Ben oui, et c'est exactement là qu'il prenait un gros risque, pour pas grand chose si tu veux mon avis (parce que les articles de recherche récents, quand on n'a pas accès à JSTOR, on récupère des Tech Reports, on va dans une bibliothèque, ou simplement on envoie un mail à l'auteur, ca marche presque toujours). C'est aussi là que ses puissants et intelligents amis auraient pu le raisonner. Ca sert à cela les amis...
Ben tu vois, on n'est pas d'accord. Moi c'est voir tout ce petit monde qui s'agite, au dessus d'un cadavre encore chaud, pour faire avancer sa "juste cause" qui me donne envie de vomir.
Parce qu'au fond, ce garçon est mort bêtement (on meurt toujours bêtement) pour leurs idées, et ils n'ont même pas la pudeur de la mettre un peu en veilleuse.
Francois
Dernière modification par Invité ; 15/01/2013 à 12h03.
Aaron a certainement fait preuve d'une grande utilité pour l'accès libre, mais ce qui est dommage c'est qu'il s'est retrouvé seul une fois qu'il était au pieds du mûr. Je pense que la leçon à tirer c'est qu'il faut savoir que tout le monde ne sera pas toujours-là pour nous soutenir, contre les exigences de la loi quelque soit la noblesse de notre activisme. Et de plus la question qu'il se pose est de savoir jusqu'à quelle limite on peut tolérer que les oeuvres et les créations soient autorisées en accès libre
J'en ai connu des gens comme ça, prêt à mourir pour leurs idées, et je peux t'assurer que ni la famille, ni les amis, ne peuvent faire quoi que ce soit contre cette "force" lorsqu'elle occupe un individu.
Et là où je ne suis pas d'accord avec toi, c'est que tu dis que son combat ne sert à rien. Je ne connais pas détails de l'accès aux documents de recherche, mais ce combat du "droit à la connaissance" est plus large que cela, et ça va plus loin, beaucoup plus loin que le seul cas de JSTOR.
La tendance, depuis quelques décades seulement, à la marchandisation du savoir (tendance qui était au contraire à l'ouverture depuis les lumières) doit, à mon avis, être combattue. Nous sommes tous d'accord que ce combat ne mérite pas d'y laisser la vie (aucun combat ne le mérite), mais c'est, je crois, un combat de prime importance (infiniment plus important, par exemple, que de savoir où Depardieu va poser ses bijoux de famille, pour poser ma critique des médias hebdomadaire).
Je me demande si je suis le seul à trouver que ton message insulte la mémoire d'un mort...
Il a fait ce qu'il trouvait juste. Qu'est-ce qui te permet de dire que des gens l'auraient "poussé" à faire des choses qu'il ne voulait pas faire ? Qu'est-ce qui te permet de d'affirmer qu'il était "inconscient" ?
Je pense au contraire que son engagement était mûrement réfléchi, comme l'ont été bien d'autres choses qu'il a faites. Par exemple, quand Reddit, l'entreprise qu'il a cofondé, a suivi une direction qui ne lui convenait plus, il n'a pas hésité à vendre ses parts et à partir.
Il a été poursuivi pour des motifs injustes, et ce n'était d'ailleurs pas la première fois. Et ça, c'est uniquement de la faute de ceux qui ont décidé de ces poursuites.
Je t'avoue que je n'ai aucune expérience quant à l'accès aux articles scientifiques. Par contre, je note que tu es la première personne qui trouve facile de se les procurer.
Alors soit tout le monde se plante depuis un bon moment et tu ferais bien de leur expliquer comment ça marche, soit c'est un tout petit peu plus compliqué que tu ne le dis.
Faudrait que j'aille faire un tour dans une bibliothèque et que je demande les derniers articles scientifiques pour voir...
Hum... Je ne sais pas trop comment comprendre ça. Insinuerais-tu que les gens profitent de sa mort pour faire avancer leur propre cause ?
Ces gens essaient de faire avancer la cause pour laquelle Aaron se battait...
Je crois que si il en avait eu l'occasion, il aurait surement approuvé.
Moi je vois ça plutôt comme un devoir, histoire qu'il ne soit pas mort pour rien.
Il y a une telle méconnaissance des mécanismes que tes paragraphes sont disjoints.. et du coup frisent la mauvaise foi...
Les biblothèques, parutions d'articles, conférences, et autres moyens usuels de divulguer le savoir sont le plus souvent LIBRES et GRATUITES d'accès...
La marchandisation vient de manière prépondérante de justement la digitalisation et l'accès contrôlé via des sociétés telles que Google.
La manière USUELLE des chercheurs est d'aller dans les bibliothèques ou de demander aux auteurs. Si le sieur en question était allé dans une biblothèque, il aurait eu officellement accès aux revues qu'il a piraté, et aurait eu officiellement le droit d'en faire des photocopies. Toutes les biblothèques sont abonnées aux revues, sous forme papier ou électronique...
La recherche sur le Net ne remplace pas la recherche normale.. Elle accèlère l'accès à certaines ressources ou publications, mais vouloir quelque chose d'exhaustif revient par là-même à interdire la vente de quoi que ce soit lié à un processus intellectuel ou matériel..
Je crois qu'on a tous nos histoires personnelles sur ce sujet du suicide... Il y a des fois où les proches y arrivent, des fois où ça ne marche pas, mais ça vaut toujours la peine d'essayer.
Inversement, je pense que tous ceux qui ont plus de 26 ans (toi, moi, d'autres...) se souviennent de "grandes causes" pour lesquelles ils auraient été prêts à donner leur vie, et qui leur paraissent bien ridicules, rétrospectivement. Sauf que... les suicidés n'auront jamais droit au "retrospectif".
Dans cette affaire, je ne peux m'empêcher de penser que se retrouver propulsé icone du "droit à l'information" l'a poussé vers des responsabilités trop lourdes pour lui, qui lui ont finalement été fatales. Et certaines réactions sur ce fil me confortent dans ma certitude.
Je n'ai pas dit cela. Ce que je pense, c'est que dans le cas spécifique des articles de recherches, on est dans un combat d'arrière garde. J'ai cité les tech reports, je pense que chacun ici pourra confirmer que vis à vis de JSTOR, la tolérance règne (en gros, personne ne regarde de trop près d'où on a obtenu un article). Bref, ça va se faire, et ce n'est pas le genre de cause pour lesquels on devrait mourir à 26 ans (si tant est qu'il existe des causes qui le vaillent).
Ce qui m'ennuie, ce n'est pas la cause, c'est le gâchis. Et oui, le fait d'en faire un martyr fait peut être vendre du papier, avance quelques agendas cyniques (qu'il aurait pris à son compte, ou pas, peu importe), mais à la fin, il sera encore mort.
Francois
WOUAHAAAAA .. Quelle belle preuve de "mûre réfleion" !!!!!!!!!!!!!!!!
Te rends-tu compte de tes références ???????
Non, il a été, comme toute personne qui viole la loi, poursuivi pour avoir violé la loi...
Qu'on ne soit pas d'accord avec la loi n'empêche pas qu'il est juste qu'on soit poursuivi si on la viole..
Ah... Le militantisme, systématiquement décrié tant qu'il reste aux débuts du mouvement, puis systématiquement encensé lorsque les choses ont avancé...
Des exemples? Les diverses révolutions des paysdémagoguesdémocrates, mai 68, ce genre de choses.
Moi, je soutiens les militants, au moins ceux qui ont le cran de faire autre chose que parler, contrairement aux politiciens.
Personnellement, et ça ne concerne vraiment que moi, je préfère les pilleurs de copyright luttant pour leurs seuls intérêts financiers, quand il me permettent de partager les fruits de leur libération, aux industriels demandant aux créateurs de payer pour diffuser ce qu'ils ont créé.
On est pas dans le classique débat sur la culture, la, on parle de faire payer cher, très cher, des gens pour diffuser leur savoir, puis de faire payer une somme non moins exorbitante à ceux qui veulent consulter ces connaissances.
Dans la culture, au moins, les artistes touchent un pourcentage, et ont le choix (il existe un grand nombre d'endroits pour diffuser gratuitement, si ils le souhaitent).
C'est, en tout cas, ce qui ressort des témoignages que l'on peut lire dans cette discussion.
Hum... il n'y aurait pas la possibilité d'utiliser bittorrent, tout simplement? Je veux dire, (y'a qu'a faut qu')on créé un site (avec des miroirs) contenant les fichiers torrent, et chacun peut ensuite partager sa bande passante en partageant les documents. (yaka fokon, je sais)
Ca dépends. Moi, je pense que les amis ne servent pas a enchaîner, mais à soutenir dans les moments de galère, et ce, même si ces galères on les a créé soi-même et qu'eux ont des idées différentes. D'ailleurs, je ne pense pas avoir un seul ami avec les mêmes vues politiques et idéologiques que moi, et c'est tant mieux, on avance mieux avec des avis divergents.
Pour citer un chanteur célèbre: "mourir pour des idées, oui, mais de mort lente", c'est ça?
Malheureusement, quand je vois la direction que prend le monde, je ne crois pas que les morts lentes fassent avancer les choses. Ce qui n'implique pas que les autres morts les fassent avancer systématiquement, bien entendu.
Pour ce qui est de la mort lente, le type était malade, manifestement. Oui, malade, parce que la dépression est une maladie de la psyché. Et, de même qu'on peut aggraver une maladie "physique" en affaiblissant une personne, on peut aggraver une maladie psychique de la même façon, ce qui a été fait, manifestement, par des institutions qui sont censées protéger un peuple, et non pas la portion fortunée de celui-ci. (ce dernier point vaut pour tout les pays, hein)
Pour l'agitation autour d'un cadavre chaud... je suis partagé, autant je n'aime pas ceux qui ré-ouvrent les plaies, autant je me dis que peut-être il vaut mieux s'agiter autour d'un cadavre et avoir une chance d'éviter d'autres drames.
Bref, de toute façon, chapeau bas, je n'aurais probablement pas osé aller aussi loin. Je ne parle pas du suicide, mais de ses actes qui ont précédé.
Comme la plupart des gens, je me contente de râler, isolé dans mon coin.
Je ne connaissais pas ce jeune homme, mais je lui tire mon chapeau.
Une perte pour l'humanité
Moi pas... Sur internet, les "militants", c'est bien souvent des personnes confortablement planquées derrière leur pseudo, revendiquant leur droit à l'anonymat, qui envoient des Aaron Swartz, qui signent de leur nom, se faire bêtement tuer au front, et qui viennent le lendemain exploiter cette mort pour faire avancer leurs idées (toujours planqués derrière leur gentil pseudo bien entendu).
Je n'ai que mépris pour ce genre d'attitude...
Francois
Je ne parlais pas du suicide en lui-même, mais du fait de suivre un combat qui peut nous amener à la mort (ou à 35 ans de prison). Et parfois ces combats sont dérisoires (comparé à la valeur d'une vie). Par exemple, j'ai rencontré des paysans péruviens qui tenaient tête face à l'armée, donc clairement en situation de mourir à chaque tick de cpu, pour une histoire de reconnaissance d'ethnie; quelque chose de purement symbolique. Et là-bas, tout "le petit monde de la gauche", ainsi que les familles des plus téméraires, se battaient pour les raisonner, mais c'était juste impossible.
Ayant longuement traîné mes guêtres dans les milieux révolutionnaires, j'ai pu observer beaucoup de comportements de ce type; et je me suis rendu compte à quel point lorsqu'un individu est "possédé" par cette "force", il n'y a rien à faire. Et soyons clair, je ne parle pas ici de la "force" qui rend Kevin prêt à tuer pour à aller voir le dernier Twilight au ciné.
Au fait, bien sincères salutations françois, ça me fait plaisir de revenir échanger avec toi
@souviron: ça me fait plaisir également de te lire à nouveau. Mais ça n'a pas changé: je ne comprend toujours pas ce que tu écris
Attention, il y a tout de meme une enorme difference ici, c'est que les articles n'ont aucun interet financier a la base.
Comme le montre ce que dit Franck Dernoncourt (voir son post ou la traduction que j'en ai fait), les chercheurs ne gagnent rien a publier, si ce n'est parfois abandonner leurs droits sur l'article. Donc non, on ne peut parler de pilleur de copyright dans ce cas.
Quel est le but d'un article ? Montrer une avancee a la communaute scientifique, et faire avancer le monde, ou au moins le monde de la recherche. Je ne connais pas de chercheur qui gagne sa vie en publiant des articles, meme pas Tannenbaum, Pujolle ou equivalent (desole pour les autres, je cite ceux de mon domaine).
Ah si, il y a un autre interet : deposer "gratuitement" une anteriorite qui permet de contrer les entreprises qui posent des brevets sur tout et n'importe quoi. Et permettre ainsi a la recherche de continuer sans payer de fausses royalties a de vrais sangsues.
Je n'ai aucunement l'intention de faire pleurer dans les chaumieres sur le sort des chercheurs, mais en France comme dans de tres nombreux pays, c'est avant tout beaucoup d'abnegation que d'etre un chercheur : les articles ne rapportent rien, tu n'as pas de poste fixe avant 28-30 ans (alors que tu fais 8 ans d'etudes post-bac, plus 2 ans de post-doctorat a l'etranger car c'est mieux vu), tu n'as pas un bon salaire si tu ne choisis pas le bon pays (et non, tous les chercheurs ne revent pas de vivre aux Etats-Unis), ...
Et les a-cotes (liberte de travail notamment) sont certes une (tres bonne) compensation, mais qui ne nourrit pas son homme, et ne permet pas forcement de vivre aussi bien que l'on pourrait l'imaginer.
Dans le "pillage" que tu evoques, aucun chercheur n'a ete lese, et la recherche n'a aucunement pati de la publication. Seul un modele economique depasse et moribond y avait un manque a gagner. Ce n'etait peut-etre pas une raison pour le faire, ce n'etait peut-etre pas le bon moyen, mais a mon sens, le copyright n'avait rien a craindre de son action.
Réciproquement (sur les 2 points )
Je te croyas disparu corps et bien quelque part au large des Baléares..
Par contre, sur le sujet, justement là on ne parle pas de combat "dérisoire" (ou non) dans lequel on peut perdre sa vie, qui nécessite du courage, un sens de l'intérêt général, et qui, le plus souvent se base sur des choses essentielles : la libeté de penser, de se nourrir, de se déplacer...
Là ce n'est que la liberté d'accès uniquement via Internet (et pas la liberté d'accès en tant que telle, pusiqu'elle existe via les bibliothèques). Je ne vois pas très bien la portée universelle et vitale de ce combat.. Chacun voit midi à sa porte, soit. Maintenant, de là à en fare un martyr de la cause de la Liberté, il y a un pas (que dis-je, un gouffre), que d'aucuns franchissent allégrement...
Oui et non..
La publication d'un article dans une revue à Comité de Lecture sert à établir le sérieux scientifique de l'article en question.
D'autre part, les chercheurs (et donc leurs labos) sont jugés aussi sur le nombre et la quelité des revues qu'ils publient. Le lien financier existe donc, même si il est indirect.
Enfin, pourquoi alors paierait-on pour avoir Libé ou Le Monde mais pas pour Nature , The Lancet, ou Astrophysical Journal ????
Ces revues, outre les chercheurs qui en constituent les comités de lecture, comprennent des salariés (graphiste, imprimeur, directeur de la rédaction, organisateur responsable des relations externes à tout le moins) qui demandent à être payés, eux ne travaillant pas "pour la sicence".. Il faut donc bien qu'il y ait de l'argent quelque part...
Malheureusement non. Il suffit de lire certains articles ou de connaitre un peu le monde de la recherche pour voir que beaucoup d'articles sont simplement des re-ecritures d'autres articles, sans aucune avancee scientifique. Ou de voir le nombre d'articles publies alors qu'ils contiennent des fautes grossieres (et je ne parle pas de fautes d'orthographe hein).
C'est vrai, la remuneration des chercheurs est quelque chose de complexe, et tout le monde s'accorde a dire que remunerer au nombre de publication est une aberration, sans pour autant etre capable de proposer autre chose.D'autre part, les chercheurs (et donc leurs labos) sont jugés aussi sur le nombre et la quelité des revues qu'ils publient. Le lien financier existe donc, même si il est indirect.
Les chercheurs du comite de relecture ne sont pas, ou tres peu, payes pour ca : ils prennent sur leur temps de recherche, et sont donc payes par leur labo pour faire ces relectures.Enfin, pourquoi alors paierait-on pour avoir Libé ou Le Monde mais pas pour Nature , The Lancet, ou Astrophysical Journal ????
Ces revues, outre les chercheurs qui en constituent les comités de lecture, comprennent des salariés (graphiste, imprimeur, directeur de la rédaction, organisateur responsable des relations externes à tout le moins) qui demandent à être payés, eux ne travaillant pas "pour la sicence".. Il faut donc bien qu'il y ait de l'argent quelque part...
Quant aux autres, ils font partie des accompagnants de la recherche, dont les salaires sont comptes dans les budgets des equipes.
Enfin, je n'ai pas dit qu'il ne fallait pas que ces revues soient payantes, mais que l'acces aux articles devrait etre gratuit. Certains organismes le font, pourquoi pas tous ??
Et ceci est d'autant plus difficile a avaler venant du MIT, qui offre des cours gratuits sur le net, entre autres choses.
Euh.. Un certain nombre de revues, comme la Recherche , sont TOTALEMENT indépendantes des organismes de recherche, et sont 100% privées..
Leurs salariés sont donc payés par l'argent qui rentre dans les caisses, que ce soit par la pub ou par les ventes...
Explique-moi ça : une revue serait payante mais son contenu gratuit ??????
Qui achéterait la revue ?????????
Parce que, pour certains organismes, le Service Publications est un service interne...
Le MIT est l'exemple même d'une Université fonctionnant, pour sa Recherche, avec le privé : presque 99% de la recherche effectuée au MIT est financée par des boites privées.. (et ça fait longtemps : le Big Bang fut découvert par Panzias et Wilson, travaillant sur un projet de recherche de Bell au MIT dans les années 50..... X11, avant d'être rendu public, fut déveoppé sur les finances de l'Armée américaine, payant DEC, Sun, IBM, HP, et le MIT pour faire le projet Athena)...
Les cours (les profs étant payés par le MIT) sont d'ailleurs disponibles, mais pas dans leur intégralité...
Le seul exemple réel de divulgation gratuite du savoir sont les Cours au Collège de France...
Partager