Je suis bien évidemment d'accord, et c'est ce qui m'agace avec l'idée que les élus sont des "citoyens normaux". Ils ne le sont pas, vu qu'ils ont des responsabilités, et on est en droit d'être PLUS exigeants vis à vis d'eux que du français moyen (alors que souvent, on l'est moins).
Et donc, le fait qu'on tolère, qu'on amnistie, qu'on autorise un retour quelques années plus tard (de Balkany à Désir en passant par Juppé), ou des manipulations à la limite (les défiscalisations, les embauches en famille, ou la vie privée libertine des uns et des autres), est en grande partie responsable de l'atmosphère déplorable qu'on aujourd'hui. Sur ces sujets, je crois qu'on est parfaitement en phase.
Ce que j'essaie de dire, c'est qu'au delà, il y a des choses qu'on reprochera plus à certains politiques qu'à d'autre, en fonction des postures morales qu'ils prennent.
Si on découvre demain que Philippe de Villiers a une femme dans chaque port, cela fera plus de scandale que s'il s'agit de François Hollande. De même si on s'aperçoit que Christine Boutin a une vie sexuelle débridée, ce qui ne gênera probablement pas chez un élu EELV. Mais, inversement, on serait sans doute choqué de voir cet élu EELV aller en avion au bout du monde pour ses vacances, ce qui ne poserait aucun problème pour Christine Boutin.
De même, si on apprend demain que Mélenchon, ou tel autre dirigeant d'un parti de gauche gauche, a une passion pour les restaurants gastronomiques, les truffes, les cigares et les bourgogne à mille euro la bouteille, ou les voitures de collection, cela fera davantage sourire que s'il s'agit d'un dirigeant UMP.
En fait, quand on est politique, il est très tentant de se placer sur le terrain de la morale. De parler de justice, de valeurs, de famille, de l'argent qui corrompt, d'écologie, de respect, etc etc etc... C'est tentant parce que ça marche. Mais c'est à double tranchant, parce que cela crée, pour le politicien, autant d'exigences sur sa vie personnelle. Tu ne peux pas te réclamer de la famille si la tienne est complètement en vrac, ni dénoncer l'argent chez les autres si tu es limite dans ton comportement privé.
Et c'est le problème d'une certaine gauche, qui se place souventsur le terrain moral, et feint de s'étonner quand on lui demande des comptes (voire, se cache derrière sa vie privée ou sa normalité).
Francois
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