Et là, je tiens à dire que ça devient inquiétant.
On ne va pas pouvoir tout financer. C’est-à-dire qu’on ne va pas pouvoir payer nos impôts directs et indirects, et participer à l’achat de matériel Montessori, et aider à financer la production de beurre local et contribuer à l’achat d’un algographe par un musée national. Jusqu’à quel point les initiatives personnelles peuvent-elles remplacer les politiques publiques? Le problème c’est qu’on a le soupçon permanent que l’argent donné à l’État n’est pas correctement employé. Le financement participatif permet de choisir quelle politique on va encourager (une agriculture bio, des pédagogies alternatives, du made in France) et donc de reprendre le pouvoir –ce que le choix de nos gouvernants, via les élections, ne permet plus.
Ce retour au local pose évidemment une autre question, celle de l’inégalité puisque chacun va donner en priorité pour son réseau géographique. On va financer le passage au Montessori de son école de quartier plutôt que d’un établissement à l’autre bout de la France. Si on retourne au niveau local, on ne peut plus redistribuer au niveau national pour rééquilibrer les inégalités.
Partager