Je ne vois pas en quoi les gauchistes "moralistes moralisants donneurs de leçons" auraient un impact sur l'ensemble de l'électorat plus qu'ils n'en n'ont actuellement. Si l'on devait avoir un second tour Mélenchon/Le Pen, je ne pense pas que l'ensemble des media s'enflammeraient pour défendre les "valeurs républicaines", comme si la cinquième république était vertueuse alors qu'on voit tous les jours qu'elle permet à n'importe quel opportuniste de se comporter en dictateur et de nommer par exemple un justiciable accusé de viol comme ministre de l'intérieur. Il est fort probable qu'une bonne partie des media parleraient alors de peste contre le choléra en ne donnant aucune consigne de vote, car les ultralibéraux auxquels ils appartiennent pourraient s'entendre plus facilement avec Le Pen plutôt qu'avec un Mélenchon qui sur le papier est plus dangereux pour leur système, alors qu'un Trump version française ne les gênent pas fondamentalement.
Quant au LR modéré, le dernier que j'ai connu s'appelait Philippe Seguin, autant dire qu'ils ont disparus depuis longtemps en même temps que le centre s'est déplacé vers l'extrême droite. Dernièrement j'entendais Bayrou, soutien actif de Macron, affirmer que les licenciements chez Bridgestone étaient la cause de trop fortes taxations sur les entreprises, comme si elles devaient pouvoir s'exonérer de toute participation au financement de la société dans laquelle pourtant elles prospèrent. Les charges sur les entreprises ont pourtant déjà été drastiquement réduites ces dernières années mais ce n'est jamais assez, il en faut toujours plus, c'est le même discours extrémiste qu'on entend depuis des lustres, de même que la théorie du ruissellement.
Et en même temps que l'on diminue les taxes sur les entreprises on détruit le code du travail et ce n'est jamais assez non plus, Macron en a remis une deuxième couche derrière Hollande et ce n'est pas la dernière, on s'attaque aussi aux chômeurs, au système de retraite, on laisse dépérir le système de santé, etc. Et l'on appelle cela "le centre". L'appellation n'est pas contrôlée, c'est un produit frauduleux, une étiquette accolée sur une bouteille de picrate empoisonnée pour nous faire perdre le sens de l'équilibre.
Partant de ce constat, il possible aussi que la peur des extrêmes perde de son efficacité puisque nous sommes déjà gouvernés par des extrémistes qui, en complément de réformes anti sociales, n'hésitent pas à amputer des manifestants pour donner l'exemple, organisent un
acharnement judiciaire contre des manifestants pacifistes et
menacent ouvertement les journalistes et la liberté de la presse.
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