Affaire Bygmalion : Nicolas Sarkozy entendu par les juges
L’ancien président de la République Nicolas Sarkozy est arrivé, mardi 16 février au matin, chez les juges d’instruction parisiens pour être entendu dans l’enquête sur les fausses factures de Bygmalion et les comptes de sa campagne présidentielle en 2012. L’actuel président du parti Les Républicains a été convoqué en vue d’une mise en examen. Mais il pourrait également bénéficier du statut de témoin assisté à l’issue de son audition.
Les investigations portent sur un système de fausses factures qui aurait été destiné à dissimuler une explosion du plafond légal des dépenses de 22,5 millions d’euros. Ces faux auraient eu pour objet d’imputer à l’UMP, alors dirigée par Jean-François Copé et devenue depuis Les Républicains, des dépenses relevant des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy.
Conventions UMP fictives
A la genèse de l’affaire, les soupçons semblaient se concentrer sur l’entourage de Jean-François Copé et la direction de la société de communication Bygmalion. Selon les patrons de Bygmalion, dont certains sont des proches du député et maire de Meaux, ce stratagème aurait notamment été imposé à la société de communication. Ils ont reconnu avoir facturé des conventions UMP fictives pour couvrir des dépenses de meetings.
Mais, aux yeux des enquêteurs, ce dossier est de plus en plus celui des comptes de campagne, donnant aux investigations un tour de plus en plus préoccupant pour l’ancien chef de l’Etat au fil des mois. Dans son livre paru en janvier, La France pour la vie (éditions Plon, 260 pages, 18,90 euros), ce dernier affirme :
« Là encore, on aura sans doute du mal à le croire, c’est pourtant, je le jure, la stricte vérité : je ne connaissais rien de cette société jusqu’à ce que le scandale éclate. »
Car aujourd’hui, l’affaire n’est plus seulement celle des factures Bygmalion. Les enquêteurs s’interrogent en effet désormais sur une ligne « présidentielle » trouvée dans le budget 2012 de l’UMP, qui indique 13,5 millions d’euros de dépenses engagées, alors que 3 millions d’euros seulement ont été communiqués dans le compte de campagne. Des factures de trains, de salles de meetings, d’édition et de distribution de tracts, de sondages. Dans ce nouveau volet de l’affaire, cinq personnes ont été mises en examen en janvier, dont l’ancien directeur de campagne de Nicolas Sarkozy.
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