Si, pour l'instant, aucun membre des forces de l'ordre n'a refusé de se servir d'un LBD, la réticence est belle et bien présente, autant par crainte de blesser grièvement quelqu’un, que par peur des poursuites en justice. "C'est un peu au petit bonheur la chance, je ne suis pas totalement rassuré quand j'utilise cette arme", confie Serge au micro d'Europe 1, un CRS habilité LBD. "Depuis un peu plus d’un an, ce sentiment de peur lors de l’utilisation du LBD est de plus en plus présent chez les collègues", confirme un autre CRS à Europe 1 qui évoque notamment "
le risque de se retrouver au pénal". Un autre policier, qui a refusé d’être habilité LBD confie : "
La pauvreté de la formation (quelques tirs seulement en milieu calme et sur cible immobile) n'est pas convaincante pour prendre la responsabilité d’une arme qui peut faire de très gros dégâts."
Un manque de confiance dans son équipement qui a déjà fait hésiter Serge au moment d'appuyer sur la détente "parce que c'était trop loin, ou bien parce qu'il y avait trop de monde autour de la cible, ou qu'elle était trop mobile", explique-t-il. "Quand je suis pratiquement sûr, ou qu'il y a beaucoup de chances pour que mon tir atteigne ma cible, je tire.
Mais il y en a un tiers que je ne peux pas faire, car je sais que ça n'ira pas au 'but', et qu'il y aura un problème", affirme le CRS.
Et Serge n'est pas le seul à avoir ce sentiment : plusieurs CRS de différentes compagnies ont confié avoir le même ressenti. Et d’après les informations d’Europe 1, le doute est en effet permis : en test, entre deux tirs identiques, il a été relevé 14 centimètres de différence à l’impact après un tir de LBD. Mais surtout, ce qu’il faut savoir, c’est que
l’arme est réglée pour tirer à 30 mètres de la cible. Si, par exemple, en manifestation, vous êtes à 20 mètres, le point touché sera 15 centimètres plus haut que celui visé. Or il n’y a aucune indication de distance intégrée à l’arme quand on vise.
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