Est on si près de la rupture? Personnellement, je n'y crois pas trop.
Les catégories sociales qui forment la base des grandes grèves (fonctionnaires, grandes entreprises, étudiants) ne sont pas trop touchées, et le gouvernement y fait très attention. Pareil pour les banlieues. Le reste morfle, mais n'a pas d'organisation pour le soutenir (ni syndicats, ni partis prêts à aller dans la rue).
A mon avis on va davantage vers une "implosion molle". On achète la paix sociale en maintenant les aides et en préservant les intérêts des plus excités. On le finance comme maintenant, en bricolant sur les impots, et en emballant tout cela dans un discours prétentieux auquel personne ne croit plus. Comme cela déprime la croissance et la consommation, on est en position de dire non à Bruxelles, et de laisser filer le déficit, tout en maintenant le discours et les coups de menton volontaires.
On peut tenir longtemps comme cela. En fait, on pourrait dire que cela fait quelques années qu'on suit cette ligne. On y a sacrifié notre industrie, on va continuer avec les services, et les PME, mais on peut durer un sacré moment.
Donc non, pas de rupture, un ramollissement général, plutôt.
Elle va pourtant probablement faire un carton aux municipales... Le discrédit de la droite, c'est un fantasme de gauche (tout comme la mollesse de Hollande est un fantasme de droite).
Pas d'accord. La gauche gouverne au centre parce que c'est le mandat que lui ont donné ses électeurs. Lors des primaires (avant une élection imperdable, je le rappelle), il était possible aux sympathisants PS de voter Aubry, ou Hamon, ou même Montebourg, ils ont préféré Hollande, et Valls, les plus à droite.
Et les autres gauchistes auraient pu pousser Mélenchon, ou Joly, aux présidentielles, ou le FG aux législatives. Ils ont préféré la sécurité de la majorité présidentielle.
C'est la réalité de la gauche. Depuis la mort du PCF, cadeau de Mitterand, et la dissolution du PSU, puis du Céres, puis des verts, dans la majorité présidentielles (cadeaux de Jospin puis de Hollande), la gauche de la gauche n'a plus de base électorale (en dehors de quelques locaux syndicaux de l'éducation nationale ou de l'université, et de quelques bistrots du nord est de paris).
Francois
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