«Pendant la crise sanitaire, les flux migratoires se sont considérablement réduits, observe-t-on à l'Élysée. Mais à la sortie, nous nous attendons à une reprise de la pression migratoire pour l'ensemble des pays européens». Dont la France donc, alors que le pays entre dans une année présidentielle. Or «
le taux d'acceptabilité de l'immigration dans notre pays, et dans les autres pays européens, est de plus en plus bas», souligne-t-on à l'Élysée. Comme s'il était indexé sur la progression de Marine Le Pen dans les sondages. La question de l'immigration menace ainsi de rejoindre celle de la sécurité, thèmes de prédilection du RN, au cœur du débat présidentiel. Or sur l'immigration, l'ambition du chef de l'État s'est heurtée à la crise sanitaire.
Dans un entretien accordé au magazine Valeurs Actuelles à l'occasion d'un déplacement à Mayotte, il s'était donné pour objectif de réaliser 100% des obligations de quitter le territoire français (OQTF) à la fin de son quinquennat. À l’époque, seulement 17% étaient réalisées. Avec autour de 30% aujourd'hui, il en est loin. «La crise sanitaire a complètement changé la donne et le travail des services», explique-t-on dans l'entourage du chef de l'État. Il s'agit désormais d'appliquer au maximum les reconduites à la frontière, autant que possible. Pour y parvenir, Emmanuel Macron veut activer deux leviers, sans passer par la voie législative pour laquelle il n'y a désormais plus assez de temps avant la fin de son mandat.
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