[Premier billet] Pourquoi l'indépendance
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, 05/08/2015 à 12h41 (1973 Affichages)
Bonjour à tous,
Voici la première pierre du blog sur Developpez. Je suis sur ce forum depuis maintenant 10 ans ! mais je ne le parcours régulièrement que depuis 3-4 ans. Je parcours essentiellement les actualités industrielles, les forums Business Intelligence, Big Data, SQL et également Emploi.
Pour cette première pierre de ce blog qui sera orienté Emploi, je souhaitais parler du projet qui m'occupe l'esprit depuis un an.
Comme beaucoup d'entre vous, je suis prestataire de service en SSII, et ce depuis bientôt 9 ans. J'ai fait de tout : du progiciel, de la régie, du forfait dans les locaux, du plateau-forfait... de belles missions avec de jeunes collègues où on apprenait plein de choses en amusant, et des missions moins drôles qui ne m'ont pas apportées plus de connaissances, du moins techniques.
Durant ma dernière mission, j'ai rencontré beaucoup de freelances. Petit à petit j'ai été séduit par cette formule pour les raisons que je vais expliquer après. Durant des mois j'ai lu des blogs, des bouquins sur la création d'entreprise car je suis d'un naturel extrêmement prudent, je n'aime pas avancer tant que je n'ai pas sécurisé tous mes arrières. Ma mission s'est terminée prématurément, et j'ai pensé que c'était le bon moment pour me lancer. Il est temps d'arrêter de penser à tout ça et d’agir !
Je voulais vraiment soulever un élément qui me semble important pour ce premier billet.
Un de mes collègues, prestataire d'une autre SSII, a été également happé et nous posions beaucoup de questions au sujet de l'indépendance durant nos pauses. Les questions qui revenaient toujours dans la bouche de mon collègue étaient plutôt orientées autour du chiffre d'affaires, de combien il pouvait dégager. Il a commencé à imaginer des montages pas possibles afin d'optimiser son bénéfice et ses charges/impôts, chose qui est tout à fait naturel, mais mes collègues freelances l'ont rapidement recadré car il sortait régulièrement du cadre de la loi. Tous les jours il revenait avec une idée encore plus rocambolesque que la veille, au point que l'on se posait la question : est-il vraiment mature pour devenir freelance ?
La question a été posée : « Qu’est-ce qui te motive le plus en tant que freelance ?»
Et bien qu'il marmonne souvent dans sa barbe la réponse fut claire : « [U]L’argent [/U]»
On ne peut en vouloir à un prestataire dont la SSII dégage une marge monstrueuse, et qui ne bénéficie pas de ce qu’il est censé bénéficier quand il ne rapporte plus d’argent – on le force à poser des congés, des fois sans solde, en intercontrat ; on lui propose des formations sans intérêt. Et des fois on le pousse à la porte par placardisation, menaces, (fausse) lettre de (faux) avertissements…
Mais penser que le levier le plus puissant de l’indépendance est un apport conséquent d’argent, [B]c’est certainement aller droit au mur[/B].
Pour moi, la question principale de l’indépendance en informatique, c’est de s’affranchir des SSII. C'est le sens premier du mot : l'[B]indépendance[/B]. L'émancipation. Le détachement. La responsabilisation. Et non la thune.
Cet affranchissement rajoute des éléments des deux côtés de la balance :
- certes on gagne plus d’un côté – soit on facture 100% si on trouve son propre client, soit la marge de la SSII est drastiquement réduite si on passe par elles
- mais on a des obligations, celle de trouver plus ou moins soi-même sa mission, puis celles vis-à-vis de l'état.
Ainsi, en tant que freelance on peut :
- Ne pas avoir à négocier sa rémunération, ses primes, son intéressement, et sa participation.
[INDENT]D’un autre côté : être responsable de la rémunération que l’on se verse, optimiser fiscalement, et garder de la trésorerie pour les moments d’absence de contrat. Mais au moins, on s’assure l’intercontrat, on n’est pas poussé à la sortie par la SSII.[/INDENT]
- Être responsable du panel de missions que l’on a en intercontrat, et ne plus être dépendant du porte-feuilles de missions de la SSII que l’on occupe.
[INDENT]Exception : el_slapper, un membre du forum, indique régulièrement qu’un de ses anciens collègues a cherché une mission dans une autre SSII pour chaque intercontrat. J’estime que c’est une forme de freelance au final.[/INDENT]
- Bénéficier de 100% de tout le travail que l’on effectue pour les projets professionnels à côté.
[INDENT]Il n’est pas rare de voir des SSII faire des workshops sur la base de volontariat sur des technos émergentes, en se concentrant sur les compétences et le travail de ses collaborateurs le soir, et bénéficier des connaissances pour le moindre coût, ou des[/INDENT]
- Pouvoir acquérir du matériel professionnel rapidement – un nouvel ordinateur ou téléphone, voire tablette si on travaille sur du responsive design – et qu’il ne soit pas un élément majoritairement gagnant de la SSII.
[INDENT]Exemple : la SSII fournit un téléphone de fonction, mais se permet de téléphoner à toute heure.[/INDENT]
- Pouvoir choisir ses propres congés, et ne plus subir ceux de la SSII, qui voudra qu'on ne les pose pas pendant la mission et qu'on les pose en intercontrat.
[INDENT]Exception : un intercontrat arrivant trop vite est synonyme de congés imposés :)[/INDENT]
- Pouvoir choisir son propre rythme. Si l’on gagne assez et qu’on ne fait pas de réserve, pouvoir s’imposer 50 jours de congés. Ou à l’inverse, si on est une bête de somme, bosser férocement 250 jours par an voire plus si on négocie des astreintes sans penser aux jours de congés qu’on pourrait avoir perdu au bout d’un an. Un jour travaillé = une facturation !
- Ne pas avoir à subir les formations pourries des SSII, qui font signer un DIF pour un séminaire présenté par un membre senior mis au placard… Et prendre ses responsabilités si on veut faire une formation onéreuse mais diplômante et reconnue, mais qui passera en frais de société.
- Ne plus se poser de questions sur « est-ce que je vais perdre mon emploi si je refuse cette mission à Bab-El-Oued», « Combien de missions je vais refuser avant qu’on me mette au placard », « J’ai pas envie de discuter avec ce commercial il va me tenir la jambe jusqu’à ce que je dise oui ». Ici la question est simple : je veux pas faire, je signe pas et je vais chercher dans la foulée ailleurs !
- Avoir une relation basée beaucoup plus sur le business si on passe par des SSII. Ainsi le fameux TJM gardé jalousement par les SSII, le coût des astreintes que l’on facture comme une pauvre téléphonique mais qui est comptabilisé comme un 150%... tout devient plus transparent, du moins un peu moins opaque. On n’est plus dans un jeu de dupes « je te paie et je te forme et je suis responsable de ta carrière » mais bien deux partenaires commerciaux distincts qui trouve un terrain d’entente.
- Adieu les tickets restaus à ne plus savoir quoi en faire alors que je mange chez papa-maman midi et soir ;) je plaisante sur ce sujet, mais je voulais dire qu’il y a plein de menus détails qui vont rapidement s’évanouir pour se concentrer sur un seul axe : facturation, rémunération, frais, charges et impôts.
- Pouvoir partir de la mission avec un préavis plus court, et ne pas subir les 3 mois de facturation pendant laquelle la SSII va faire vivre un enfer pour se venger d'avoir perdu une facturation voire un client.
En résumé, pour moi l’indépendance c’est : plus de responsabilités vis-à-vis de ses missions, de sa carrière, de l’administration ; des inconvénients supplémentaires mais qui seront contrebalancés par l’amélioration financière. Au final les soucis relationnels que l’on aura avec sa SSII aura disparu.
Bonjour chez vous.