Linux Foundation publie un nouveau rapport sur le développement du noyau Linux
quels sont les points saillants et chiffres clés ?
Le noyau Linux, après plus d'un quart de siècle d'existence, est de plus en plus important dans le monde de la technologie, d'après un rapport que Linux Foundation vient de publier sur l'état du développement du noyau Linux. Il s'agit du huitième rapport d'une série de mises à jour régulières de ce document, qui est publié presque chaque année depuis 2008.
Le nouveau rapport couvre le développement du noyau Linux jusqu'à la version 4.13 (qui est sortie le 3 septembre 2017), en mettant l'accent sur les versions (4.8 à 4.13) sorties depuis le dernier rapport de Linux Foundation, publié en 2016.
Le rapport montre qu'en dehors du marché des PC où il a du mal à se frayer un chemin, Linux domine presque tous les marchés, y compris le cloud, le mobile, l'embarqué et celui des supercalculateurs. « En 2017, le système d'exploitation Linux exécute 90 % des charges de travail du cloud public, détient 62 % de part sur le marché de l'embarqué et 99 % de part de marché en ce qui concerne les supercalculateurs », est-il indiqué dans le rapport élaboré par Jonathan Corbet (développeur Linux et éditeur de LWN.net) et Greg Kroah-Hartman de la fondation Linux. Ils ajoutent encore que Linux « gère 82 % des smartphones dans le monde et neuf des dix premiers clouds publics. »
« Cependant, la croissance soutenue de cet écosystème open source et l'incroyable succès de Linux en général ne serait pas possible sans le développement continu du noyau Linux », disent-ils. « De nouvelles versions livrées régulièrement toutes les neuf ou dix semaines fournissent des mises à jour stables aux utilisateurs de Linux, chacune avec de nouvelles fonctionnalités significatives, une prise en charge améliorée des périphériques et des performances améliorées. Le taux de changement dans le noyau est élevé et augmente, avec plus de 12 000 correctifs dans chaque nouvelle version du noyau. Chacune de ces versions contient le travail de plus de 1600 développeurs représentant plus de 200 sociétés. »
Concrètement, parmi les chiffres clés, on peut retenir que :
- plus de 15 600 développeurs de plus de 1400 entreprises ont contribué au développement du noyau Linux depuis l’adoption de Git en 2005 ;
- le top 10 des organisations qui ont le plus contribué au développement du noyau Linux depuis le dernier rapport annuel est composé successivement d’Intel (13,1 % des changements), Red Hat (7,2 %), Linaro (5,6 %), IBM (4,1 %), Samsung (3,2 %), SUSE (3,0 %), Google (3,0 %), AMD (2,7 %), Renesas Electronics (2,0 %) et Mellanox (2,0 %). Oracle arrive en 11e position, devant Huawei, Broadcom, ARM et Texas Instruments ;
- les dix principaux contributeurs, y compris les groupes « Inconnu » et « Aucun » (qui enregistrent ensemble 12,3 % des changements), représentent un peu plus de 54 % du total des contributions au noyau ; c'est légèrement en hausse par rapport à la version précédente de ce rapport ;
- le taux de changements dans Linux continue d'augmenter, autrement dit, le noyau Linux est plus fréquemment patché et mis à jour. Au cours de la période entre les versions 4.8 et 4.13, il y a eu en moyenne 8,5 changements chaque heure contre 7,8 au dernier rapport de Linux Foundation. Cela représente en moyenne 204 changements chaque jour et 1428 chaque semaine. Il a fallu en moyenne 68 jours pour sortir une nouvelle version du noyau Linux, au moins 63 jours et au plus 70 ;
- le cycle de développement de la version 4.9 a été le plus actif dans l'histoire du noyau en ce qui concerne le nombre de changements validés : 9,7 changements par heure. La version 4.12 a, quant à elle, établi un nouveau record pour le nombre de développeurs impliqués et le nombre de nouveaux contributeurs ;
- pour le développement de la dernière version du noyau Linux, on enregistre 1681 développeurs et 225 entreprises ayant contribué. Il faut également noter que Linux 4.13 est composé de 24 766 703 lignes de code.
Un autre point que Linux Foundation a l'habitude de mettre en avant dans ses rapports, notamment son Open Source Jobs Report, est le fait que les développeurs du noyau seraient une denrée rare. Dans son nouveau rapport sur l'état du développement du noyau, la fondation Linux note en effet que le volume des contributions des développeurs non rémunérés a connu un léger déclin au fil des années. « Il était de 14,6 % dans la version 2012 de ce rapport, mais il se situe à 8,2 % dans le nouveau rapport. » Il convient de noter que, même si l'on suppose que tous les contributeurs « inconnus » travaillent sur leur propre initiative (ce qui suggère qu'ils ne sont pas rémunérés pour le travail qu'ils font), bien plus de 85 % de tout le développement du noyau Linux serait encore fait par des développeurs qui sont payés pour leur travail.
D'après la fondation Linux, « il y a plusieurs raisons possibles à cette baisse, mais la plus plausible est sans aucun doute la plus simple : les développeurs du kernel sont rares, de sorte que quiconque démontre une capacité à intégrer du code dans le mainline n'a pas de difficulté à trouver un emploi... En conséquence, les développeurs bénévoles ont tendance à ne pas rester ainsi longtemps. »
Source : Linux Foundation
Et vous ?
Qu’en pensez-vous ?
Voir aussi :
2017 est officiellement l'année de Linux desktop selon un utilisateur de macOS : le patron de la Fondation Linux, quel message aux fans de Linux ?
Rapport des emplois open source 2017 : les talents demeurent très rares, malgré la demande qui va croissant
Linux 4.13 introduit des améliorations du système de fichiers et des protocoles de sécurité et le support de Cannon Lake et Coffee Lake
Partager