RIM : « nous ne mettons pas fin à la possibilité de télécharger des applications Android »
Elle « change de nature » et devient une fonctionnalité dédiée aux développeurs
Mise à jour du 12/04/2012
Après le début de tôlé provoqué par l’annonce de la fin de la possibilité de télécharger des applications Android directement depuis Google Play sur la Playbook (la tablette de RIM), le constructeur du BlackBerry a tenu à réagir en apportant quelques précisions.
« Il y a eu beaucoup d’articles suite aux tweets que j'ai postés sur le chargement d’applications (NDR : Android) sur la tablette BlackBerry PlayBook. Malheureusement, 140 caractères ne permettent pas la nuance », explique Alec Saunders, en charge des relations développeurs chez RIM.
Pour clarifier les choses, il l'affirme sans détour. « Nous ne mettons pas fin à cette possibilité de téléchargement sur Playbook OS ou Blackberry 10 ».
Un virage à 180 degrés ?
Pas vraiment. En fait « ces téléchargements changent de nature. C’est une fonctionnalité pour développeurs », nuance Alec Saunders. « Elle existe pour que les développeurs puissent charger leurs applications sur leurs appareils pour les tester dans des conditions réelles. Elle existe pour que les développeurs puissent envoyer une bêta à leur communauté et avoir des retours. Certainement pas pour que certains téléchargent des applications piratées ».
Concrètement, à partir de la prochaine version de BlackBerry OS et de PlayBook OS, RIM va chiffrer les applications « tiers » pour qu’elles ne puissent être exécutées que par l'utilisateur qui les a achetées.
« Désolé pour la confusion », s’excuse sur son Tweeter le porte-parole de RIM. L’éditeur canadien qui courtise plus que jamais les développeurs Android pour étoffer son BlackBerry App World.
Source : RIM France
Mise à jour de Gordon Fowler
RIM ne veut plus d’applications Android dans son écosystème
Trop de piratage pour les développeurs d’après le constructeur du BlackBerry : vraiment ?
C’était il y a quatre ans. Une éternité dans le monde des smartphones et du développement mobile. Barack Obama - alors pas tout à fait président des Etas-Unis - affichait fièrement son BlackBerry dont, disait-il, il ne se séparait jamais.
Depuis, Research In Motions (RIM), la société derrière BlackBerry, a entamé une longue descente aux enfers sur un marché américain ultra-dominé par Apple et les appareils sous Android.
Les dirigeants de RIM ont été débarqués. Et la stratégie se recentre sur les segments les plus porteurs et les plus « sérieux », ceux des professionnels.
C’est dans ce contexte de transition difficile que le vice-président de la société, Scott Totzke, a annoncé hier une bonne nouvelle à Bloomberg. Les ventes de BlackBerry au gouvernement américain ont progressé.
Une satisfaction bienvenue dans ce contexte de restructuration, mais qui ne compense pas un repli plus général de la marque qui attend avec impatience la sortie de son OS BlackBerry 10 (prévu pour la fin de l’année) pour rebondir véritablement.
En fin de semaine dernière on apprenait en effet que les pertes de RIM avaient entrainé le départ d’un nouveau dirigeant, Alistair Mitchell, vice-président responsable de BlackBerry Messenger. Et qu’un autre allait le suivre vers la sortie, Alan Brenner, vice-président de la plateforme BlackBerry.
Lien de cause à effet ? RIM annonce que la prochaine mise à jour du Playbook, sa tablette maison, devrait tout simplement mettre fin à l’un de ses points les plus forts : la possibilité de faire tourner des applications de l'Android Market (Google Play).
Officiellement, le management met en avant des problèmes de sécurité et de lutte contre le piratage (les applications Android payantes seraient trop faciles à « cracker » puis à convertir en fichier BAR). Mais l'explication tient aussi au fait que l’éditeur Canadien ne tire aucun bénéfice de ces téléchargements effectués depuis Google Play.
RIM souhaite donc surtout pousser les développeurs à adapter leurs créations à l’écosystème BlackBerry/PlayBook.
La décision n’est pas dénuée de bon sens. Elle vise à optimiser l’expérience utilisateur et à générer des revenus. Mais elle peut également être vue comme une très mauvaise idée par beaucoup de clients qui ne trouvent pas (encore ?) leur bonheur dans l’App Word et qui se détourneront d’une tablette remarquable mais désormais perçue comme plus ou moins bridée.
Avec cette stratégie de « tout ou rien », RIM se recentre, enchaîne les décisions difficiles à tous les niveaux et affronte à sa manière le difficile dilemme « rigueur / relance ». Quitte à se brouiller avec certains de ses acheteurs sans être sûr de séduire pour autant de nouveaux développeurs.
Un pari risqué. Très risqué même. Car comme dit l’expression, dans ce genre de situation, « ça passe ou ça casse ».
Et Thorsten Heins lui-même n'exclut plus catégoriquement l'hypothèse d'une revente en cas d'échec.
Sources : Bloomberg, AFP, CrackBerry.com
Et vous ?
Que pensez-vous de cette décision de RIM d’expulser les applications Android de son écosystème ?
Les applications Android sont-elles trop facilement piratables ?
Vous êtes développeur Android ? Etes-vous intéressé(e) par le portage de vos applications vers PlayBook OS/BlackBerry OS ?
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