Nathalie Ouellette est astrophysicienne à l’Université de Montréal. Sa passion : les galaxies. Contrairement aux étoiles, les galaxies sont des objets dispersés. Cela veut dire que la chercheuse doit observer une plus grande portion du ciel pour les voir. Et comme les galaxies sont peu brillantes vues de la Terre, elle doit les observer longtemps.
« Parce qu’il y a une plus grande région à observer, il y a une plus grande chance qu’un satellite entre dans mon champ de vision et passe par-dessus ma galaxie. Et pour prendre des images, la caméra peut être ouverte pendant 10, 20, 30 minutes. »
« Encore une fois, les chances que quelque chose passe sont plus grandes. Et si un satellite passe, il ne laisse pas un point, mais une grosse ligne à travers la galaxie. »
Lorsqu’on lui demande si elle est inquiète du projet Starlink de SpaceX, Nathalie Ouelette éclate de rire. Un rire jaune.
« Énormément !, lance-t-elle. Pour le type de science que je fais, c’est vraiment inquiétant. »
Ces lignes que pourraient laisser les satellites de Starlink sur ses images,
Nathalie Ouellette convient qu’elle pourrait les enlever. Des satellites, il y en a déjà dans le ciel, et personne n’est à l’abri d’un avion qui passe devant un télescope.
«
On a quand même de l’expérience à soustraire des choses non désirables de nos images, dit-elle. Mais chaque fois qu’on fait ça, on dégrade un peu nos données. Et ça prend du temps. Pour corriger le signal d’un satellite, il faut caractériser le satellite, connaître sa grosseur, sa brillance, sa trajectoire… Oui, on pourrait contourner le problème. Mais oh mon Dieu qu’on n’a pas le goût de s’occuper de ça ! Dans ce cas, c’est vraiment la quantité qui fait peur. »
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