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L'interruption d'une tâche est-elle contre-productive ?

  1. #1
    Chroniqueur Actualités

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    Par défaut L'interruption d'une tâche est-elle contre-productive ?
    L'interruption d'une tâche est-elle contre-productive ?
    Des chercheurs s'intéressent aux conséquences de la distraction en entreprise

    Gloria Mark, du département d’informatique à l’Université de Californie dans la municipalité d’Irvine, Daniela Gudith et Ulrich Klocke de l’Institut de Psychologie de l’Université Humboldt à Berlin, se sont proposé d’étudier la distraction et les conséquences qui pourraient en découler. Mark a remarqué que les effets des interruptions peuvent être nuancés puisque certaines études disent que les retombées sont positives tandis que d’autres estiment qu’elles sont négatives. C’est la raison pour laquelle les chercheurs se sont intéressés aux différentes perspectives présentées par ces études en effectuant une étude empirique pour déterminer si le contexte d’une interruption fait la différence sur le type de retombées (positives ou négatives).

    Ce qu’ils voulaient mesurer en particulier était ce qu’ils ont appelé le coût de l’interruption. « L’un des types de coût d’interruption supplémentaire serait le temps de revenir à une tâche interrompue après avoir traité l’interruption », a expliqué le rapport. Il convient ici de nuancer les contextes des interruptions puisque quelqu’un pourrait être en train de travailler et être interrompu par un sujet tout à fait différent (par exemple des questions sur le budget alors que la personne n’est pas en train de traiter un document en rapport avec les finances). « Si l’interruption a un contexte différent de la tâche actuellement menée, cela pourrait conduire à un coût de l’interruption puisque cela implique un changement cognitif de contexte pour pouvoir y répondre et la personne devrait par la suite se réorienter pour achever la tâche interrompue ».

    D’un autre côté, quelqu’un pourrait être interrompu par une question dans le même contexte que la tâche sur laquelle il planche. « Cela pourrait être profitable, cependant, si l’objet de l’interruption et la tâche première sont semblable, cela pourrait conduire à des interférences et donc entrainer des interférences ».

    Mais il y a également des situations où les contextes de distraction peuvent importer peu. Dans ce cas, toute distraction peut entrainer des coûts. L’étude a donc été pensée pour vérifier ces hypothèses.

    L’univers a été constitué par 48 personnes. 81% du panel était constitué par des étudiants universitaires allemands avec un âge moyen de 26 ans. La plupart était spécialisé en psychologie (27,1%), médecine / sciences (16,7%), ou en mathématiques / ingénierie / informatique (10,4%). Quinze étaient des hommes et 33 étaient des femmes.

    Pour les besoins de l’étude, les chercheurs ont stimulé un environnement de bureau et choisi que les tâches devaient être effectuées par courriel, outil très souvent sollicité dans ce cadre. Selon les directives, les sujets devaient se mettre dans la peau d’un gestionnaire de ressources humaines dans une moyenne entreprise d’approvisionnement artisanal. Ils venaient juste de rentrer de vacances et ont reçu comme consigne de répondre à tous les courriels dans leur messagerie aussi rapidement, correctement et poliment que possible. Ils ont reçu une fiche avec des canevas de réponses qu’il devait suivre pour donner suite à des courriels par exemple niveau dans l’entreprise et scolaire du personnel, heures supplémentaires, etc. Les sujets devaient répondre à 12 courriels quel que soit le type d’interruption auquel il faisait face.

    Au départ, aucune interruption n’a été provoquée et le panel a répondu aux questions comme dans une entreprise, ce qui a constitué la condition de base. Par la suite, un « superviseur » les appelait de façon sporadique pour leur poser des questions relatives aux ressources humaines (par exemple combien d’employés, y compris vous, êtes dans le département aujourd’hui ?). Ces questions étaient donc dans le même contexte que la tâche initiale. Par la suite, le superviseur les appelait pour leur poser des questions qui n’avaient rien à voir avec les ressources humaines et sur des sujets pris au hasard pour stimuler le type d’interruption qui pourrait être créées en condition réelle en entreprise (comme de combien de hamburgers avons-nous besoin pour 240 employés ?).

    Les chercheurs ont alors dressé un tableau des variables dépendantes. L’une d’elle était le temps total pour effectuer une tâche. Les chercheurs ont déduit à chaque fois le temps total des interruptions (ce temps étant de zéro pour la condition de base). Si le temps pour effectuer une tâche était plus grand avec des interruptions, alors cela pouvait révéler qu’un temps additionnel était nécessaire pour finir une tâche après une interruption. D’autres variables ont également été prises en compte comme le stress, la frustration ou encore la pression du temps pour constituer un autre tableau.




    Les résultats des chercheurs ont montré que toute interruption introduit un changement dans le modèle de travail et ne sont donc pas liées en soi au contexte. « Etonnamment, nos résultats montrent qu’un travail interrompu est effectué plus vite. Nous proposons une interprétation. Lorsque les gens sont constamment interrompus, ils développent un mode de travail plus rapide (et écrivent moins) pour compenser le temps qu’ils savent qu’ils vont perdre à cause de cette interruption. Cependant, travailler plus vite avec des interruptions à son prix ; les gens qui sont dans des conditions d’interruptions font l’expérience d’une charge de travail plus lourde, de plus de stress, de frustration, de plus de pression du temps mais fournissent également plus d’efforts (…) nos résultats suggèrent que les interruptions ne changent pas uniquement le rythme du travail mais également les états mentaux et les stratégies ».

    Par la suite, pour la recherche de Mark, des observateurs ont été envoyé observer dans l’ombre des travailleurs (qui en étaient informés) dans de nombreuses entreprises financières mais aussi technologiques pendant trois jours et demi, a expliqué Mark à Fast Company. Les chercheurs ont enregistré les activités de chaque travailleur ainsi que le temps que leur prenait chaque tâche. Ils ont découvert que près de la moitié des interruptions provenaient d’eux même, comme travailler sur un projet et changer d’onglet pour parcourir son mur Facebook, contrairement à une interruption causée par un collègue qui vient parler d’un projet.

    « Les gens doivent changer leurs ressources cognitives ou attentionnelles pour l’orienter vers un sujet complètement différent. Vous devez complètement changer votre façon de penser, cela vous prend un moment pour y revenir et vous rappeler où vous vous étiez arrêté », a expliqué Mark.

    Et pour ceux qui pensent être des exceptions, le consultant en management d’entreprise Peter Drucker, à l’origine de nombreux concepts utilisés dans le monde de l’entreprise (comme l’esprit d’entreprise et l’innovation systématique), a écrit un livre appelé « The Effective Executive » où il s’adresse à ceux-là. « Il y a eu Mozart, bien sûr. Il pouvait, à ce qu’il paraît, travailler sur plusieurs compositions au même moment, toutes des chefs d’œuvre. Mais il est la seule exception connue. Les autres compositeurs prolifiques de première catégorie – Bach par exemple, Handel, Haydn ou Verdi – composait une pièce à la fois. Ils ne commençaient pas la suivante à moins d’avoir fini la précédente ou à moins d’avoir arrêté de travailler dessus à l’instant et l’avoir rangé dans le tiroir. Les cadres peuvent difficilement prétendre être des ‘cadres Mozarts’ ».

    Source : résultat de l'enquête (au format PDF), Fast Company, The Effective Executive

    Et vous ?

    Qu'en pensez-vous ?

  2. #2
    MikeRowSoft
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    Contraintes de performance -> stress -> ralentissement.
    Contraintes familiale -> stress -> mal être.
    Se demander si l'on se réveil pour les bonnes raisons -> pas de prix, mais sincère.

  3. #3
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    Citation Envoyé par Stéphane le calme Voir le message
    Qu'en pensez-vous ?
    je pense que tout est dans le titre "L'interruption d'une tâche est-elle contre-productive ?" cette étude n'a pour but que de déterminer s'il est possible de demander à des employés de faire plusieurs choses en même temps tout en restant productif. Et si l'étude montre que oui, vous pourrez le faire.

    Et pendant ce temps le Sénat estime que le burn-out n’est pas une maladie professionnelle.

    Ce monde va mal.

  4. #4
    MikeRowSoft
    Invité(e)
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    Citation Envoyé par Paul TOTH Voir le message
    je pense que tout est dans le titre "L'interruption d'une tâche est-elle contre-productive ?" cette étude n'a pour but que de déterminer s'il est possible de demander à des employés de faire plusieurs choses en même temps tout en restant productif. Et si l'étude montre que oui, vous pourrez le faire.

    Et pendant ce temps le Sénat estime que le burn-out n’est pas une maladie professionnelle.

    Ce monde va mal.
    Tu n'a pas parler du travail en "aveugle", arriver au point de ne plus savoir comment avancer ou même se que l'on fait vraiment.
    Une réunion peut-être tout aussi fatale, bien que c'est pour se demander si sa fonctionnera en théorie.
    Dernière modification par MikeRowSoft ; 28/07/2015 à 10h46. Motif: Correction de fautes de grammaire et d'orthographe

  5. #5
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    C'est dommage que le test ne se fasse pas également sur :
    1/ une interruption courte (30 secondes)
    2/ une interruption longue (une, deux heures, voire une demi-journée)
    Je suis sur une tâche, typiquement :
    1/ je code, donc création, recherche, commentaires, analyse, etc. concentration intense
    2/ je fais une action mécanique, car on va pas se mentir, des fois les développeurs doivent faire une tâche répétitive on va dire "faire du notepad copié-collé" pendant une heure et demie.

    C'est sûr que dans la première action, "se remettre dans le bain" est compliqué, d'autant plus si l'interruption est longue (le chef veut faire un point de 2 minutes qui dure une heure et demie ; on te demande de corriger en urgence une ano en prod et de faire une livraison à chaud : 2h) que courte ("au fait glutinus, je sais que tu bosses sur un flux SQL, mais tu pourrais me rappeler comment on faire ça en Java : réponse en 30 secondes mais "différente" intellectuellement).

    Et que pour la seconde action, se remettre dans le bain sera toujours rapide, autant que se remettre à marcher par exemple.

    Disent-ils après avoir terminé la grille de 20 minutes.
    A pardon, on n'est pas à l'Assemblée

    PS : j'ai volontairement pris des exemples dans l'informatique mais je pense que dans tout boulot tertiaire, il y a à la fois des tâches créatives et des tâches répétitives, et des interruptions courtes comme longues.

  6. #6
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    L’univers a été constitué par 48 personnes.
    Whaou ! 48 tout de même !
    Hum ... c'est une bonne base pour une bonne étude ca.

  7. #7
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    Ben déjà que le Medef par la voix de Mr. Gattaz, estiment que la mise en application du compte pénibilité risque de devenir anxiogène pour l'entreprenariat, on ne va pas encore imposer le principe du burn-out!

    Et puis Kessdonc le burn-out! juste des arrêts maladie à répétition, limite de l'ordre de la psycho, pas de quoi faire une quelconque relation avec un dysfonctionnement ou un pourrissement des relations professionnelles qui se transforment en pathologie avérées... C'est un peu comme la politique de la chaise vide qui fait pourtant des ravages, mais pas de quoi faire un burn-out! juste une pratique bénéfique histoire de débrayer un peu lorsque l'on est harassé par les fonctions, rien de plus...

  8. #8
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    Bonjour,

    Il me semble que l'article omet de parler du fait que le travail interruptif n'est généralement pas considéré ni dans la charge de travail ni dans les échéances. Ainsi, le problème majeur (et sans doute la source du stress) est que après "n" interruptions qui vous ont pris du temps, vous devez produire le travail planifié sur moins de temps (le temps qui vous reste) et respecter les mêmes échéances. Une deuxième frustration peut dans certains cas venir du fait que les personnes qui ont bénéficié de ces interruptions en auront bénéficié "gratuitement" puisque le coût que cela engendre ne leur sera pas imputé.

    Je pense qu'il faudrait systématiquement prévoir la charge de travail inhérentes aux interruptions dans les plannings. Il est normal que l'on ne se consacre pas à 100% au travail planifiable. Il est normal que des personnes qui travaillent dans un même local communiquent et s'aident l'une l'autre et il est normal que les échanges ne s'équilibrent pas en terme de charge de travail. Par exemple, quelqu'un d'expérimenté et d'efficace sera plus sollicité tandis qu'un débutant désirant apprendre (et soucieux de gagner du temps dans l'exécution de ses tâches) sollicitera plus les autres. Il est aussi normal que le chef de projet interrompe de temps en temps les membres de son équipe pour obtenir des informations et/ou pour recadrer un peu l'exécution des tâches. Mais il me semble évident qu'il faut faire en sorte que les interruptions ne soient pas trop nombreuses et qu'elles se fassent "en douceur".

    Je peux même imaginer que dans certains cas les interruptions sont bénéfiques voire nécessaires. En effet, il est difficile de réaliser du travail demandant de la concentration pendant de longues périodes. D'ailleurs, de nombreuses personnes pratiques des interruptions volontaires de leur travail régulièrement (pause café / cigarette / toilette, déplacement vers l'imprimante, petit passage sur internet, plaisanteries avec les collègues, ...).

    Cordialement,

    André

  9. #9
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    d'accord avec weberan

    j'ajouterai que selon les taches, l'interruption peut être positive ou négative.
    En ce qui me concerne, dans un travail routinier et nécessitant peu de réflexion, une interruption est reposante. Elle change un peu les idées. Elle évite de s'endormir.
    Mais pour un travail pointu demandant un grande concentration, une interruption de 1 minute peut me faire perdre une bonne demie heure et casser ma motivation.

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