De l'échec
La constante de l'échec est qu'il est formateur. Depuis notre plus tendre enfance, nous tombons et nous nous relevons. C'est lorsque nous ne nous relevons plus que nous sommes perdus.
Nous pouvons échouer dans la vie de tous les jours, tous les jours, dans le choix d'un itinéraire, lors du remplissage d'une grille de jeu, lors d'un tir au but, c'est-à-dire que l'échec fait partie de l'ADN de notre vie.
En affaire, se lancer dans une aventure économique est une activité risquée qui mène bien trop souvent à l'échec. Même lors d'un rachat d'une activité existante, la personnalité du gérant étant différente du précédent, les relations avec les partenaires ou les clients sont différentes et cela impacte l'activité en question. Cela est d'autant plus vrai lorsque le gérant est directement impliqué avec la clientèle, petit commerce, activités de bouche.
L'important dans la prise de risque économique est de savoir combien l'entrepreneur est prêt à perdre, s'il joue avec son argent ou non, s'il mise ses biens personnels. Risquer une somme de 500 K€ ne représente pas la même perte pour tout un chacun. C'est la représentativité de cette somme dans la richesse du preneur de risque qui détermine si le risque est important ou non.
Jeff Bezos, le gros brûleur de cash, a très bien compris ce mécanisme. Ce n'est pas son cash qu'il brûle, non lui il l'encaisse, sa fortune dépasse les 70 Mds de $. L'entreprise qu'il a créé et qu'il dirige, Amazon, a un rapport de dette sur capital de 3,89 pour une capitalisation estimée en 2016 à 389 Mds de $. C'est le cas typique de l'entreprise trop grosse pour tomber. Ceux qui ont misé sur lui sont obligés de continuer s'ils ne veulent pas perdre leur argent, et son pays aussi.
Drahi, Altice, «*Together has no limit*», connaît le risque aussi. Ses créanciers, les banques continuent à prêter de l'argent à son entreprise car les taux sont bons, pour le prêteur, et plus le taux d'emprunt d'Altice est élevé, plus les banques sont sûres de sa chute, plus elle s'assurent une reprise pas la collectivité. C'est l'annonce du bon collectivisme à la française, le collectivisme pour les plus riches, une reprise dans le genre de Vivendi.
Quant à Elon Musk, sa maîtrise du risque est à prendre en exemple, étant donné ses réalisations. Pour me référer à l'article ci-dessus, je veux bien me faire jeter d'une entreprise et me retrouver à la tête de 15 Mds de $. Son projet Space X est fantastique, j'applaudis, bien que j'aurais aimé voir l'atterrissage de la fusée depuis le sol, à proximité, dans la vidéo ci-dessus. Sa maxi entreprise de fabrication de piles, trop coûteux, trop grand, je n'y crois pas, bien que s'il réussit à vendre des installations de stockage d'énergie, cela marchera peut-être.
L'Hyperloop de Toulouse, hormis soutirer des subventions à l'état français et aux collectivités locales, ce qui sera la réussite de cette entreprise, je n'y crois pas. Nous avons testé l'aérotrain Bertin entre Paris et Orléans dans les années 70, le coût d'infrastructure étant prohibitif, cela n'a pas marché. Le train à sustentation magnétique allemand développé depuis 30 ans, dont le coût est d'1 milliard d'€, n'est pas encore rentable.
En conclusion, je dirai que le risque fait partie de notre vie, nous y somme confrontés à chaque instant, nous le maîtrisons dans nos domaines d'expérience ou d'expertise, et pour certains, le risque, c'est un bon business.
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