Sécurité des mobiles professionnels : BlackBerry met la concurrence KO
D’après Trend Micro, Boeing sort son Android ultra-sécurisé

Quelles que soient les turbulences qu’il traverse, Research In Motion, le constructeur derrière BlackBerry, garde une réputation exceptionnelle dans la sécurité mobile.

La semaine dernière, le canadien présentait par exemple une nouvelle fonctionnalité pour sa tablette PlayBook. Celle-ci intègre désormais des « caténaires », sorte d’espaces protégés inspirés des partitions disques, pour faire cohabiter sur un même appareil des contenus privés (non chiffrés et libres) et professionnels (chiffrés et gérer de manière centralisée par un administrateur).

Cette réputation de sérieux ne faiblit pas et la dernière étude en date de Trend Micro ne risque pas de l’écorner.

La société spécialisée en sécurité vient en effet de publier un rapport sur les « plateformes mobiles prêtes pour l’entreprise ». Sa conclusion est sans appel : « l'analyse des experts montre clairement que certains systèmes d'exploitation sont plus matures que d'autres. BlackBerry OS a des résultats très élevés sur tous les critères et se distingue clairement du groupe des trois autres plateformes émergentes ».

Un service comme BlackBerry Enterprise Server (BES) est plébiscité par Trend Micro. C’est d’ailleurs cet outil de gestion centralisée « back-end » qui donne une si bonne note à BlackBerry OS 7 dans cette étude. Les smartphones seuls (ou avec le service de synchronisation de base « BIS », pour « BlackBerry Internet Services ») seraient nettement moins sécurisés. BES est « une infrastructure complexe que toutes les entreprises n’auront pas nécessairement envie ou les moyens de mettre en place », modère Trend Micro.

A noter cependant : RIM a présenté la semaine dernière une gamme de solutions de gestion plus « granulaires » qui couvrent toutes les entreprises, avec des outils Cloud pour les PME de moins de 100 employés.



iOS arrive deuxième grâce (ou à cause) de son approche « entre quatre murs » qui permet de contrôler strictement et en amont l’écosystème, notamment applicatif.

Microsoft et son nouveau Windows Phone 7.5 se voient également décerner un bon point, même si l’OS est jugé « trop jeune » par Trend Micro « pour bénéficier d’un réel retour sur lequel s’appuyer pour une adoption en entreprise ».

Android en revanche serait une plateforme très fournie mais pas encore adaptée au monde de l’entreprise. En cause, l’absence d’une API pour la gestion des appareils mobiles et de réels moyens de contrôles centralisés des applications (voire des différentes versions de l’OS équipant un parc professionnel).

« Le système est largement exposé aux malwares et aux pertes de données, et la fragmentation de la plateforme due à un grand nombre de constructeurs sont des freins à l’adoption par les entreprises », écrit Trend Micro. Au final, « Android doit être envisagé, mais probablement pour les postes nomades les moins sensibles ».

Paradoxalement, RIM peut palier à cette faiblesse avec ses outils maison de gestions de parc de mobiles. « Universal Device Service », un service de son offre « Mobile Fusion Studio », prend en charge les plateformes concurrentes. Même si « le plus faible nombre d’APIs d'iOS et d’Android dans ce domaine en font des OS toujours moins sécurisés que BlackBerry OS 7.1 » tempère Médéric Leborgne, Directeur technique chez RIM France.


Les différentes solutions de gestion de parcs de smartphones de RIM en fonction du type d'entreprise

Mais RIM n’est pas seul. Un autre acteur inattendu se penche sur la sécurisation des appareils sous Android.

L’avionneur Boeing a ainsi fait savoir au magazine National Defense qu’il était sur le point de sortir un terminal ultra-sécurisé sous l’OS de Google. Bénéficiant en natif de fonctionnalités de chiffrement de la voix et des données, il pourrait même répondre aux exigences de l’armée. Mais vu la nature stratégique et confidentielle d’un tel projet, Boeing refuse d’en dire plus.

Principalement destiné à ses employés, ce modèle pourrait être vendu à d’autres entreprises ou à des gouvernements. Mais à plus de 10.000 dollars pièce, ce « super smartphones » Android ne sera certainement pas à la portée de la première société venue.

"Enterprise Readiness Consumerization Mobile Platforms" de Trend Micro (pdf)


Source : National Defense Magazine


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