"C’est valorisant de savoir que ses volailles sont à l’Elysée, explique Aloïs Gury.
Mais c’est aussi frustrant parce qu’on se dit qu’on travaille 80 heures par semaine et qu’on a parfois du mal à joindre les deux bouts, alors que les produits sont mis en grande pompe sur les tables. J’en ai marre de survivre."
A 33 ans, il travaille seul et élève 16 000 volailles de Bresse chaque année. Mais depuis trois ans, il n’a pas trouvé son modèle économique et cumule les factures alors qu’il doit payer plus de 2000 euros de loyers et de crédits par mois.
Avouant ne pas pouvoir acheter lui-même toute la nourriture pour son foyer (il vit en couple, avec un enfant), Aloïs Gury doit faire face à une situation très compliquée : "
Quand on va faire des courses, on va dans des magasins hard-discount, on essaie de trouver le moins cher ainsi que des promotions. Ma mère m’amène une cinquantaine d’euros de nourriture chaque semaine… Des relances, on en a parce qu’on a dépassé le délai de paiement. On reçoit aussi parfois des lettres d’huissier parce qu’on n’a pas répondu à une deuxième lettre de relance."
Arborant un gilet jaune, cet éleveur bressan y est également allé de sa petite vidéo sur les réseaux sociaux pour interpeller Emmanuel Macron. Emu aux larmes, il a prévenu : "Faîtes ce que vous voulez mais faîtes quelque chose parce que c’est en train de péter. On en a tous marre, tous. J’aimerais bien que vous donniez des solutions. J’attends votre réponse, monsieur Macron."
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