Pour évaluer l'effet du confinement sur l'évolution de l'épidémie, il faut envisager une constante de contamination (Kcont) dépendant du temps.
Nous nous limiterons au cas de la France et supposerons que la grandeur considérée:
a) présente jusqu'au 17 mars inclus une valeur fixe (Kini) correspondant à l'expansion libre de la contagion,
b) prend dès le lendemain (le 18, date d'entrée en vigueur du confinement) une valeur plus faible (K1), elle aussi constante.
On supposera de plus que le nombre de cas détectés dans la phase initiale d'expansion (0 < x < 18) suit une loi exponentielle de la forme:
Ncas = A*Bx ;
et retiendra les moyennes entières approchées résultant d'une régression semi-logarithmique sur les données officielles relatives aux 17 premiers jours de mars;
la tambouille numérique, incontournable mais dépourvue d'intérêt, a été déléguée à la calculatrice; on trouve ainsi, à partir de la relation
Ln(Ncas[x]) = a + b.x :
a = 4.766 949 355 1408 ; A = Exp(a) = 117.560 060 377 67 ;
b = 0.260 409 300 8936 ; B = Exp(b) = 1.297 461 029 966 ;
K = E(5b)(E(b) - 1)/(1 - E(-10b)) = 1.181 072 956 4867 ,
et pour la déclaration des constantes
1 2 3 4 5 6 7 8
|
CONST NtotJ = 60; Jlim = 17; Kini = 1.1810729564867; K1 = 0.0; // valeur modifiable
TYPE Tab_E = ARRAY[1..NtotJ] OF Z_32; // Z_32 = LongInt
CONST LstIni: ARRAY[1..Jlim] OF Z_32 =
// mars 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
( 153, 198, 257, 333, 432, 561, 728, 944, 1225, 1589,
2062, 2675, 3471, 4504, 5844, 7582, 9837); |
C'est à partir du 18me jour qu'intervient une forme généralisée de la relation fonctionnelle évoquée dans les précédents messages; l'augmentation observée du jour actuel par rapport à la veille du nombre de personnes contaminées est désormais donnée par la somme de 10 termes proportionnels au nombres de cas apparus 5 à 15 jours auparavant, soit:
Nk - Nk - 1 = Σi=515(Kcont(K1, k - i - 1)*(Nk - i - 1 - Nk - i - 2) ;
La progression de l'épidémie à partir de la même séquence initiale (sur les 17 premiers jours) a été calculée et représentée sur 60 jours dans deux cas particuliers:
a) celui du confinement idéal et absolu, caractérisé par un taux de contamination nul (K1 = 0);
b) celui correspondant à une progression linéaire de l'épidémie, et une constante de contamination K1 = 1/10 (voir le billet précédent); chaque personne atteinte en contaminant en moyenne une autre sur toute sa période contagieuse.
Voici les graphiques correspondants
a) au confinement absolu:
remarquer que le pic de l'épidémie arrive 5 jours après le début du confinement, et que le nombre de cas est presque triplé sur cet intervalle; le caractère ravageur de l'épidémie est bien lié à la période d'incubation silencieuse, au cours de laquelle la personne a transmis la maladie;
b) à la progression quasi-linéaire: le graphe (rouge) des variations du nombre de cas se confond alors pratiquement avec une droite.