Les français plébiscitent la biométrie
Mais juste contre la criminalité, d’après une étude de Steria qui souligne le potentiel de ce marché
Une étude de Steria menée auprès de 1 000 français (sur un total de 3 650 personnes interrogées en Europe), révèle que près de 9 français sur 10 (89 %) se disent favorables à l'utilisation de la biométrie pour identifier les criminels.
La majorité est pour l'utilisation de la biométrie dans les cartes d'identité et les passeports (81 %), de même que pour contrôler les accès aux zones réglementées (77 %).
En revanche, seuls 52 % acceptent que des solutions biométriques viennent remplacer les numéros PIN des cartes bancaires.
Une majorité de français (70 %) estime en effet que l'usage de la biométrie doit se limiter à la protection contre l'usurpation d'identité, alors que de nombreux domaines de développement sont aujourd'hui envisagés : contrôles automatiques, simplification des procédures administratives, traçabilité des données, lutte contre la fraude ou encore réduction du crime.
Pour Florent Skrabacz, responsable des activités de Sécurité de Steria « les nouvelles applications de la biométrie, notamment pour la mobilité et les applications en ligne, sont une arme indispensable pour lutter contre les nouvelles fraudes à l'identité numérique ».
Au niveau européen, les français sont plus favorables à l'adoption des technologies biométriques pour l'identification des criminels, que les britanniques (80 %) ou les allemands (77 %).
Pour l’entreprise de conseil, la biométrie est aussi un marché économique à fort potentiel de croissance qui pourrait représenter 8,5 milliards d'euros d'ici 2015.
« Les applications de la technologie biométrique ne cessent de se diversifier : demandes d'asile, fluidité du trafic transfrontalier, authentification des criminels, contrôle d'accès aux sites militaires, aux dossiers médias, aux comptes bancaires, etc., constate Ole Marius Steinkjer, expert des technologies biométriques chez Steria. Pourtant, en raison de préoccupations vis-à-vis de la protection de la vie privée, les citoyens hésitent toujours à adopter cette technologie au quotidien ».
Des réticences qui toucheraient moins les entreprises. « Malgré ces interrogations, de plus en plus d'entreprises adoptent volontiers la biométrie pour leurs besoins d'identification et d'authentification, séduites par les gains d'efficacité promis. C'est le cas des compagnies aériennes, des salles de gym, des boutiques en libre-service, voire des pharmacies pour protéger leurs stocks de médicaments ».
En marge de cette étude réalisée auprès de 3 650 citoyens (Royaume-Uni, France, Allemagne, Danemark, Norvège et Suède), Steria et la Commission Européenne ont annoncé le 8 juillet le déploiement de « SIS II », la seconde génération du Système d’Information Schengen qui permettra aux autorités de partager, à l’échelle de l’espace Schengen, des informations sur la criminalité, la sécurité et l’immigration justement grâce aux données biométriques.
Plus généralement, Steria conclue que pour encourager « l'adoption généralisée des applications biométriques », il faut que les entreprises « mettent absolument en avant les avantages pour le consommateur ».
Ce qui ne l’empêche pas de poser une question qui reste fondamentale : jusqu’où êtes-vous prêt(e) à aller dans ce domaine ô combien sensible ?
Source : Steria
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