Facebook pourrait payer les ayants droit d'œuvres musicales
Pour que ses utilisateurs puissent légalement inclure des musiques dans leurs vidéos
La publication et la lecture de vidéos ont explosé sur le réseau social de Facebook au cours des dernières années. Malheureusement, bon nombre des vidéos qu’on y rencontre intègrent des musiques ou des enregistrements audio protégés pour lesquels Facebook ne détient aucun droit. D’un autre côté, les lois actuelles autorisent les ayants droit de ces œuvres (les séquences audio protégées) à exiger la suppression des vidéos litigieuses du réseau social de Facebook.
Ces ayants droit ont négocié pendant des mois avec l’entreprise d’Internet pour essayer de trouver une solution capable de satisfaire toutes les parties prenantes. En fin de compte, Facebook a promis de mettre en place un système permettant d’identifier et de marquer les musiques et autres enregistrements audio protégés dont l’utilisation sur son réseau social enfreindrait les droits d’auteurs. Le système évoqué par Facebook devait fonctionner à la manière du Content ID de YouTube qui permet de détecter puis de supprimer des clips vidéo partagés par des internautes qui ne disposent d’aucun droit pouvant justifier l’usage qu’ils en font.
Cette situation a conduit l’entreprise d’Internet à annoncer, il y a deux ans, « Rights Manager », sa technologie maison qui était censée répondre aux attentes des ayants droit. Mais des sources proches du dossier ont confié au média Bloomberg que le projet initié par Facebook prenait beaucoup trop de temps pour être finalisé et que cette situation exaspérait les ayants droit. Facebook devait accélérer le développement de « Rights Manager » et trouver un autre moyen de satisfaire les ayants droit dans l’immédiat.
C’est l’une des raisons qui a probablement poussé Facebook, le mois dernier, a racheté Source3, une startup basée à New York qui opère dans le secteur du divertissement numérique de manière globale. Source3 a développé une technologie destinée à combattre le contenu vidéo piraté. Cette société a été fondée en 2014 en tant que société de gestion des droits d’impression en 3D, mais elle s’est, par la suite, spécialisée dans la gestion des droits d’auteur pour le contenu vidéo. Elle a développé une plateforme pour les créateurs de contenu qui permet de gérer la propriété intellectuelle en ligne et d’établir des relations de marque.
Outre l’investissement récent de Facebook dans l’acquisition de technologies permettant de détecter les utilisateurs qui partagent des vidéos piratées et d’autres contenus sans autorisation, l’entreprise d’Internet pourrait allouer des montants importants (des millions de dollars) pour payer directement les ayants droit d'œuvres musicales afin de régler les problèmes éventuels en rapport avec des violations de droits d’auteurs qui pourraient survenir sur son réseau social. Cette mesure préventive devrait permettre aux utilisateurs de son réseau social d’inclure des musiques ou tous autres enregistrements audio protégés dans leurs vidéos en toute légalité.
Afin d’accélérer la concrétisation de son projet de développement axé sur la diffusion de contenus vidéo en ligne directement sur son réseau social, Facebook ne ménage aucun effort et a commencé à investir massivement dans le contenu vidéo original. L’entreprise technologique américaine avait fait part de sa volonté de privilégier le développement d'une approche « video first » sur son réseau social en y introduisant un système de monétisation pour les vidéos peu de temps après la publication des résultats financiers du premier trimestre de son année fiscale 2017. Elle semble désormais prête à accepter des concessions, même si elles devront lui coûter cher, afin d’éviter de perturber les habitudes de ses clients et de satisfaire les exigences de ses partenaires, annonceurs et ayants droit en tête de liste.
Source : Bloomberg
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