Donald Trump se servirait de son téléphone personnel Android pour faire des Tweets,
et le secrétaire de presse de la Maison-Blanche a tweeté son MdP
Le New York Times a rapporté que le nouveau locataire de la Maison Blanche se sert encore de son ancien téléphone Android non sécurisé. Même s’il s’en sert principalement pour poster des Tweets et non des appels, le quotidien rappelle qu'on ne dispose pas de suffisamment d’informations quant aux mesures de sécurité déployées sur le dispositif, encore moins sur son degré de vulnérabilité si un pirate voulait voler des données, voire pirater son compte Twitter.
Voici quelques préoccupations que des experts en sécurité ont formulées :
- il n'est pas clair si l'appareil et ses fonctions, comme les messages texte, sont chiffrés pour contrecarrer le piratage ;
- l'appareil pourrait être plus vulnérable au piratage informatique s'il est utilisé sur des réseaux Wi-Fi et cellulaires non sécurisés, par exemple lorsque Trump se déplace entre les réunions ou n'importe où en dehors de la Maison Blanche ;
- les pirates pourraient accéder à l'appareil pour allumer l'appareil photo et le microphone ;
- les dispositifs Stingray, un type d'outil de surveillance souvent utilisé par les forces de l'ordre, peuvent suivre l'emplacement d'un dispositif et d'autres informations.
« Le minimum absolu que Trump pourrait observer pour protéger notre nation est d'utiliser un dispositif sécurisé pour le protéger des espions étrangers et d'autres menaces », a déclaré le sénateur Ron Wyden, un démocrate de l'Oregon, au Comité du renseignement. « Cela relèverait d’une irresponsabilité extrême de la part de notre commandant en chef d'utiliser un dispositif non sécurisé qui pourrait facilement être piraté ».
« Il y a beaucoup d’interrogations, mais il est évident qu'il y a souvent des vulnérabilités dans nos téléphones et nos systèmes Internet - et il est essentiel que les gens prennent des précautions pour s'assurer que leurs informations sensibles sont protégées contre les pirates informatiques et autres acteurs malveillants », a déclaré Neema Singh Guliani , Conseiller législatif auprès de l'American Civil Liberties Union.
Avi Rosen, PDG du spécialiste de la sécurité mobile Kaymera, a rappelé que « le président aurait reçu un téléphone sécurisé par la NSA » et s’est demandé qui utilise l'ancien téléphone Android de Donald Trump pour faire des Tweets. « Quels autres renseignements et services renferme-t-il ? Y a-t-il des mesures de sécurité ? Les appareils mobiles sont extrêmement vulnérables à une exploitation par des pirates informatiques et peuvent être transformés en dispositifs de surveillance - enregistrement des conversations, pistage de la géolocalisation, capture et transmission des données sur les appareils et même prise de séquences vidéo », a-t-il continué.
Rosen a prévenu que « si le président, ou même quelqu’un dans son équipe, utilise un second dispositif, il doit être totalement protégé contre toutes les menaces. Il suffit de cliquer sur un seul lien malveillant ou d'ouvrir un fichier joint qui semble innocent pour compromettre l'appareil, et ceux-ci peuvent facilement ressembler à ceux qui proviennent d'une source de confiance ».
L'utilisation d’un dispositif personnel par le président intervient dans un contexte où il a été reproché à Hillary Clinton d’avoir utilisé une adresse mail personnelle et un serveur quand elle était secrétaire d'État. Sans compter le fait que le second téléphone intelligent de la chancelière allemande Angela Merkel, qu'elle utilisait pour les affaires du parti, a été piraté par plusieurs agences de renseignement parmi lesquelles figurait la NSA.
En 2009, Barack Obama s'est battu pour devenir le premier président avec un smartphone. Bien qu'il ait remporté la victoire, l'utilisation d'un dispositif sécurisé octroyé par la Maison Blanche s’est accompagnée de nombreuses règles.
En plus du rapport du New York Times affirmant que le président Trump utilise toujours son téléphone Android non sécurisé pour continuer à poster des missives sur Twitter, il semble que le secrétaire de presse de la Maison-Blanche, Sean Spicer, a affiché au moins deux fois le mot de passe de son compte Twitter officiel de la Maison-Blanche. Les spéculations sur la façon dont le secrétaire de presse a pu commettre cette erreur.
Source : New York Times, RT
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