À ce sujet, on dirige souvent la faute vers les formations informatiques en France, qui produiraient des informaticiens de piètre qualité. je ne suis pas du tout persuadé que le problème vienne de là, car :
- la formation en France est perfectible mais d'un niveau correct, avec stages en entreprise (et déjà plus d'un an d'expérience à la sortie des études, dans certaines formations)
- qu'un développeur débutant soit moins bon qu'un développeur expérimenté, ça me semble assez normal
- par contre, coté entreprises, entre les recruteurs qui cherchent tous des clones à 5 pattes et les pratiques de la plupart des SSII qui vendent du prestataire au kg sans investir sur la formation et l'avenir... sachant que les SSII phagocytent la plus grande part du marché avec la bénédiction des grands comptes, il ne faut pas s'étonner du résultat.
Travaillant moi-même en SSII dans un grand compte, trois choses parmi d'autres qui me posent un problème :
- Formation : mes collègues internes sont régulièrement absents pour des formations, tandis que les externes n'en bénéficient d'aucune. Il y a bien des congés VIF, c'est le minimum syndical. Quand on réclame une formation pour être plus efficace à notre poste, la réponse est toujours négative, sauf si le Client la paye, ce qu'il ne fait pas.
- pérennité de l'emploi : le Client ne fait pas appel aux prestataires pour leur expertise mais pour contourner le droit du travail et pouvoir licencier facilement. Résultat, la durée de vie dans le même poste ne dépasse pas 18 mois à 2 ans max, après quoi le prestataire est dégagé et un autre prend sa place avec un intitulé de poste différent. Les prestataires occupent donc des positions permanentes mais le Client et la SSII magouille pour camoufler 4a en poste temporaire.
- conditions de "départ" : Dans ma SSII, on est convoqué chez un boss à qui insiste fortement pour signer un papier. En cas de refus, la SSII donne des taches hors compétences et les utilisent ensuite pour justifier le licenciement pour insuffisance professionnelle. Si le salarié accepte de partir, il dégage avec le minimum syndical d'indemnités quelque soit son ancienneté. En comparaison, le plan de départ du grand compte où je travaille est un peu plus favorable, il prévoit x mois de salaire pour chaque année d'ancienneté.
La solution pour ne plus être obsolète à 35 ou 40 ans serait alors de passer à terme chez le client, mais les places sont rares et le contexte les rend d'autant plus chères que la tendance est à la baisse des effectifs.
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