C'est malheureusement la réalité de la pratique politique française. Et la responsabilité est assez partagée entre l'opposition qui tire sur tout ce qui bouge, et une majorité qui a un peu tendance à trop user de l'argument "oui mais vous" (cf le discours d'Harlem Désir hier, moins inspiré, tu meurs)
Ceci dit, je ne trouve pas la droite si incisive que cela, du fait de ses divisions. Tu peux comparer avec 2007, les premiers mois de Sarko, il me semble que c'était nettement plus saignant.
Son score en 2002 prouve que ce n'était pas le cas (tu ne peux dire que Sarkozy a été sanctionné par les urnes pour sa mauvaise politique, ce qui légitime Hollande, sans admettre que Jospin l'a été pour des raisons similaires)
Je crois que Jospin a eu de la chance. Chance d'être élu à la faveur d'une dissolution, puis de bénéficier d'une des rares périodes de croissance mondiale. Mais ça n'a pas été suffisant pour compenser son manque de charisme, et les effets négatifs de sa politique (les 35 heures expliquent en partie sa défaite de 2002).
Moi non plus, mais dire que l'argument du bilan de l'équipe sortante ne peut durer bien longtemps ne me parait pas relever de la divination mais du bon sens.
On ne rencontre pas les mêmes patrons, alors... Autour de moi, ce que j'observe, même parmi des patrons de gauche, qui ont voté Hollande à la primaire et aux présidentielles, c'est une grande inquiétude. En gros, tout le monde réduit la voilure, pour faire face aux augmentations de charges, et à la baisse prévisible de la croissance (ben oui, quand les charges montent, que la conjonture internationale est mauvaise, et que discours du gouvernement est aussi motivant qu'une liste de blanchisserie, la croissance a du mal à suivre).
Dans les PME, la question du "travailler moins pour payer moins" est souvent clairement posée, chez mes amis expats, la question du non-retour se pose de plus en plus fortement, et chez les plus riches (ceux qui sont à l'ISF, qui voient passer la hausse 2012 et se préparent à la 2013) le mot "déménagement", inconcevable il y a trois ans, n'est plus taboue.
Cette crise est confirmée par tous les indicateurs de confiance, et la réaction du MEDEF n'en est que le reflet.
Et ne te félicite pas trop tôt du départ de ces salauds de patrons: dans les entreprises, quand la direction éternue, ce sont les salariés qui s'enrhument.
Francois
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