Charlemagne a fait l'unité européenne par le glaive, Emmanuel Macron a choisi le verbe. À Aix-la-Chappelle, où il se rendra mercredi soir, son tropisme européen reçoit une première récompense, toute symbolique,
le « prix international Charlemagne », qui couronne ceux qui s'engagent pour « l'unification européenne ». Angela Merkel avait reçu ce prix en 2008. Elle a accepté de prononcer l'éloge préalable, la laudatio, en l'honneur du président français. Puis, celui-ci en profitera pour prononcer son quatrième discours européen après celui de la Sorbonne, celui de la Pnyx, à Athènes, celui de Strasbourg, devant les eurodéputés.
La sortie des Américains de l'accord sur le nucléaire iranien amène le président français à déplacer l'axe central de son discours. Avant la déclaration de Donald Trump, Macron comptait déployer sa vision européenne à long terme. Finalement, il insistera plutôt sur l'impérieuse nécessité d'une Europe forte et sur l'urgence d'agir collectivement dans un monde incertain. Il devrait inviter les Allemands à prendre la coresponsabilité d'une Europe puissante dans la partie dangereuse qui se joue à l'échelle mondiale.
Partager