Linux 4.10 est disponible en téléchargement et apporte le support de la virtualisation GPU,
et une amélioration du système de fichiers
Linus Torvald a annoncé la disponibilité générale du noyau Linux 4.10. Son développement aura duré plus de 7 semaines au cours desquelles il a reçu un total de 8 snapshots RC (Release Candidate) qui ont implémenté toutes les modifications dont vous pourrez désormais profiter.
Cette mouture s’accompagne du support d’Intel GVT-g pour KVM (aussi connu sous le nom de KVMGT), une solution de virtualisation GPU complète. Cette fonctionnalité est basée sur un nouveau framework VFIO Mediated Device. Contrairement aux alternatives de transfert direct, le framework de périphériques médiatisés permet à KVMGT d'offrir un GPU virtuel complet doté de fonctions GPU complètes à chacun des invités virtualisés, avec une partie des ressources critiques assignées directement, tout en ayant des performances proches du natif. La capacité d'exécuter un pilote graphique natif à l'intérieur d'une machine virtuelle, sans intervention de l'hyperviseur dans les chemins critiques de performances, permet d'obtenir un bon équilibre entre les fonctionnalités de performance, de fonctionnalité et de partage.
Dans les systèmes modernes avec plusieurs processeurs, différents modules de mémoire sont physiquement connectés à différentes CPU. Dans ces systèmes NUMA, les accès à la mémoire locale sont plus rapides que les accès à la mémoire connectée à d'autres processeurs. Lorsqu'une tâche est multi-thread, différents threads peuvent s'exécuter en même temps dans différentes CPU ; Si ces threads essaient d'accéder et de modifier la même mémoire, ils peuvent avoir des problèmes de performances en raison des coûts de synchronisation des caches CPU. Aussi, Linux 4.10 apporte l’outil “perf c2c” (c2c pour “cache to cache”) pour analyser et retracer les problèmes de performance causés par le faux partage sur les systèmes NUMA. L'outil est basé sur la latence de charge du x86 et les événements précis fournis par les processeurs Intel.
Avec Linux 4.10, l’outil “perf sched timehist“ fournit une analyse des événements d'ordonnancement.
Linux 4.10 apporte une amélioration du mécanisme de gestion de write back, cette méthode de stockage dans laquelle des données sont écrites dans le cache chaque fois qu'un changement se produit, mais est également écrit dans l'emplacement correspondant dans la mémoire principale uniquement à des intervalles spécifiés ou sous certaines conditions. L’objectif est de « rendre plus difficile à des évènements d’écriture lourds la monopolisation de la file d'attente des demandes d'E / S, et de fournir ainsi une expérience plus agréable sur les desktops et les shells Linux que ce à quoi les gens étaient habitués ».
Notons également l’implémentation expérimentale d’un cache raid5 write back dans le sous-système MD (Multiple Devices) dont le but est « d'agréger les écritures pour créer une écriture pleine bande et de réduire le read-modify-write. Il est utile pour la charge de travail qui fait l'écriture séquentielle et suit fsync par exemple ».
Linux 4.10 est livré avec une amélioration du système de fichiers. Nous pouvons citer des améliorations au niveau de :
- ext4 : interdit la journalisation des données lorsque les données sont chiffrées, prend en charge DAX iomap ;
- UBIFS : ajout d'une prise en charge du chiffrement des fichiers à l'aide de la structure fscrypt ;
- BEFS : ajout du support de l’export NFS.
Notons aussi des améliorations au niveau de la gestion de mémoire, de la virtualisation et de la sécurité. Le support de l'architecture ARM a été considérablement amélioré et de nombreux pilotes ont été mis à jour, en particulier pour les GPU AMD Radeon.
À propos de Linux 4.10, Linus a déclaré « dans l’ensemble, 4.10 n’a pas été aussi petit que nous avions prévu au départ. Après la grosse publication de 4.9, je m’attendais à quelque chose de plutôt discret, mais cela s’est terminé en une publication dans la moyenne des standards kernel modernes ».
Le kernel Linux 4.10 est maintenant considéré comme le noyau principal, ce qui signifie que même s'il s'agit de la version la plus avancée disponible sur le marché, il n'est pas encore recommandé pour le déploiement dans les systèmes d'exploitation Linux.
Source : liste de diffusion Linux, note de version
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