Pourquoi la révolte syrienne se démarque-t-elle des autres révolutions du monde arabe ? (Le Monde, 13 mai 2011)
En Syrie, la relation entre l'armée et le pouvoir est infiniment plus forte et plus encadrée. Et l'organisation de l'Etat, très réduit autour de la famille du président et d'un petit clan de la minorité alaouite, s'apparente davantage en ce sens à l'ancien régime de Saddam Hussein en Irak.En Syrie, les dynamiques locales sont infiniment plus importantes. ... C'est avant tout une révolte des provinces.en 1982 [les troupes du président Hafez Al-Assad, père de l'actuel président, avaient réprimé dans le sang une insurrection orchestrée par les Frères musulmans]Donc les "manifestations pacifiques" n'avaient pas vraiment le même sens ni le même contexte que ce qui se faisait ailleurs.....Il est très difficile de définir aujourd'hui l'opposition syrienne, même si on dispose d'énormément d'éléments. Il s'agit visiblement d'une coalition hétéroclite dans laquelle on trouve des intellectuels, des jeunes de la classe moyenne, des exclus du système informel, des membres de courants libéraux, une opposition conservatrice, voire islamiste. A l'inverse des mouvements tunisiens et égyptiens, on entend dans les cortèges le slogan "Allah akbar"
Pour la France
Déclaration de M. Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères, sur le "printemps arabe", la situation en Syrie et sur le processus de paix israélo-palestinien, à New York le 26 septembre 2012.
Si nous pouvions, comme nous le faisons parfois, discuter entre nous, sans la lumière des projecteurs, je ne connais personne dans ce Conseil qui soutienne qu'à terme le régime de M. Bachar Al-Assad serait encore là. Je ne veux pas mettre en cause tel ou tel d'entre vous mais aucun d'entre nous avec qui j'ai discuté ne soutient que d'ici quelques temps M. Bachar Al-Assad soit encore là.La France a tout à fait officiellement pris partie pour la résistance contre le régime officiel... Tout en écartant tout aussi tout à fait officiellement Bachar d'une solution négociée jusqu'en 2015, soit 4 ans après le début ...La France, pour sa part, est mobilisée sur plusieurs plans, le plan humanitaire et médical ; l'unification, autant que possible, de la résistance syrienne ; la consolidation des zones libérées. Nous sommes disponibles sur tous ces points.
Quant à Poutine, comme cité plus haut il n'intervient que plus tard...
L'intervention russe en Syrie (L'Express)
La Russie a lancé, le 30 septembre 2015, une campagne massive de raids aériens en Syrie
[EDIT]
Mais je suis d'accord avec ta conclusion du post précédent :
En conséquence, si Assad perd ce sont les islamistes qui gagnent, et s'il gagne il en retrouvera à la tête d'un pays en ruines qu'il devra tenir sous une dictature encore plus dure qu'auparavant pour tenter d'empêcher une nouvelle insurrection inéluctable. Bref, tout le monde a perdu.
Et re-PS: si on raisonne ex-nihilo : admettons que les Nationalistes Corses, ou l'ETA pour la France, ou l'IRA pour l'Irlande, ou ... se saisissent militairement de régions entières de leurs pays respectifs... A un moment donné, doit-on considérer ça comme une "manifestation" ou comme une "guerre' ? Si c'est une guerre, où est le problème d'utiliser des moyens de guerre ? Et oui, dans toutes les guerres, il y a d'immenses pertes civiles....
Entre une guérilla telle que la pratiquait l'IRA en Irlande et une vraie guerre où la "résistance" établit SES règles et SON pouvoir sur des TERRITOIRES peut-on encore parler de "résistance" ???
[/EDIT]
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