Samsung invite les utilisateurs de ses télévisions intelligentes à réfléchir à deux fois
avant de tenir des conversations privées devant elles
Après avoir rappelé que ses télévisions intelligentes pouvaient intercepter les commandes vocales ainsi que les textes associés afin de vous fournir les fonctionnalités de reconnaissance vocale, Samsung a recommandé de ne pas parler de sujets personnels devant ses dispositifs : « s'il vous plaît, sachez que si ce que vous dites inclut des informations personnelles ou sensibles, ces informations feront partie des données interceptées et transmises aux tierces parties via votre utilisation de reconnaissance vocale ».
Bien entendu, pour que vous soyez en mesure d'utiliser des fonctions de reconnaissance vocale interactive, cette fonctionnalité doit être activée au préalable, « bien que vous pourrez contrôler votre télévision en vous servant de certaines commandes vocales prédéfinies ».
Pour Corynne McSherry, directeur légal de l'Electronic Frontier Foundation, à en juger par cette clause, Samsung devait sans doute collecter les commandes vocales pour améliorer les performances de sa télévision : « on dirait qu'ils utilisent un service tiers pour convertir la parole en texte ». Cependant, elle avance que « si j'étais un client, j'aurais aimé savoir qui est cette tierce partie et j'aimerais certainement savoir si mes mots sont transmis sur un canal sécurisé ». Peu de temps après, un activiste de l'EFF a diffusé cette clause sur Twitter en la comparant à la description faite par George Orwell dans sa nouvelle 1984 dans laquelle les écrans de télé écoutaient ce que les gens se disaient chez eux.
Michael Price, avocat pour le compte du Liberty and National Security Program, a déclaré que : « je ne doute pas du fait que ces données sont importantes pour fournir un contenu personnalisé et qui convienne au mieux, mais elles constituent également des informations très personnelles et protégées par la Constitution qui ne devraient pas être vendues à des annonceurs. D'ailleurs elles requièrent que les forces de l'ordre disposent d'un mandat pour pouvoir y avoir accès ».
Samsung a très vite réagi à la controverse suscitée en faisant une déclaration concernant la façon dont la fonctionnalité est utilisée : « après avoir donné son consentement, si un utilisateur se sert de la fonctionnalité de reconnaissance vocale, les données vocales sont fournies à un service tiers pendant une recherche de commande vocale. À ce moment, les données vocales sont envoyées vers un serveur qui va chercher le contenu des requêtes et retourner le contenu désiré à la télévision ». Le constructeur a ajouté qu'il ne conserve pas les données vocales qui ont été interceptées et donc ne les vend pas. Il a également précisé que les propriétaires de télévisions intelligentes ont toujours la capacité de savoir si la commande vocale est activée étant donné qu'une icône de microphone sera visible sur l'écran.
Peu de temps après, suivant les recommandations de Corynne McSherry, le constructeur a mis à jour cette clause en précisant le nom de l'entreprise tierce qui s'occupe de ce service : il s'agit de Nuance Communications Inc. qui est spécialisée dans la reconnaissance vocale.
Source : BBC, Twitter
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