C'est un tout petit peu plus compliqué.
A la fin des années 70, tu avais différentes composantes à la droite de la droite française (puisque il ne faut plus dire extrème gauche quand on parle du NPA, je ne vois pas pourquoi il faudrait parler d'extrème droite ici ), dont pas mal difficilement compatibles idéologiquement entre elles.
Les principales lignes de clivage étaient :
- libéraux vs non libéraux
- catho (St Nicolas du Chardonnet et tutti quanti) vs mouvance athée (représentée clairement par le GRECE d'Alain de Benoist).
- anti-européen vs pro-européen
- plus les tendances plus ou moins royalistes (AF, NAF) qui se décomposaient en royaliste de droite (AF) et de gauche (NAF) - il est d'ailleurs difficile de classer la NAF à droite et a fortiori à l'extrème droite. (la NAF a d'ailleurs eu un candidat à l'élection présidentielle de 74 : Bertrand Renouvin (ou Remouvin peut être ? ma mémoire me fait défaut).
En gros , deux partis principaux; le FN et le PFN (Parti des Forces Nouvelles de Pascal Gauchon, plutôt proche du GRECE) + diverses groupuscules et courroies de transmission (mouvement de jeunes tel que CDL, GUD, FNJ, FJ, etc ...) et syndicaux (AOP, etc ....) et pour faire bon poids quelques sous-groupuscules se situant clairement à la droite de Gengis Khan comme l'OF de Pierre Sidos (un authentique illuminé).
L'effondrement pour des raisons internes (entre autres) du PFN entre 78 et en 81 a permis au FN de percer en fédérant les diverses composantes des droites. (le charisme d'huitre de Pascal Gauchon y étant aussi pour quelque chose).
Ajouter pour faire bon poids quelques associations passerelles avec la droite du RPR, comme le SAC.
Mais comme mentionné plus haut, tous ces partis ou groupuscules n'avaient qu'un substrat idéologique commun extrémement ténu; il a fallu donc composer avec cela, ce qui explique que,à la base, le FN ait du rester "dans le flou" sur pas mal de points.
La tendance actuelle du FN peut être vue comme une simple redistribution des rapports de forces des différentes composantes idéologiques qui constituaient le FN post-81 (perte de vitesse claire des "catho intégristes", des royalistes - qui ont toujours été très marginaux - et des libéraux), plus bien sur une tendance à suivre le vent électoral, mais pas que.
(bon, je simplifie à l'extrème,car il y aurait de quoi écrire un bouquin sur le "hold-up" sur la droite extrème réalisé par Le Pen entre 80 et 88).
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