Google cherche à renforcer la sécurité de Chrome face aux ordinateurs quantiques
et expérimenter la cryptographie post-quantique
Bien que l’informatique quantique soit encore à son stade expérimental, Google se prépare d’ores et déjà à l’arrivée des ordinateurs quantiques. Ces machines promettent une véritable révolution sur les performances de calcul, mais elles risquent également de constituer un fardeau pour la sécurité. En effet, dotées d’une puissance sans égale, elles sont tout à fait capables de casser les algorithmes de chiffrement sur lesquels se base le protocole TLS. En d’autres termes, un acteur qui disposera d’un ordinateur quantique pourra lire le contenu des communications chiffrées, c’est donc toute la sécurité d’Internet qui pourrait être remise en cause.
« Si de grands ordinateurs quantiques sont construits, alors ils pourraient être en mesure de briser les primitives cryptographiques asymétriques qui sont actuellement utilisées dans le TLS, le protocole de sécurité derrière le HTTPS », explique Matt Braithwaite, ingénieur chez Google. « De tels ordinateurs quantiques seraient capables de déchiffrer rétrospectivement toute communication Internet qui a été enregistrée aujourd’hui, alors que certaines informations doivent rester confidentielles pendant des décennies. Aussi, la possibilité d’un futur ordinateur quantique est une chose à laquelle nous devrions penser dès aujourd’hui. »
Pour ne pas se laisser faire, les chercheurs en cryptographie pensent déjà à de nouveaux algorithmes de chiffrement capables de résister à l’ascension des ordinateurs quantiques. Google vient d’implémenter un de ces algorithmes entre Chrome et ses serveurs. Baptisé « New Hope », il a été mis au point par quatre mathématiciens. « Leur méthode nous paraissait être l’échange de clé post-quantique le plus prometteur lorsque nous avons fait notre enquête en 2015 », écrit Matt Braithwaite.
« New Hope » vient s’apposer à la protection actuelle et permettra de renforcer la sécurité au sein des dernières versions Canary du navigateur, qui contiennent les dernières fonctionnalités du navigateur. Concrètement, un hacker aura à passer deux protections pour obtenir les clés de chiffrement. Cependant, il ne s’agit pas pour Google de créer un standard de sécurité à adopter par la cryptographie de l’ère post-quantique, mais plutôt de chercher à savoir si ces algorithmes sont vraiment efficaces. D’ailleurs, la firme prévoit de le discontinuer dans deux années après avoir recueilli assez d’informations et d’expérience.
Les utilisateurs de la version Canary de Chrome peuvent savoir si cette protection est utilisée sur certains domaines en ouvrant « les outils de développement », un panneau va alors s’ouvrir. L’onglet « Sécurité » permet de savoir quels algorithmes sont utilisés, celui en question ici s’appelle « CECPQ1 ».
L'algorithme qui protège des attaques quantiques s’appelle « CECPQ1 »
Source : Google
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