Sauf que si c'était l'objectif, la primaire aurait désigné quelqu'un d'autre, Aubry, Hamon, ou même Montebourg. C'est Hollande qui est sorti (et c'est pas ma faute, m'sieur, j'ai pas voté à vot' primaire), et son premier réflexe a été de nommer Ayrault premier ministre, de mettre Valls (bien à droite), et Mosco (Strauss Kahnien) dans les ministères les plus importants, et de filer de jolis bâtons avec plein de m... dessus aux ministres les plus à gauche de son gouvernement paritaire (Montebourg, Duflot).
Par ailleurs, cette option, il l'avait éventuellement en 2012. Sur la vague de l'élection, il pouvait nous faire une sorte de 1981 en ouvrant à gauche, et en lançant une politique de la demande financée par des hausses d'impôt, et en demandant un délai à l'Europe.
Sauf que là, il a demandé le délai (et donc il ne l'a plus, ou les taux d'intérêt vont remonter), il a augmenté les impôts, et... ben on n'a pas trop vu la politique de la demande. En fait, il a un peu réduit le déficit, il n'a pas touché aux dépenses, et il a commandé des rapports.
Bref, je maintiens qu'il est coincé.
Là on est en plein enfumage pré-électoral (en fait, plus je regarde, plus je suis convaincu que le virage libéral est un pur calcul en direction des municipales et des européennes, mais que fin 2015, on repartira un peu à gauche, et prévision des présidentielles).
Le temps de le préparer, le document sera prêt après les municipales. Et là, de deux choses l'une: soit le PS s'est pris une déculottée, et le soutien au gouvernement (le même ou un remanié) ira de soi, parce que ce sera tout ce qui leur reste, soit le PS a sauvé les meubles, et Hollande pourra demander le soutien en leur expliquant qu'il les a sauvés. Du pur enfumage, quoi...
Je suis d'accord, mais je n'arrive pas à comprendre le timing, et la faisabilité politique. En gros, il veut réduire les charges d'une trentaine de milliards d'ici 2017, ce ne sera pas en 2014 vu que le budget 2014 est déjà bouclé, donc ça commence en 2015, et ce n'est probablement pas d'un coup. Ces 30 milliards sont à financer sur les économies, dont on sait qu'elles sont toujours moins efficaces qu'on l'annonce, donc étalées elles aussi (on doit aussi utiliser ces économie pour stabiliser les impôts, et réduire les déficits).
Même s'il arrive à baisser les charges en 2015 (et pas juste échanger une baisse de cotisations contre l'abandon du CICE...), je ne vois pas comment cela se traduit en embauches avant fin 2016. Bref, c'est un pari un rien risqué, économiquement.
Politiquement, c'est pire encore. Je ne vois pas comment il peut tenir une telle politique de droite pendant trois années avec des élections locales, et des présidentielles au bout.
Une fois de plus, je crois qu'on est dans le pur calcul électoral, en vue des municipales. L'annonce de Hollande, comme pas mal d'autres, consiste à dire "donnez moi du temps, vous allez voir ce que vous allez voir". Et l'idée, à mon avis, c'est que l'on va entendre ce discours en boucle jusqu'en Avril, parce que les députés comme les ministres ont intérêt à sauver leurs mandats locaux.
Francois
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