Facebook a cartographié les populations de 23 pays dans le monde
alors que l'entreprise envisage d'utiliser les satellites pour développer l'Internet
Non seulement Facebook est déjà en mesure de savoir ce qu’au moins 2 milliards des personnes habitant la planète Terre « aiment ou n’apprécient pas », mais en plus, le réseau social qui figure parmi les plus populaires au monde connait déjà la répartition géographique exacte de ses utilisateurs dans au moins 23 pays du globe. Rappelons que Facebook s'est donné pour mission de connecter le monde partout sur la planète.
En combinant les informations issues des recensements menés par différents gouvernements avec les données obtenues à partir de satellites spatiaux, le géant des réseaux sociaux a réussi à cartographier avec une relative précision l’emplacement de l’ensemble des personnes vivant dans 23 pays à travers le monde. La technologie de cartographie développée par Facebook est censée être utilisée par l’entreprise technologique pour l’aider à apprécier la répartition des masses des populations qui peuplent la planète. De cette manière, Facebook pense être capable de déterminer la meilleure façon d’offrir un accès à Internet aux différents recoins de la planète et d’amener les gens à se connecter à Internet.
Janna Lewis est responsable de partenariats stratégiques et d’approvisionnement stratégique chez Facebook. Elle travaille avec divers partenaires de l’industrie aérospatiale pour construire un réseau structuré capable de desservir l’ensemble de la planète. D’après elle, la technologie développée par Facebook peut être utilisée à la manière d’un dispositif de localisation pour suivre ou identifier n’importe quelle structure artificielle, quel que soit le pays dans lequel elle se trouve, avec une résolution de cinq mètres. Elle a cependant tenu à préciser que ce n’est pas la fonction première de ce système.
Pendant son intervention lors du Forum de la technologie et de l’investissement spatial parrainé par Space Foundation qui se tenait à San Francisco, elle a déclaré : « Les satellites sont passionnants pour nous. Les données que nous avons pu collecter jusqu’à présent suggèrent que la meilleure façon de se connecter dans les villes, c’est en exploitant un accès à Internet disponible depuis le ciel. C’est la raison pour laquelle nous essayons de relier les habitants de la stratosphère avec l’espace avec des ballons, des drones, des satellites, et d’autres engins volants ne nécessitant pas la présence d’un pilote à leur bord. »
L’année dernière, Facebook a déclaré avoir réussi à cartographier 20 pays. Le nouveau chiffre annoncé (23) témoigne des progrès notables de la société d’Internet, même s’ils peuvent paraitre lents. D’un point de vue plus global, la technologie de cartographie fait partie d’un effort beaucoup plus large de la part des entreprises technologiques américaines pour profiter de l’importante masse de données mise à leur disposition par les centaines de satellites en orbite autour de la terre.
« Toutes ces données satellitaires proviennent de l’espace, et certaines personnes essaient de voir dans quelle mesure elles peuvent les exploiter pour se créer plus d’opportunités d’affaires », a confié Edward Swallow, vice-président des systèmes civils et commerciaux de l’Aerospace Corporation, une entité créée par le gouvernement américain en 1960 pour protéger la prééminence des États-Unis dans l’espace.
L’un des concurrents de Facebook, Google, a par exemple vendu son entreprise d’imagerie par satellite, anciennement Skybox, plus tôt cette année « parce qu’il a découvert qu’il pouvait obtenir les données sans avoir ses propres satellites », a déclaré Swallow à CNBC dans une interview. Les investissements liés à l’espace et le développement du marché sont influencés par deux facteurs : le coût décisif du lancement des satellites et la richesse des données qu’ils produisent.
Les nouvelles entreprises aérospatiales comme SpaceX d’Elon Musk, Blue Origin de Jeff Bezos ou encore Virgin Galactic et Virgin Orbit de Richard Branson, ont réduit de manière considérable les coûts liés au lancement d’un satellite en orbite terrestre basse. Une nouvelle étape de transition semble se profiler à l'horizon qui conduira probablement les sociétés humaines vers une période hégémonique multipolaire marquée par la domination des entités technologiques et privées. Facebook semble bien parti pour faire partie de ce carré restreint sous l'impulsion de son programme controversé Free basics.
Source : CNBC
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