Windows 7 atteint les 14% de parts de marché en France, interview exclusive avec un chef de produit
Ce matin avait lieu au siège parisien de Microsoft une conférence de presse visant à faire le bilan des six premiers mois de commercialisation de Windows 7.
Depuis sa disponibilité pour les entreprises en juillet 2009, Windows 7 a concrétisé ses promesses avec plus de 10 % de parts du marché des postes de travail dans le monde en 6 mois. Concernant le marché français spécifiquement, 14 % des PC connectés à internet sont sur Windows 7 (StatCounter Global Stats, mars 2010).
Plus de 1,5 million de PC équipés de Windows 7 ont été vendus dans les entreprises. En ajoutant les 2,3 millions de licences Windows 7 déjà acquises par les entreprises au travers de contrats en volume, c’est maintenant un poste de travail sur quatre en entreprise qui dispose des droits d’usage de Windows 7.
57 % des entreprises vont adopter Windows 7 dans les 12/18 mois (Forrester). Windows 7 connait ainsi dans les entreprises un rythme d’adoption deux fois supérieur à celui de Windows XP, et trois fois supérieur à celui de Windows Vista.
De nombreux déploiements ont déjà commencé en France, notamment ceux de grands groupes tels que Sanofi-Aventis sur 105 000 postes, et Bouygues Construction sur 24 000 postes.
Des chiffres positifs qui font tourner la tête, et des retours de clients ne tarissant pas d'éloges ; c'est clair, Windows 7 a fait une entrée sans faute sur le marché.
Mais concrètement, qu'est-ce que le système d'exploitation apporte aux entreprises qui choisissent de l'utiiser ?
Après cette matinée de conférences et de tables rondes, nous avons pu avoir un entretien avec Julien LESAICHERRE, chef de produit Windows 7, pour aborder plus en profondeur le sujet :
Katleen Erna : Bonjour Julien, pour commencer, pouvez-vous nous faire un bilan de ces six mois de commercialisation de Windows 7 ?
Julien Lesaicherre : Ce matin on a voulu communiquer les premiers résultats au bout de six mois de lancement et de disponibilité générale des produits, et on arrive à l'heure actuelle avec l'outil publique StatCounter en France, début Avril, à 14 % de parts de marché sur les PCs connectés à Internet. Chiffres qui mêlent le grand public et l'entreprise. Mais ce qui est important, c'est de voir que la tendance dépasse largement ce qu'on avait vu sur XP (4%) et Vista (6%). Les chiffres sont donc trois à quatre fois supérieur à ce que l'on pouvait connaître par le passé, il y a vraiment une bonne adhérence des utilisateurs à Windows 7.
K.E : Justement cela s'est senti dès le lancement commercial puisque je me souviens de mon article Windows 7 se vend à 234 % mieux que Vista lors de son lancement, alors comment expliquer ce succès ?
J.L : D'abord, on a tiré des leçons du passé. On a été beaucoup plus clairs sur la Road Map, ce qui a permis de rassurer pas mal de personnes. Les gens ont pu anticiper et préparer un achat ou une migration. On a aussi beaucoup plus ouvert le produit, par exemple la bêta et la Release Candidate étaient ouvertes à tout le monde. Ce qui fait qu'il y avait déjà 450.000 personnes a avoir testé Windows 7 avant sa sortie officielle, et encore, je ne parle que des moyens légaux de se l'être procuré...
L'écosystème est aussi très en avance de phase, on a contacté tous les éditeurs pour que le jour de la sortie, il y ai un maximum d'applications qui soient compatibles naturellement avec Windows 7.
Et le dernier point qui, je pense, est significatif, se sont les grandes innovations autour de Windows 7 : l'ergonomie, la sécurité, la partie management, etc. Ce sont des fonctionnalités qui ont fait mouche auprès des entreprises.
K.E : En effet. D'après les chiffres dévoilés ce matin, il y aurait 1 PC sur 4 en entreprise qui utiliserait Windows 7.
J.L : Il y a 2.3 millions de licences Windows 7 qui ont déjà été acquises par les entreprises via les contrats d'achats de licences en volume. Au delà de cela, les entreprises souhaitent installer l'OS sur leur matériel existant. Et c'est la première fois qu'on sort un OS qui consomme moins que le précédant. Nos clients grands comptes, comme Sanofi-Avensis ou Bouygues -qui ont témoigné ce matin-, voulaient tous passer à Windows 7 en renouvelant leur parc de PCs. Et puis petit à petit, au fur et à mesure qu'ils ont commencé à l'installer sur quelques utilisateurs, il se sont rendus compte qu'ils pouvaient le déployer dès maintenant sur le parc existant.
K.E : Qu'est-ce que Windows 7 apporte de plus aux entreprises ?
J.L : Comme l'ont dit les entreprises présentes ce matin, les points clés sont : la réduction des coûts car elles vont pouvoir l'installer sur des PCs existants, ce qui va de plus allonger la durée de vie du matériel.
De plus, on n'est plus dans une course à la puissance, les prochains ordinateurs achetés ne seront pas des machines de guerre avec 6 Go de RAM. On avait connu une inflation avec Vista où il avait fallut passer sur des machines à 2 Go pou être confortable, désormais la norme pour bien faire tourner Windows 7 c'est 1 ou 2 Go. On peut aussi économiser en déploiement puisque Windows 7 a des logiques de masterisation. Avec XP, il fallait un master par langue, un master par type de machine, un master pour le 32 bits, un pour le 64 bits, etc. Il fallait les gèrer. Avec Windows 7, on peut limiter ce nombre à 1 ou 2 Master dans une entreprise. Cela coupe les coûts de manière énorme, et réduit considérablement le temps du déploiement. C'est le cas de Telem assurance, qui avant mettait une heure et quart pour déployer un poste sous Windows 2000, et qui désormais ne met que 9 minutes avec Windows 7.
Quand il faut réinstaller une machine après un crash de disque dur ou une perte de machine, c'est vraiment un gros avantage.
Enfin, au niveau de l'économie d'énergie, on a le cas chez Reunica qui estime leur réduction d'empreinte carbone à 50%. Avec Windows 7 on peut gèrer la consommation énergétique de chacun des postes de travail d'une société.
Ce matin également, Bouygues Construction nous a dit apprécier énormément la sédimentation des différentes fonctionnalités de l'OS. Avant, il fallait faire appel à des tas de fournisseurs pour le pare-feu, pour l'accélérateur, etc. Maintenant, les fonctionnalités sont directement incluses dans le système d'exploitation.
Dernier point, l'outil informatique doit être quelque chose d'agréable et on a des retours très positifs de la part des groupes d'utilisateurs qui apprécient les interfaces de nos systèmes d'exploitation.
K.E : Et quelles nouveautés apporte Windows 7 pour les entreprises ?
J.L : Il y a de nouvelles fonctionnalités qui vont augmenter la productivité et la sécurité des utilisateurs. Par exemple, DirectAccess qui va permettre aux utilisateurs nomades d'avoir tout le temps accès au réseau de l'entreprise. BitLocker va permettre de crypter l'information et de sécuriser les données de l'entreprise.
K.E : Et quels supports et aides fournissez-vous aux professionnels ?
J.L : Au niveau des clients finaux, des partenaires et des professionnels de l'informatique, on a le coach Windows 7. C'est disponible sur TechNet, gratuitement et en français, avec du contenu extrêmement didactiques et des tutoriaux, autour de l'OS et de sa découverte, avec des captures d'écran et beaucoup d'explications, que cela soit sur des sujets généraux ou très avancés. Tout ceci étant très structuré. Cela aide les professionnels à se former pour le déploiement, car beaucoup de professionnels sont restés sur les technologies et les outils de XP.
K.E : La prolongation du Programme d'essai gratuit de Windows 7 par les entreprises a été annoncée il y a quelques jours, ce dispositif a-t-il aidé à l'adoption de l'OS par les entreprises ?
J.L : Tout à fait. Quand je dois parler de Windows 7 à des clients ou à des partenaires, je leur dit "essayez-le". Vous verrez qu'en tant qu'utilisateur, vous n''êtes pas perdu par rapport à Windows XP, et que la majorité de vos applications sont compatibles. Plus qu'un long discours, essayer le produit va permettre de rassurer.
K.E : De nombreuses rumeurs circulent sur le SP1, que pouvez-vous nous en dire ?
J.L : On confirme qu'il y en a un qui est en préparation. Il comportera un Virtual Desktop Infrastructure et une mémoire dynamique au niveau de Windows Server 2008 R2 pour pouvoir gerer l'allocation de mémoire par machine virtuelle. Et grâce à RemoteFx, une technologie virtuelle qui apporte une grosse puissance de calcul, on va pouvoir en VDI lire de la vidéo HD, utiliser des applications WPF, etc. On n'a pas de commentaires à faire sur les dates de disponibilité.
K.E : Faut-il attendre le SP1 pour migrer ?
J.L : Les clients, à l'heure actuelle, n'attendent pas le SP1. On a eu le témoignage ce matin de Sanofi-Avansis, qui a déployé l'OS à des centaines d'utilisateurs et qui est tellement satisfait de sa stabilité et de sa compatibilité, qu'ils ne veulent donc pas "perdre de temps à attendre le SP1", alors que le produit est déjà très mature. Et ils ont tout de même 105.000 postes de travail. C'est une grande responsabilité.
K.E : Concernant les retours que l'on a eu sur Developpez.com, beaucoup de nos lecteurs regrettent qu'il n'y ai pas de multi-bureau sur Windows 7...
J.L : C'est une bonne question. Cela fait partie des réflexions à travailler. Pour les développeurs, on a mis en place le boot sur VHD, un boot sur machine virtuelle directement qui aide beaucoup les testeurs. Au niveau de la capacité a évoluer au travers de plusieurs environnements, il y a aussi le XP Mode qui est disponible sans restrictions sur toutes les machines et avec n'importe quel processeur. Pour des fonctionnalités de virtualisation plus avancées, il faut aller plus loin, comme par exemple avec le VDI.
K.E : Mais il n'y aura pas de mode multi-bureau ?
J.L : Nous n'avons pas de commentaire à faire à ce sujet là pour l'instant.
Cet entretien a-t-il été instructif pour vous, a-t-il changé votre vision de l'OS ?
Votre entreprise a-t-elle déployé, ou va-t-elle déployer, Windows 7 ?
Pensez-vous attendre la sortie du SP1 ?
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