«Perception».
Cette «brutalité», que DSK réfute - «c’est sa perception, pas la mienne» -, M. n’est pas la seule à l’évoquer. Ainsi M.A., qui a «effectué une prestation sexuelle» avec l’homme politique en décembre 2010 à Washington en présence de Paszkowski, Roquet et Lagarde, a elle aussi expliqué aux enquêteurs avoir été «choquée» par son comportement. «J’étais sur le ventre allongée sur le lit et lui était sur moi. Pendant notre rapport, j’ai senti que DSK tentait de me sodomiser. Je lui ai alors dit de ne pas continuer car je ne pratiquais pas la sodomie. E. [une autre prostituée, ndlr] est même intervenue en disant d’arrêter car je ne faisais pas ça, en plus il n’avait pas de produit lubrifiant. C’est alors que David Roquet est allé dans la salle de bains pour prendre un pot de crème hydratante […]. Je n’en revenais pas, David Roquet a donné ce pot de crème à DSK, puis David Roquet m’a tenue sur le lit pour que la sodomie puisse se réaliser alors que je ne voulais pas. Le rapport sexuel avec DSK s’est terminé par cette sodomie qui pour moi était violente.»
Dans la foulée de cette audition de M.A., le parquet ouvre en mars 2012 une enquête préliminaire pour «viol». M.A. disparaît alors pendant six mois, silencieuse, ne se présentant pas aux convocations de la justice. Puis envoie un courrier dans lequel elle explique qu’elle ne souhaite pas déposer plainte, que si David Roquet lui a tenu les mains c’était «à titre de jeu sexuel», que si elle avait dans un premier temps refusé le rapport anal, elle l’a ensuite accepté. Considérant «qu’il résulte des déclarations écrites de M.A. […] que celle-ci a eu un rapport sexuel librement consenti», le procureur classe sans suites la procédure. M.A. expliquera bien plus tard avoir pris peur et s’être sentie «lâchée par la police», son témoignage ayant été publié par la presse juste après avoir été recueilli.
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