Cafetières et Grille-pains

«*…Nous Répondons à cette demande client avec notre produit, même s'il n'est pas adapté à la demande, nous ferons d'une cafetière un grille-pain*!*»
En informatique – mais pas que – les miracles sont choses courantes, surtout quand il s'agit de vendre un produit, des licences, de la maintenance.
Cette phrase vient du directeur d'une start-up des années 90, et elle m'est restée !
Au delà de présentation vulgarisante, ce blog se veut témoignage de ma je pense riche expérience informatique qui expose mon point de vue et ma façon d’appréhender les technologies que je suis en train de (re)découvrir pour faire un grille-pain d'une cafetière, donc pour fournir une solution à partir de ce qu'il y a, ou pourrait y avoir, dans ma gamelle.
La rédaction des articles part du principe que le lecteur est intelligent, pas tombé de la dernière pluie, et saura en faire quelque chose, au moins réagir, protester, élargir le débat, ou le restreindre à sa guise, restrictions qui me conduiront à n'en pas douter à répondre, et surtout pas par de la censure, mais par des ouvertures positives.

Michka1111 est un pseudo qui vient de la contraction de mes nom et prénom, assorti d'un numéro car Michka tout court était déjà pris. Les quatre uns sont pour mon chiffre fétiche "4" qui est symbolique, universel et se retrouve quasiment partout, des points cardinaux aux saints évangélistes de la Bible, même si des cinquièmes ou sixièmes éléments ouvrent aujourd'hui la porte à de nouvelles dimensions de Vie.
Mon cher père m'avait ainsi attribué ce surnom étant petit – « C'est toi, Michka, c'est toi*!*»*–, ça m'est revenu à l'esprit lorsque j'ai créée ma première adresse mail perso anonyme.

Je suis informaticien, du genre tombé dans le lecteur de disquettes étant petit, depuis bientôt quarante ans d'activité professionnelle, mon premier "contrat de travail" datant de 1984, DUT "Génie Électrique" option automatisme en poche.

J'ai toujours été attiré par la "Recherche Appliquée" qui mêle l'application pratique à l'étude de théories parfois abscons. J'enregistrais mes premiers programmes en langage Basic en raccordant un enregistreur à cassettes audio à l'Oric premier du nom, pas encore Atmos, et à l'IUT, sur ruban perforé jaune du PDP11.
La recherche appliquée nécessite beaucoup de méthode et d'ambition, et donc d'ouverture d'esprit, pour que ça marche.

Mes autres passions, en particulier la navigation à voile, m'ont appris que chaque domaine d'application d'une théorie nécessite de clarifier la terminologie et de préciser les règles de nommage. Sur un voilier, de l'Optimist au Belem, chaque chose porte un nom qui l'identifie précisément pour les manœuvres, et un verbe identifie chaque manœuvre, le chant associé donnant le rythme à l'équipage, et le "soliloque" du pilote permet de "faire la route" dans la tête pour le prévisionnel et dans le journal de bord pour le factuel.

Le DUT Génie Électrique option automatisme regroupe l'électricité, l'électrotechnique "courants forts" (de puissance) aux électroniques Analogique et "Digitale" –*digitale non pas à cause des doigts mais des "digits" des afficheurs anglo-saxons. L'informatique y est une conséquence et non une fondation.
Le programme vient pour faire fonctionner le montage électronique, et la programmation n'est pas une fin en elle.

C'est donc naturellement que l'informatique industrielle s'est offerte à ma vie professionnelle. Mon credo est vite devenu l'innovation, moyen par lequel le service que je rends à mon employeur m'enrichit de concert. Il fallait que ça soit nouveau pour moi pour que je m'investisse.

Mon premier entretien a été pour concevoir un "atelier flexible" chez Alcatel, à Lannion, évidemment, je n'ai pas été pris, mais il a donné le ton.
Mon premier job a été pour maintenir le système multi-microcontrôleur modulaire embarqué dans de gros instruments de mesure physique, des spectromètres de masse, dont les "rampes d'accélération" des moteurs pas à pas qu'il m'a fallu rétro-ingénier, et les secousses des métros d'aujourd'hui me font franchement rigoler.
Ensuite, une opportunité proposée par un des patrons d'un stage pour "faire" de la robotique, j'ai pas longtemps hésité. Là, imagerie numérique, reconnaissance de formes, heureusement assisté des collègues sortis de l'INSA, Sup-Optique et un "stagiaire" Polytechnique, j'ai compris ce qu'était la Recherche Appliquée et l'esprit d'Innovation.
Ensuite il y a eu le fleuron de mon CV, première mission en SSII, le développement de l'IT embarquée dans le TGV-A Paris-Quimper, entre autres lignes vers Brest et Bordeaux. Là, développement Temps-réel embarqué en cross-compilation langage C débogué en assembleur 68000, Couche 3 Réseau pour ce qui me concerne, assorti de conseil méthodologique pour le dev, il faut assumer. Là, j'ai compris pourquoi un TGV doit peser son poids pour rester sur ses roues lors d'un déraillement, les tonnes de cuivres du filaire économisées remplacées par un simple câble "paires torsadées" du réseau embarqué ont nécessité de lester le train avec du béton*! Là j'ai compris encore que le fonctionnel d'un programme embarqué est pour 20% du développement, les 80% restant étant pour les "modes dégradés", c'est pas coton. Là encore, il y a eu la rétro-documentation en fin de projet sous la houlette d'un ancien militaire informaticien, là j'ai mis en pratique la rigueur et précision de la théorie de la gestion documentaire, bref, à assumer*!
Ensuite, la pression de l'employeur sur les improductifs, une opportunité qui capote, une période de "Chom'du" qui se solde par l'inscription à une formation continue diplômante niveau II "Analyste Informaticien" à AFCEPF (faute de quoi mes allocations disparaissaient, l'instinct de survie a parlé, assorti de la subvention de la Ville de Paris, sine qua non) a fait de moi l'expert-architecte en devenir. Un projet de formation moyennement apprécié du jury car hors norme en Recherche Opérationnelle en Duo avec un Centralien (encore sine qua non) de calcul d'itinéraire de métro, un stage réussi à Coface d'un "normalisateur de JCL Cobol" mêlant Interface graphique X-Windows, lex-yacc, un méta-langage de mon crû pour automatiser l’appariement du JCL au source Cobol, en marge d'une migration Mainframe vers Unix, application qui générait à la demande du JCL pour mainframe ou pour Unix, et me voilà réinséré dans une start-up, de justesse.
Là, Project manager en maintenance évolutive d'un "système expert" intégré dans une "option Méta-Analytique" d'un système de gestion de la production informatique, avec du reporting, NExpert, l'installation automatisée et pré-configurée du SGBD Oracle, pas de la tarte.
Ensuite m'est apparue la "Business Intelligence", la vraie, pas son balbutiement de l'expérience précédente, grâce à cette mission fétiche chez EDF dans un groupe de recherche EDF "Veille technologique Oracle", et pour ma part sur le système OLAP "Oracle Express Server". Là, un livre blanc référencé sur la technologie OLAP, après une maquette opérationnelle d'analyse des données de consommation du Panel Bleu croisées des données d'enquêtes annuelles des clients volontaires que seul Oracle Express server permettait de faire en croisant des hypercubes aux grains différents architecturée et construite de A à Z avec choix des technologies des sous-système ETL sur des sources SAS et mise en pratique des innovations Oracle de l'époque (partitions) pour Oracle Express en mode R-OLAP, et en appliquant la théorie "État de l'art" BI, à l'époque en plein "débat" effervescent Kimball vs Inmon, mais aussi modélisation BI vs 3-5-6NF quelque peu terni en France par l'esprit "querelle de clochers" issu de la Religion et son obscurantisme induit. Là, quelques interventions de consulting interne AMOA d'évangélisation chez les Contrôleurs de gestion, un nouveau métier m'apparait et, je dois dire, me séduit.
Retour à "Maison mère", je décide de poursuivre, parfois contre vents et marrées hiérarchiques mais toujours pour le plus grand bien commun entre l'employé et l'employeur, cette activité de prestataire expert-architecte BI interne transverse dont EDF m'a donné un avant-goût. La conviction que, au delà des injonctions de mes supérieurs, certains de mes refus de missions ou d'obtempérer ont tellement tonitrué à différents niveaux si bien que l'effet catalyseur de mon entêtement a fait que la société s'est ré-organisée 1) commercialement en prenant conscience qu'un projet BI se vend différemment d'un projet de gestion "classique" et qu'en BI il n'y a pas de petit projet 2) administrativement en créant des BU transverses permettant aux experts BI et Data Mining d'intervenir auprès de clients de tous les métiers, très compliqué avec des BU verticales par métiers, 3) productivement à mieux évangéliser les technologies émergentes style BI auprès des clients avec l'information sur les méthodologies projets publiées intégrées, et aux projets, et aux RFP, méthodologies qui sont inévitablement basées sur la théorie de l'état de l'art.
TODO : à suivre…