Pour atténuer la colère des "gilets jaunes", Emmanuel Macron a promis mardi un mécanisme de gel des augmentations de taxes sur les carburants en cas de hausse brutale des prix du pétrole. Un dispositif largement inspiré de la TIPP flottante mise en place par le gouvernement de Lionel Jospin au début des années 2000.
Une mesure coûteuse qui pourrait faire sortir la France des accords de Maastricht, selon François Ecalle, ancien rapporteur général à la Cour des comptes et spécialiste des finances publiques, auteur de plusieurs analyses sur la TIPP sur son blog fipeco.fr.
L'Etat peut-il se permettre une mesure aussi coûteuse ?
Ce qui est sûr, c'est que ça peut coûter très cher, très vite. Tout est relatif, bien sûr, car la TIPP ne représente que 30 milliards d'euros sur les 1.000 milliards d'euros de prélèvements obligatoires.
Mais si vous baissez la taxe sur les carburants de 10%, cela fait tout de même 3 milliards d'euros, c'est-à-dire un dixième de point de PIB (0,1%). Or, la France est dans un cadre budgétaire contraint avec un déficit de 2,8%-2,9%.
Avec 0,1 point supplémentaire, elle pourrait se rapprocher dangereusement de la barre fatidique des 3% de déficit public qui la ferait sortir des clous budgétaires européens.
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