La Commission européenne s'apprêterait à ouvrir un troisième front contre Google
elle se tourne cette fois vers les services publicitaires du géant de la recherche
La Commission européenne chercherait-elle à ouvrir un troisième front contre Google ? C’est ce que révèlent des sources anonymes « proches du dossier » qui stipulent que la Commission est déterminée à attaquer le géant californien sur un troisième front, ses services publicitaires dans le cadre de l’enquête antitrust toujours en cours.
Cette enquête a été lancée courant 2010, les investigations portaient depuis lors sur les contrats d’exclusivité signés avec les clients, ainsi que les accords avec les éditeurs et les constructeurs. Les premiers imposent aux partenaires de Google d’utiliser les services du géant de la recherche en exclusivité et de ne pas recourir à la concurrence. Le deuxième aspect concerne les contrats conclus avec les constructeurs et éditeurs pour mettre en avant le moteur de recherche Google. À titre d’exemple, Apple aurait reçu un milliard de dollars pour faire de Google le moteur de recherche par défaut de ses appareils.
Margrethe Vestager, commissaire européenne en charge de la concurrence
En avril 2015, la commission européenne, après enquête, a présenté à Google une « communication de griefs » sur sa position dominante. La commission accuse la société de mettre en avant ses propres services au détriment de ceux de ses concurrents dans les résultats de recherche. Elle cite notamment le comparateur de prix Google Shopping. Cette pratique serait « en violation des règles de l’Union européenne en matière d’ententes et d’abus de position dominante », selon les termes de Margrethe Vestager, commissaire européenne en charge de la concurrence. Cela présenterait également à l'utilisateur des résultats qui ne seraient pas les plus pertinents. D'autre part, une enquête est également ouverte concernant des faits de distorsion de concurrence pour son système d’exploitation mobile Android. La peine encourue par Google serait une amende pouvant représenter 10 % de son chiffre d'affaires global, qui a atteint 74,5 milliards de dollars l'année dernière.
Si les procédures antérieures avaient porté sur les deux volets de Google Shopping et le système d’exploitation mobile Android, la Commission semble déterminée à ne plus délaisser la publicité au second rang, surtout que Google tire l’essentiel de son chiffre d’affaires de ses services publicitaires (à hauteur de 90 % sur son dernier trimestre d'activité). Margrethe Vestager aurait envoyé des demandes écrites à des entreprises concurrentes de Google, pour rendre consultables les reproches qu’elles ont à l’encontre de Google et envoyés par leurs soins auparavant. En effet, La Commission avait déjà commencé à solliciter ces entreprises en début d’année pour faire part de leurs reproches vis-à-vis de Google confidentiellement.
Cette procédure laisse à croire que Bruxelles rassemble les preuves nécessaires, avant d’adresser Google pour violation des règles antitrust en vigueur dans l’Union européenne. Si elle se confirme, elle va affirmer la détermination de la Commission européenne à faire face à la firme, et ce, en dépit de la dimension politique qu’a prise l’enquête. Washington s’étant plaint à plusieurs reprises d’un acharnement supposé sur les firmes américaines.
Source : Bloomberg
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Voir aussi :
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