l'institut Sapiens, qui souligne en sus que cela a permis une sauvegarde de 9 points du PIB français en 2020
Les chiffres et leur interprétation
Ecore une fois, il y a les chiffres, ce qu'on leur fait dire, comment ils sont interprétés et déformés.
Cet article est des plus flagrant en ce qui concerne la déformation des propos.
Premièrement il est question des
Citation:
employés en télétravail à temps plein
dont on dit qu'ils
Citation:
ont travaillé 2,5 heures de moins par jour que ceux dans les bureaux
et d'en conclure
Citation:
que le travail à distance rend les employés en télétravail moins productifs
or l'activité et la productivité sont deux mesures différentes
je peux passer 8h au bureau à sans faire un seul commit
pendant que mon collègue passe 2h en télétravail à faire avancer sa partie
et cet article suggèrerait que j'aurai été plus productif :ptdr:
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Les employeurs ressentent davantage les effets des politiques de retour au bureau
Les employeurs ressentent davantage les effets des politiques de retour au bureau, selon les rapports de Greenhouse, de la Réserve fédérale et d'Unispace.
Nous découvrons maintenant les conséquences néfastes du retour au bureau obligatoire. Et le tableau n'est pas beau à voir selon le rapport Greenhouse Candidate Experience, le sondage SHED (Survey of Household Economics and Decisionmaking) de la Réserve fédérale et le rapport Returning for Good d'Unispace. Ce trio de rapports convaincants dresse collectivement un tableau sombre de la tempête qui se prépare.
Unispace a constaté que près de la moitié (42 %) des entreprises ayant adopté une politique de retour au bureau ont enregistré un taux de départ des employés plus élevé que prévu. Et près d'un tiers (29 %) des entreprises qui imposent le retour au bureau éprouvent des difficultés à recruter. En d'autres termes, les employeurs savaient que les mandats entraîneraient des départd, mais ils n'étaient pas prêts à faire face aux graves problèmes qui en résulteraient.
Selon le rapport Greenhouse, 76 % des employés sont prêts à quitter le navire si leur entreprise décide de supprimer les horaires de travail flexibles. En outre, les employés issus de groupes historiquement sous-représentés sont 22 % plus susceptibles d'envisager d'autres options si la flexibilité prend fin.
L'enquête de la SHED met en évidence la gravité de cette situation. L'enquête assimile le mécontentement lié au passage d'un modèle de travail flexible à un modèle traditionnel à une baisse de salaire de 2 à 3 %.
Les politiques de travail flexible sont apparues comme l'atout ultime pour l'acquisition et la rétention des talents. Les rapports de Greenhouse, de la SHED et d'Unispace, lorsqu'ils sont examinés ensemble, fournissent des preuves irréfutables à l'appui de cette affirmation. Greenhouse constate que 42% des candidats rejetteraient d'emblée les postes qui manquent de flexibilité. De son côté, l'enquête de la SHED affirme que les employés qui travaillent à domicile quelques jours par semaine apprécient grandement cet arrangement.
Il est intéressant de noter qu'Unispace ajoute un autre facteur au mélange : "le choix". Selon son rapport, dans l'ensemble, les sentiments les plus importants que les employés ont révélé ressentir à l'égard du bureau sont la "joie" (31 %), la "motivation" (30 %) et "l'enthousiasme" (27 %). Toutefois, ces trois sentiments diminuent chez ceux qui ont des retours obligatoires au bureau (27 %, 26 % et 22 %, respectivement).
En d'autres termes, les membres du personnel sont plus enclins à retourner au bureau si c'est par choix plutôt que par obligation.
Source : Unispace, Greenhouse, Réserve fédérale
Et vous ?
:fleche: Pensez-vous que ces rapports sont crédibles ou pertinents ?
:fleche: Quel est votre avis sur les politiques de retour au bureau obligatoire ?
Voir aussi :
:fleche: La politique de retour au bureau d'Apple laisse de nombreux travailleurs mécontents
Un expert en IA démissionne
:fleche: Les employés ignorent désormais les ordres exprès de retour au bureau et considèrent que l'avenir du travail est hybride,
Selon une étude
:fleche: Apple demande aux employés de retourner au bureau 3 jours par semaine dans le cadre d'un ajustement de son programme pilote de travail hybride
Contesté par des employés contre le retour au bureau