Je fais ici allusion à la métaphysique de Heidegger, pas à sa critique de la technique.
Heidegger a voulu sortir de la métaphysique (transcendantale) par la phénoménologie. Le problème c'est qu'il n'est jamais sorti de la métaphysique, et au contraire, à modifié la phénoménologie de son maître (Husserl) et des initiateurs (Hegel et Kant) d'une façon, disons, transcendantale... La phénoménologie est un champ qui se veut cartésien (immanent pour être précis), or Heidegger a tenté d'en faire une ontologie métaphysique. Un peu comme Nietzsche d'ailleurs, mais d'une autre façon. D'ailleurs Husserl n'a jamais approuvé les travaux de son élève sur ce sujet.
Concrètement, ce que ça donne, c'est une pensée qui se prétend immanente, alors qu'elle utilise des ressorts de la métaphysique. Un exemple simple: Heidegger distingue deux "dimensions" aux choses: l'être et l'étant. Rien que là on voit qu'il y a un problème: un pensée immanente ne permet pas de dire qu'une chose est plusieurs choses à la fois, sur des plans différents, dont une qui n'est pas dans le domaine sensible (qu'on ne peut donc pas sentir, qu'on ne peut donc pas définir sans ambiguïté). Sinon on tombe dans la métaphysique, et c'est la même critique qui est faite à Platon et ses arrières-mondes.
Et c'est, enfin, la même critique que je fais à Finkeilkraut: il utilise constamment des ressorts "transcendantaux" pour appuyer des raisonnements qui se veulent immanents. Son argumentation se situe souvent au niveau moral, et il utilise des causalités normatives ("ça devrait être ainsi", "il est bien que cela soit ainsi", etc., qu'il présente comme du bon sens alors que ce sont des normes morales), en présentant son raisonnement comme phénoménologique.
Je sais pas si j'ai été clair, je n'ai pas le temps ni de développer, ni de me relire sérieusement pour simplifier/clarifier.
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