L’intelligence artificielle : clé du futur pour dominer sur les nations
D’après le président russe, Vladimir Poutine
Le premier septembre est jour officiel de rentrée scolaire en Russie. Ce jour particulier, connu sous le nom de Knowledge Day, est encadré par un cadre légal et donc pris très au sérieux par les autorités russes. C’est l’occasion pour la plus haute autorité du pays de passer des messages stratégiques à la jeunesse. Cette année encore, Vladimir Poutine s’est prêté au jeu et a abordé un sujet qui s’inscrit dans l’actuel contexte de cyberguerre : celui de l’intelligence artificielle.
« L’intelligence artificielle est le futur, pas seulement pour la Russie, mais pour toute lhumanité. Avec elle, arrivent d’énormes opportunités, mais également des menaces qu’il est difficile de prédire. Celui qui réussira à s’imposer comme leader dans cette sphère sera le maître du monde », a-t-il lancé à des étudiants et enseignants de 16 000 écoles, scotchés devant leurs écrans pour écouter le message retransmis par voie de satellite.
Une déclaration qui vient confirmer que la course à l’armement cybernétique bat son plein entre la Russie et les États-Unis (que le président russe n’a certes pas cités). Le contexte fait de tensions entre ces deux pays, notamment depuis les présumées cyberattaques de groupes de cybercriminels russes contre des organes du Parti démocrate américain, justifie une telle analyse. Mais, doit-on uniquement faire mention de la Russie et des États-Unis dans cette sphère ? Celle de l’intelligence artificielle ? Assurément, non car ce serait faire fi d’autres acteurs.
Si l’on s’en tient à la déclaration de Vladimir Poutine, alors la Chine est rendue à moins d’une dizaine d’années de devenir maître du monde. L’empire du Milieu a en effet affiché l’ambition de devenir numéro un mondial dans ce domaine d’ici à 2025. Le gouvernement chinois a, il y a bientôt deux mois, publié son plan national pour l’émergence de l’intelligence artificielle et il en ressort qu’après avoir fait passer les investissements en la matière à 22,15 milliards de dollars d’ici à l’horizon 2020, ce pays entend les tripler entre 2020 et 2025.
Que dire de la France ? On sait avec la publication (courant janvier) de la feuille de route pour le développement de l’intelligence artificielle que des efforts sont faits au pays d’Emmanuel Macron pour rester dans la course de ce qui, d’après Vladimir Poutine, est le nouveau Graal. Ici, il est question d’injecter 1,5 milliard d’euros pour les dix années à venir, lesquels viennent s’ajouter à 500 millions d’euros préalablement programmés. Des chiffres à mettre en parallèle avec ceux de la Chine : chacun jugera.
Vladimir Poutine n’a, semble-t-il, pas exagéré en parlant de domination sur les nations. Une relecture du rapport « France IA » laisse en effet entrevoir les géants de l’IT américain comme une menace pour la souveraineté des États abonnés à cette abondante offre d’intelligence artificielle « venue d’ailleurs ». Difficile en effet d’ignorer les GAFA avec leur « pression marketing, publicitaire et commerciale », leur « domination de plus en plus accentuée en matière de flux d’échanges et de collectes de la donnée » ou leur statut de « seuls […] acteurs […] disposant d’une capacité de calcul suffisante [pour] proposer aux entreprises des services d’intelligence artificielle », comme consigné dans le rapport.
Les États-Unis, comme dans une panoplie d’autres domaines, mènent pour le moment la barque en matière d’intelligence artificielle. Il ne reste plus qu’à espérer que le fusil change d’épaule en faveur de la Russie. Poutine a en effet promis que son pays partagerait son savoir-faire en la matière pour qu’il n’y ait pas de monopole.
Sources : RT, Rapport FranceIA (PDF)
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Les dépenses en matière d'IA et de systèmes cognitifs vont atteindre les 12,5 milliards de dollars cette année, selon des prévisions de l'IDC
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