Les éditeurs français de logiciels sous-représentés dans le Top 100 européens
Dominés par les américains, selon OC&C Strategy Consultants
Pour la deuxième année consécutive, OC&C Strategy Consultants a analysé en détail les performances des éditeurs de logiciels sur le marché européen en collaboration avec Rothschild Global Financial Advisory.
Le point le plus important de cette étude est que les 100 premiers éditeurs en Europe ont bien resisté à la crise avec une baisse moyenne de seulement 0,6 % de leur chiffre d'affaires sur l'année écoulée. La plupart des éditeurs ont résisté à la récession grâce à la stabilité de leurs contrats de maintenance et d’assistance, des services attachés visiblement très lucratifs
Mais les applications se portent bien également.
Les applications généralistes, qui sont les plus répandues parmi les éditeurs, sont certes parmi plus rentables (à l’image d’Oracle dont la profitabilité atteint des sommets). Mais la croissance est bien meilleure pour les sociétés spécialisées sur un secteur (+6,3%).
Il en va de même pour la demande pour les logiciels de back office (Finance / RH / ERP / CRM) qui ne cesse de progresser en raison des contraintes de plus en plus nombreuses qui pèsent sur les processus d’entreprise. D’où l’essor de champions nationaux comme le britannique Sage ou le néerlandais UNIT4.
A l’opposé, le marché des applications « industrie » baisse de 15,5%.
Si les éditeurs européens se portent bien, il y a tout de même un petit bémol. Le marché européen des éditeurs de logiciels est dominé par les entreprises américaines et leurs filiales (qui totalisent 65% du marché).
Un bémol qui se transforme en mauvaise nouvelle au niveau français. Les éditeurs héxagonaux sont sous-représentés dans ce classement.
Cegedim est le 1er éditeur français et 17ème européen. Il est spécialisé dans les logiciels santé. D'après l'étude, en France, les éditeurs réussissent surtout dans les applications « sectorielle » et « entreprise ». Cependant, ils ne sont que 9 éditeurs à figurer dans le palmarès 2010.
Deuxième enseignement, le marché est de plus en plus concentré : les 10 premières sociétés en chiffre d’affaires représentent environ 58% du marché total
Les 100 premiers éditeurs représentent 52Md€ de chiffre d'affaires et 14Md€ de résultat opérationnel. La marge moyenne s’élève à 25% ce qui dénoterait une industrie prospère.
OC&C Strategy Consultants décerne par ailleurs des satisfécits à Microsoft, IBM, Oracle et SAP (qui domine en Europe) pour leur bonne visibilité.
D'autres éditeurs sont également à la fête. Pour la croissance du chiffre d’affaires, les 5 meilleures entreprises sont cette année : Kaspersky Lab (+92%), iSoft, Salesforce.com, Activision Blizzard, CompuGroup.
« Le bon classement de Salesforce.com illustre l’essor du SaaS en Europe », explique les auteurs du rapport. « Les éditeurs de logiciels « divertissement » sont les plus volatils en raison de l’influence de produits phare à l’image des très mauvaises performances de l’américain Take-Two Interactive et des succès de Activision Blizzard liés à son jeu Guitar Hero ».
Pour les analystes, se pose le problème récurrent de l’émergence de nouveaux champions en Europe. Les difficultés pour les éditeurs de créer des solutions communes à toute l’Europe est un début d'explication. L'accès plus restreint aux capitaux à long terme qu’aux Etats-Unis en serait une autre.
Et vous ?
De votre vécu professionnel, trouvez-vous que les éditeurs français sont à la traîne ?
Et que le secteur a bien résisté à la crise (notamment grâce aux contrats de maintenance) ?
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