Envoyé par
fcharton2
L'idée qu'on n'a pas de travail pour tout le monde me parait une vaste blague. Aujourd'hui, la montée du chômage s'accompagne d'un rapide développement du travail au noir (y compris sous ses formes 2.0, avec des vrais bouts de partage collaboratif dedans, et une belle grosse couche de défiscalisation au dessus). Egalement, on voit se répandre le "travail bénévole", des stages aux bénévolat (activité que l'on conseille aux retraités), et une automatisation pas toujours nécessaire. Enfin, tandis que nous délocalisons, certains relocalisent. Bref, rien de cela n'est obligatoire: si l'on veut qu'il y ait du travail pour tout le monde, il peu y en avoir. C'est un choix essentiellement politique.
Le chômage des plus de 50 ans illustre parfaitement mon propos. Depuis un bon quart de siècle, on a baissé l'âge de la retraite, créé toutes sortes de systèmes permettant de l'anticiper, et toutes sortes de dérogations permettant d'atténuer l'effet du chômage des seniors, tout en augmentant le risque pour l'entreprise à les garder. En d'autres termes, nos politiques ont fait des seniors la catégorie la plus facilement licenciable, et la plus risquée à conserver au delà d'un certain âge. Parallèlement, la société se vautre dans un discours jeuniste, qui fait du départ des vieux (pour faire de la place aux jeunes) une sorte d'impératif moral. Les résultats n'ont rien d'étonnant, mais je ne crois pas que les entreprises en soient la cause.
Mais rien de cela n'est inéluctable, et je suis toujours surpris de voir des gens qui professent que "d'autres solutions existent" quand il s'agit d'économie, ou d'organisation du travail, nous sortir le bon vieux "their is no alternative" quand il s'agit du social...
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