Après le jeu de Go, Google DeepMind veut tester une intelligence artificielle dans StarCraft II
un jeu vidéo de stratégie en temps réel
Après AlphaGo, l’IA de Google DeepMind qui a terrassé Lee Sedol, l’un des meilleurs joueurs de Go au monde, la filiale de Google, veut tester ses recherches en intelligence artificielle dans des domaines plus complexes, et c’est celui des jeux vidéo qui a été choisi.
« DeepMind a une mission scientifique de repousser les limites de l'IA, en développant des programmes qui peuvent apprendre à résoudre n'importe quel problème complexe sans avoir besoin qu’on leur dise comment le faire », a expliqué la start-up spécialisée dans l’intelligence artificielle. « Les jeux sont l'environnement parfait pour ce faire, ce qui nous permet de développer et de tester des algorithmes d'IA plus intelligents et plus flexibles, rapidement et efficacement, et de fournir un feedback instantané sur la façon dont nous le faisons à travers des scores. »
Le 4 novembre, lors de l’évènement BlizzCon 2016 du studio Blizzard Entertainment, DeepMind a annoncé une collaboration avec la société de développement de jeux vidéo basée en Californie pour ouvrir le jeu StarCraft II aux chercheurs en IA et en apprentissage automatique partout dans le monde. En d’autres termes, StarCraft II sera le nouveau domaine dans lequel DeepMind pourra tester ses recherches en intelligence artificielle. Les compétences acquises dans cet environnement plus complexe pourront ensuite être transférées dans le monde réel. En effet, « StarCraft est un environnement de test intéressant pour la recherche actuelle en IA, car il fournit un pont utile pour la complexité du monde réel », explique Google DeepMind. Et d’ajouter que : « les compétences nécessaires à un agent pour progresser dans l'environnement et bien jouer à StarCraft pourraient finalement être transférées à des tâches réelles. »
Le jeu nous transporte au XXVIe siècle et relate les affrontements entre trois races distinctes pour la domination d’une zone de la Galaxie connue sous le nom de Secteur Koprulu. La première race est celle des Terrans. Avec la surpopulation de la Terre au XXIe siècle, le gouvernement international a décidé d'exiler les individus indésirables, comme les criminels, les cyborgs ou les mutants, dans le Secteur Koprulu. Les Terrans sont leurs descendants. La deuxième race est celle des Zergs, une race d’insectes modifiés génétiquement et obsédés par l’assimilation des autres espèces de la Galaxie, et enfin, les Protoss, une race d’humanoïdes disposant de technologies et de pouvoirs psychiques très avancés cherchant à préserver leur civilisation de la menace des Zergs.
Au début d'une partie de StarCraft, les joueurs choisissent l'une des trois races, chacune ayant des unités distinctes et ses propres mécanismes de jeu. StarCraft demande au joueur de récolter des ressources (gaz, minerai) pour construire des bases militaires et créer des troupes ou unités. Le joueur adverse construit sa base en même temps, mais l’environnement visible par chaque joueur ne va pas au-delà de la portée de ses propres unités. Ainsi, les joueurs doivent envoyer des unités pour explorer des zones non visibles afin d'obtenir des informations sur leur adversaire, puis se souvenir de cette information sur une longue période de temps.
Les défis à relever sont bien plus complexes que ceux dans les jeux de Go et d’échec. Ici, l’environnement est partiellement observable, contrairement aux jeux de Go et d’échec où l’information est parfaite. « Et c'est un jeu de stratégie en temps réel », explique DeepMind, c’est-à-dire que « les deux joueurs jouent simultanément, donc chaque décision doit être calculée rapidement et efficacement. » Jouer à StarCraft demande également à l’IA d’utiliser sa mémoire : « Un agent capable de jouer à StarCraft devra démontrer une utilisation efficace de la mémoire, une capacité à planifier sur une longue période et la capacité d'adapter les plans en fonction de nouvelles informations. »
L’objectif est de créer une IA joueuse de StarCraft, capable de battre les humains tout en étant soumise plus ou moins aux mêmes limitations. Pour cela, DeepMind a travaillé avec l’équipe de StarCraft pour développer une API « permettant le contrôle programmatique des unités individuelles et l'accès à l'état complet du jeu (avec de nouvelles options également) ». Tout comme les humains, l’IA devrait jouer à partir de l’information visuelle. Pour cela, la filiale de Google a développé une interface qui simplifie les graphismes de StarCraft II en éléments visuels de base (des pixels, comme vous pouvez le voir dans la vidéo suivante) qui sont mieux adaptés pour alimenter le système d’apprentissage automatique.
Source : Google DeepMind
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