Chine : un développeur condamné à neuf mois de prison pour avoir vendu des logiciels VPN
en violation de la loi du pays
Les autorités chinoises ont condamné à neuf mois de prison un jeune développeur local parce qu’il a créé un site Web afin de faire la promotion et de vendre des logiciels VPN (réseaux privés virtuels) aux utilisateurs de son pays. Le dénommé Deng Jiewei est un développeur âgé de 26 ans qui vivait à Dongguan une ville-préfecture chinoise de plus de 8 millions d’habitants située dans la province du Guangdong. Il a été mis aux arrêts par la police l’année dernière, en août 2016.
D’après les accusations fournies par les instances judiciaires compétentes de la Chine, il semblerait que Deng Jiewei ait créé deux sites Web avec un partenaire commercial du nom de Jiang Zhifeng au courant du mois d’octobre 2015. Il se serait servi d’au moins un de ces sites Web pour faire la promotion et vendre un logiciel VPN qui permet à ses utilisateurs de contourner la censure sur Internet mise en place par le gouvernement de Pékin.
Le président chinois Xi Jinping a déclaré en 2015 que la Chine et tous les autres pays ont le droit souverain de décider de la manière dont leurs citoyens ont accès à Internet et à quel type de contenu ils peuvent accéder. Cette condamnation va donc dans le sens des efforts entrepris par les autorités chinoises depuis deux années pour mettre un terme à l’usage non contrôlé de VPN, de proxies et d’autres outils d’anonymat non réglementaires à l’intérieur du pays. Un récent rapport du gouvernement a classé les VPN comme « logiciels terroristes ». Les développeurs qui conçoivent ces logiciels et vivent de leur commercialisation ne sont pas épargnés par cette décision controversée qui affecte grandement les libertés individuelles.
Cependant, la Chine a déclaré de manière officielle ne pas vouloir bloquer ou interdire tous les VPN. Le gouvernement de Pékin veut obliger les fournisseurs de VPN à s’inscrire auprès des institutions compétentes afin d’obtenir un permis et de se conformer aux nouvelles directives. En janvier 2017, les autorités chinoises ont annoncé qu’elles lanceraient une campagne coordonnée de 14 mois pour combattre tous les fournisseurs VPN non autorisés. La société américaine Apple a d’ailleurs été récemment contrainte de se plier aux nouvelles directives du gouvernement chinois en supprimant toutes les applications VPN non autorisées de son App Store en Chine pour continuer à faire des affaires dans ce pays.
À ce sujet, il faut rappeler que des opérateurs de télécom publics chinois comme la China Mobile, la China Unicom ou encore la China Telecom ont reçu des instructions du gouvernement de Pékin visant à bloquer les accès aux (VPN) personnels. La possibilité de faire usage d’un client VPN, après avoir obtenu une autorisation, aurait été étendue jusqu’au 1er février 2018. Passé cette date, il sera impossible, en théorie du moins, de faire usage d’un tel service. Ces mesures concernent aussi bien les entreprises que les particuliers.
Deng Jiewei et son associé auraient mis en place leur premier site Web, jumoss.com, dont ils se seraient servis pour vendre une application VPN non réglementaire appelé « Flying Over SS » [nom traduit]. Plus tard, en février 2016, les deux associés auraient créé un second site Web, yingsuoyun.com, dont ils se seraient servis pour vendre une autre application VPN non réglementaire baptisée « Shadow Shuttle Cloud » [nom traduit]. Cette dernière ne serait en réalité qu’une version renommée du premier logiciel VPN qu’ils ont créé.
Les activités du développeur et de son partenaire jugées illicites par les autorités chinoises leur auraient rapporté environ 14 000 yuans, l’équivalent de 2150 USD. Deng, le développeur, était l’expert technique, tandis que Zhifeng était responsable du marketing. La justice n’a pas encore réussi à appréhender ce dernier qui reste pour l’heure en liberté. Selon les documents du tribunal publiés sur le site de la Cour Suprême de la Chine, c’est en mars 2017 que le développeur a été fixé sur son sort et condamné par un juge à neuf mois de prison. Le dernier site Web mis en place par le prévenu (yingsuoyun.com) redirige maintenant les visiteurs vers une autre page qui affiche la décision du juge.
Source : Bleeping Computer
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