Bien sûr, la question est de savoir si c'est légitime, ou, plus précisément qui en a droit. Parce que c'est au nom de cette volonté de "forcer le changement" que les dictatures interdisent les idées, les religions, les partis qu'elles considèrent comme subversifs, ou décident de spolier telle ou telle classe de la population, pour permettre l'avènement d'une société meilleure.
En démocratie, le pouvoir appartient au peuple, et les élus sont là par la volonté du peuple, décidée à la majorité, et sont censée transformer cette volonté en loi.
Ils ne sont pas une avant garde, chargée de faire évoluer le peuple, de le réformer, ou d'anticiper sa volonté.
C'est tout le décalage qu'il y a entre l'idéal démocratique des lumières, et la version perverse des "républiques démocratiques" du 20eme...
"L'Histoire nous jugera"...
Je ne sais pas si tu te rends compte que cet argument, selon lequel il suffit de montrer la voie au bon peuple pour qu'il se range à l'avis, meilleur, des classes éclairées, est précisément ce qu'on reproche aux technocrates, à l'Europe, à la finance aveugle, aux patrons, au clergé...
C'est probablement ce qui m'agace le plus dans cette affaire (sur le fond, le mariage gay, je m'en moque un peu). Au fond, on dénonce un ordre moral (la société patriarcale, les valeurs religieuses, le paternalisme en entreprise...) pour en imposer un autre (le politiquement correct, l'écologie et le malthusianisme moderne), au nom duquel on se sent autorisé à faire tout ce qu'on dénonce chez les autres.
Francois
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