Un service Wikipedia pour le Dark Web a été lancé par un ingénieur en sécurité
afin de contourner la censure dans certains pays
Dans certaines régions du monde, l’encyclopédie libre du Web est sous le coup de censure privant ainsi les internautes de ces pays d’accéder au site de Wikipedia. C’est le cas par exemple de la Turquie qui a bloqué l’accès au site de Wikipedia lors d'une répression contre des éléments dissidents après un coup d'État manqué. Dans certains pays il reste même dangereux parfois d’utiliser la plateforme. En Syrie, le rédacteur en chef de Wikipedia et activiste syro-palestinien aurait été exécuté par le gouvernement du pays. C’est autant de faits qui ont poussé des utilisateurs à penser qu’il faut créer un service Dark Web pour le site afin de rendre l’accès de Wikipedia plus sûr.
Un ancien ingénieur en sécurité chez Facebook Alec Muffet a ainsi décidé de lancer un service expérimental de l’encyclopédie libre qui pourra être accédé depuis le Dark Web notamment par les utilisateurs qui vivent dans des pays avec des régimes réputés pour leur censure. Si le projet n’est pas encore officiel et n’a pas encore l’implication de Wikipedia, il promet néanmoins un accès plus sûr et une protection de la vie privée des utilisateurs considérés comme des utilisateurs à risque sur la version officielle du site.
Il faut rappeler que la version officielle du site ne peut être accédé via Tor par exemple sans avoir au préalable quitté le mode « navigation privé ». Ce qui, dès lors, expose l’utilisateur à être pisté et éventuellement le met en danger. Le service lancé par l’ancien ingénieur en sécurité de Facebook est accessible depuis le navigateur Tor et permet de cacher la position de l’utilisateur grâce à une connexion sécurisée qui utilise plusieurs nœuds de manière aléatoire dans le monde. Avec ce service, l’utilisateur est assuré de ne jamais quitter les limites cryptées et sécurisé du réseau Tor.
Le créateur du service déclare que son code est libre et gratuit et ajoute avoir créé le service parce qu’il estime que « ça en vaut le coup ». Le fait de mettre son code pour la création de ce service en open source pourrait pousser d’autres personnes à rejoindre le projet et peut-être Wikipedia pourrait officiellement le rejoindre. Pour rappel, Alec Muffet avait été à l’origine d’un service similaire en 2014 pour les utilisateurs de Facebook et son initiative a été par la suite suivie par d’autres. Le New York Times avait lancé la même année son propre service pour le Dark Web en utilisant l’outil open source de l’ingénieur en sécurité appelé Enterprise Onion Toolkit (EOTK). Cependant, le service Wikipedia d’Alec est encore non officiel et utilise des certificats personnels qui peuvent déclencher un avertissement de sécurité dans Tor. L’utilisateur doit donc pour le moment créer une liste des adresses des sites auxquels il fait confiance et y ajouter le lien du service Dark Web de Wikipedia.
Alec Muffet écrit que son objectif est de montrer aux gens que cela est bien possible de créer un tel service et sortir de l’abstrait. Il ajoute qu’il « serait ravi si Wikipedia l’utilise ou lance son propre service ». Pour lui, ce qui importe c’est de montrer le concept et de mettre la balle dans le camp de Wikipedia qui est libre d’utiliser l’outil EOTK de l’ingénieur en sécurité pour créer un tel service à l’image de ce qu’avait fait le New York Times en 2014. Un tel service a longtemps été à l’ordre du jour des discussions dans la communauté Wikipedia. Cependant, Alec Muffet semble être la première personne à le réaliser. L’ancien ingénieur en sécurité chez Facebook s’est engagé sur Twitter à le faire fonctionner pendant quelques jours. S’il obtient le soutien de suffisamment d’utilisateurs de Wikipedia, le service de l’encyclopédie libre sur Tor pourrait devenir permanent.
Source : Twitter
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