L'addiction des jeunes aux nouvelles technologies pose un véritable problème de société
Qu’en pensez-vous ?
Il y a quelques jours, CBS rapportait dans sa section crime et justice un fait divers digne de s’y attarder. En effet, vendredi dernier, une jeune adolescente de 12 ans a été placée en détention après avoir tenté d’empoisonner sa mère à deux reprises avec l’eau de Javel parce que cette dernière lui avait confisqué son iPhone. Nous savons les jeunes pleins de spontanéité, mais joindre l’acte à l’intention en franchissant le cap de la préméditation d’un meurtre, et qui plus est de sa mère, après s’être fait confisquer son iPhone, cela soulève un véritable problème. Pour mieux comprendre la profondeur du phénomène chez les jeunes en particulier, il convient d’analyser les sources intrinsèques de la dépendance aux nouvelles technologies.
La dépendance aux téléphones et autres technologies n’est pas un fait nouveau. Plusieurs entités en ont déjà parlé et des études ont été déjà menées depuis plusieurs années. Déjà en 2013, IDC a conduit une étude sur 7 000 Américains âgés de 18 – 44 ans et possédant un smartphone Android ou un iPhone. À travers cette étude, on a pu observer chez quatre individus sur cinq un attachement au téléphone marqué par la vérification du téléphone dans les quinze premières minutes après le réveil. Dans une récente étude menée par l’Université de Derby aux États-Unis et publiée il y a quelques jours, il ressort également que plus vous utilisez votre smartphone, plus vous en êtes accroc. Ce constat qui est issu d’une étude menée sur des adultes est également vérifié pour des jeunes.
Toutefois, il convient de souligner qu’en général, cette influence ou cette addiction n’est pas créée de prime abord par le téléphone à proprement parler ou l’équipement tiers, mais plutôt par les services et applications accessibles à partir de ces terminaux. En effet, en utilisant le téléphone l’on a accès à une kyrielle de services tels que les jeux, les réseaux sociaux, les applications, les mails… Ce sont ces derniers qui vont attiser perpétuellement la soif de rester connecté au téléphone chez les utilisateurs en général et les jeunes en particulier, creusant ainsi les sillons de l’addiction. Cette addiction si elle est mal maitrisée devient un levier d’appui pour toute dérive.
En principe, les utilisateurs de téléphones devraient pouvoir faire la part des choses en s’imposant des limites pour éviter tout débordement. Mais ce n’est pas toujours le cas surtout chez les jeunes et même les adultes qui soupèsent trop peu les risques liés à l’usage de ces équipements. C’est pourquoi l’ATL, un syndicat d’enseignants en Irlande du Nord, affirmait pour parler du problème de dépendance des jeunes que « Nous pensons que le ministère de l’Éducation doit prendre des mesures pour rendre les parents plus conscients des problèmes » liés à ces nouvelles technologies.
En parlant des technologies, il faut entrevoir ici tous les équipements matériels et logiciels actuels qui, mal utilisés, pourraient avoir des conséquences insoupçonnées sur des esprits mal affermis. Le mois dernier par exemple, rapportait le magazine The Telegraph, un jeune chinois s’était coupé la main afin de régler son problème d’addiction à internet. Nous convenons que ce sont des cas extrêmes et rares. D’autres phénomènes plus communs liés à l’addiction sont également à relever. Ce sont par exemple le développement de caractère asocial chez les jeunes ou les enfants, le manque de concentration ou encore l’augmentation de la distraction.
C’est pour éviter ce genre de déconvenues que certains gourous de l’IT ont préféré restreindre l’accès de ces technologies à leurs enfants. Steve Jobs, pour sa part, déclarait face à Nick Bilton lors d’un entretien en 2010 que ses enfants n’avaient jamais utilisé d’iPad. Et d’ajouter « nous limitons l’utilisation des nouvelles technologies à la maison ». Il n’y a pas que Steve Job qui est conscient des dangers auxquels sont exposés les enfants. Evan Williams, l’un des fondateurs de Twitter affirmait également, il y a quelques années, que ses deux jeunes garçons ne disposent pas d’iPad, mais plutôt de livres qu’ils peuvent lire à n’importe quel moment.
En entendant ces personnes très influentes dans le monde des technologies, l’on serait tenté de proscrire toute utilisation des nouvelles technologies par ces derniers. Mais est-ce la meilleure solution ?
À ce sujet, même si les opinions sont assez mitigées, l’on peut également relever qu’il n’y a pas que de mauvaises choses qui résultent de l’utilisation de ces technologies. C’est ce que pense également Mark Montgomery, un enseignant de l’Irlande du Nord et membre de l’ATL, en affirmant lors d’une conférence l’année dernière que « de la même manière nous pouvons utiliser une brique pour briser une fenêtre ou construire une maison, la technologie numérique peut être utilisée à bon escient ou pas, et les enseignants peuvent et se doivent d’aider leurs élèves à faire des choix positifs afin qu’ils aient des expériences positives. »
Cette adresse qui est faite en priorité aux enseignants, concerne de loin chaque utilisateur qui en faisant plus attention, peut aider les moins âgés à capitaliser de manière positive l’usage de ces dispositifs numériques.
Source : CBS News
Et vous ?
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