Facebook généralise le chiffrement du bout en bout dans Messenger
Mais il faudra l'activer manuellement dans chaque conversation
Il y a quelques semaines, WhatsApp avait généralisé le chiffrement du bout en bout pour ses un milliard d’utilisateurs, créant pour l’occasion le service de messagerie chiffré la plus large du monde. Cette semaine, Facebook a annoncé que Messenger va connaitre le même sort afin de permettre à ses 900 millions d’utilisateurs de profiter d’une couche additionnelle de sécurité. Avec Secret Conversations, les messages seront à l’abri de tout espionnage extérieur, les utilisateurs pourront également définir la durée de vie des messages, à la manière de Snapchat afin qu’ils s’effacent après un certain laps de temps.
Bien que les mises à jour récentes des applications de Messenger sur iOS et Android n’ont pas explicitement indiqué la présence de cette fonctionnalité de chiffrement, il est possible d’y accéder dans les paramètres de Messenger. Il suffit d’ouvrir une conversation, appuyer sur le nom du contact en haut de l’écran, puis appuyer sur “conversation secrète” pour l’activer. Il faudra répéter cette manœuvre à chaque fois et pour chaque contact afin de chiffrer les conversations. Il faut noter aussi que le destinataire doit avoir la dernière version de l’application Messenger installée, sinon il ne sera pas possible de profiter de cette fonctionnalité. Certaines fonctionnalités comme l’envoi de GIF ou de vidéos sont indisponibles avec des conversations secrètes.
Les Conversations Secrètes de Messenger s’appuient sur le système de chiffrement de Signal, qui a une bonne réputation au sein de la communauté de sécurité informatique. Il a été développé par Open Whisper Systems qui l’a implémenté au début dans sa propre application Signal avant de conclure des partenariats avec d’autres firmes pour supporter le protocole. Facebook a annoncé dès juillet dernier le nouveau mécanisme de sécurité et a commencé à le tester avec certains utilisateurs. L’application Allo Messenger lancée par Google récemment inclut également ce système de chiffrement.
Contrairement à WhatsApp, le chiffrement de Messenger devra être activé manuellement par l’utilisateur, une décision qui pourrait aider Facebook à éviter les ennuis judiciaires avec les autorités. Mais obliger les utilisateurs à fouiller dans les paramètres de l’application et répéter le processus à chaque fois afin de sécuriser leurs conversations est une décision qui n’a pas plus à tout le monde, à l’image de Christopher Soghoian, l’expert en technologie de l’association américaine de défense des libertés ACLU. Il estime que cela va « favoriser les utilisateurs sensibilisés au sujet et qui ont le temps d’apprendre les réglages de sécurité obscures. »
L'Electronic Frontier Foundation (EFF) a également exprimé son dédain contre Google qui a implémenté le chiffrement du bout en bout de la même façon sur Allo. L'organisation pense que cette pratique n'aide pas à marquer dans les esprits l'intérêt réel du chiffrement et qu’au contraire, les utilisateurs vont l’interpréter dans le mauvais sens. « Allo encourage les utilisateurs à recourir au chiffrement quand ils veulent envoyer un contenu privé et secret, que nous craignons que les utilisateurs aillent interpréter comme sensible, douteux ou embarrassant », a écrit la EFF. « Et si le chiffrement du bout en bout est une fonctionnalité que vous utilisez seulement quand vous voulez cacher ou protéger quelque chose, alors le simple fait de l'utiliser devient une alerte rouge. »
Source : The Business Journal - EFF
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