Tu as ton explication
Je parlais justement d'une attitude assez spécifiquement française...
Ce que je veux dire, c'est que, de ce que j'ai vécu - mais bien sûr je ne suis pas omnpitotent et ne connait pas 100% des Français - SI TU DISCUTES politique avec un mec de droite, oui, il te dira ça.. Mais si tu ne parles pas de politique, et que tu te contentes d'être et de croire ce à quoi tu crois, ça lui en touche une sans faire bouger l'autre.. Alors qu'à l'inverse, le fait se SAVOIR que l'autre en face ne pense pas comme toi, voire pense le contraire, amène le plus souvent à une "incompatibilité" avec quequ'un de gauche... : il ne veut pas entendre parler de contacts, et (à part peut-être quelqu'un comme GPPRo, d'après ses dires), à une amitié encore moins...
C'est en ça que j'appelle ça "idéologique", "dogmatique", ou ce que tu veux... et que c'est réellement préférentiellement à gauche qu'à droite...
(C'est peut-être plus sensible après avoir longtemps vécu ailleurs, où le climat n'est absolument pas celui-là, où des gens de bords opposés, qu'ils soient politiques, de croyance, ou de rapports patrons/salariés, sont amis de manière usuelle, en revenant en France tu t"en rends compte.. et tu te le prends en pleine tronche)
Inversement, parler en termes de "patrons", "salariés", "prolétariat", "masses prolétaires", "classe ouvrière", "défavorisés", "propriétaires", "locataires", bref uniquement en grandes généralités, ça n'apporte pas grand chose non plus...
(la meilleure preuve est qu'on te sort toujours un contre-exemple, "les patrons du CAC 40", un ami, "je suis pas raciste j'ai un ami arabe", un collègue, mon boss, etc..)
Ill faut bien avoir quelque chose à discuter, en politique... Il y a 2 aspects :
- la théorie : c'est bien joli, mais on peut en discuter ad vitam aeternam, et même ad nauseam.. Il y a des théories économiques, des théories politiques, et des théories économico-politiques.. On peut discuter longtemps, mais ça revient à de la croyance : dans le Gospel on dit "The Good Book", pour la Bible.. C'est un peu la même chose, si on va sur ce terrain-là.. Et cela fait des millénaires qu'on en discute : entre Confucius et "l'art de gouvener" en passant par Machiavel, jusqu'à Marx, Keynes, Chomsky, etc...
- la pratique : c'est celle qui fait qu'on vote, qu'on choisit un camp plutôt qu'un autre, qu'on accepte tel ou tel compromis, que tel ou tel parti a une force ou pas, et c'est là-dessus que se fait l'Histoire.. Or l'Histoire est remplie d'histoires... C'est la vie de tous les jours, celle qui fait (ou non) les Révolutions, les guerres, ou la paix... (un excellent exemple est l'URSS (et la RDA) : construite sur une théorie, créée par une Révolution, elle s'est écroulée par la somme des "petites" histoires individuelles (d'appartchicks comme des pauvres, des dissidents comme des héros, des corrompus comme des purs) amenant au ras-le-bol général....: la pratique plus forte que la théorie)
Quand on parle de faits, oui.. De politique, c'est plus compliqué.. On appelle ça "des opinions"... ça veut bien dire ce que ça veut dire.. C'est comme les croyances.. Au plus profond, ce n'est pas "démontrable"..
C'est en ça qu'un débat politique (ou non, d'ailleurs. C'est pareil en gestion de projet, ou pour trouver une solution technique) peut être enrichissant.. Si ceux qui y participent sont ouverts à écouter les arguments et à ne pas pré-juger ni des arrières-pensées, ni de l'arrière-plan, mais se contentent de juger ce qui est dit, simplement..
On entend des arguments auxquels on n'aurait pas pensé, ou auxquels les milieux qu'on côtoie, ou les "offficiels", ne pensent pas ou ne veulent pas penser...
Et, si il y a respect mutuel, chacun peut entendre les arguments de l'autre...
ça ne fera peut-être pas changer d'idée, mais apprécier les différences, et prendre en compte le fait que d'autres ont peiur-être une aussi bonne raison que soi de penser le contraire de ce que nous, on pense (ou pas forcément le contraire, mais pas la même chose)
Si le résultat en est une meilleure compréhension des autres, et donc un affaiblissement des préjugés, et du monde dans lequel nous sommes plongés, c'est une bonne chose, non ??
Et je vois difficilement comment arriver à ça si il n'y a pas "polémique", ou "affrontements" d'idées différentes... A condition que ce soit dans le respect de l'émetteur et du récepteur, il me semble normal que il y ait une variété d'idées différentes, avec pour certains un attachement fort aux leurs, ils les défendront alors avec conviction, alors que pour d'autres l'attachement sera moins fort, et ils ne feront que 'lancer" des interprétations différentes..
Le fond est d'être conscient que personne ne détient la vérité, et que les opinions de chacun ont autant de poids que les siennes propres..
(ce qui justement me hérisse chez les "dogmatiques", c'est cette abscence de relativisme, ce qui me les fait assimiler à des croyants de secte)
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